Fyctia
Bonnes nouvelles (2)
Liam décida d’utiliser le wifi de la jardinerie durant sa pause déjeuner le lendemain pour consulter les réseaux sociaux. Il devait forcément y avoir des photos du gala. L’inconnu n’y était pas présent par hasard. Et il était presque inévitable que quelqu’un l’ait identifié sur un cliché.
Le jeune homme consulta la page officielle du palais princier et fut heureux de découvrir un album contenant deux cents photos de la soirée. Il avait à peine débuté ses recherches que son cœur s’arrêta.
Il l’avait trouvé.
La crinière blonde faussement décoiffée, le smoking bleu, le pull à col roulé beige, et ce regard…ce regard énigmatique où il s’était noyé à de nombreuses reprises…
Cependant, la pause était terminée. Sa contemplation était remise à plus tard. Il prit plusieurs copies d’écran avant de se remettre au travail.
L’après-midi s’étira lentement. Liam n’avait pas la tête au boulot. Entre le stress des résultats du concours d’entrée et sa joie d’avoir au moins trouvé une photo de son inconnu, le jeune homme peinait à garder sa concentration.
Il passa les deux soirées suivantes à dessiner de nouveaux portraits en se basant sur ses souvenirs du gala. Tandis qu’il crayonnait, raturait, gommait, il se remémorait les passionnantes discussions qui avaient jalonné la soirée.
Le mystérieux invité avait montré le ciel du tableau que Liam examinait avec soin et avait murmuré : « Bleu de minuit, ma couleur préférée ».
Surpris, et sans réfléchir, il avait reconnu avoir un faible pour cette nuance. Et la conversation s’était poursuivie, comme s’ils se connaissaient depuis toujours.
À nouveau, Liam tenta de se rappeler d’un faux pas de sa part, d’une parole malheureuse qui aurait heurté son interlocuteur. Mais rien, rien ne lui revenait à l’esprit. Complices, les deux jeunes gens s’étaient moqués d’une dame qui détestait la peinture et qui ne comprenait rien aux explications qu’un invité s’évertuait à lui fournir.
Ce que Liam avait le plus de mal à accepter était la fuite de l’inconnu. Pourquoi s’être rapproché de lui durant le gala, pourquoi l’avoir séduit pour le laisser tomber comme un malpropre au petit matin ?
À force de ressasser les mêmes interrogations, le jeune homme oublia ses angoisses au sujet de son examen d’entrée. Il fut donc surpris lorsque, cinq jours après le test, Danika lui remit, juste après le petit déjeuner, une enveloppe à son nom où figurait le logo de l’université de Charnia.
Blanc comme un linge, Liam hésita à ouvrir le courrier. Son avenir se jouait avec cette lettre. Il manqua s’évanouir lorsqu’il découvrit son résultat. Il terminait à une incroyable et splendide seconde place.
C’est en larmes qu’il appela Manuel et Agnès pour leur communiquer la bonne nouvelle.
Liam eut alors le sentiment que son calvaire prenait fin. Car, le soir même, Andréa l’interpella avant qu’il ne gagne sa chambre :
— Liam ! Devine ! L’un des studios que loue ma voisine s’est libéré. Il fait vingt-cinq mètres carrés et il est très lumineux. Je lui ai parlé de ta situation. Elle accepte de baisser le prix du loyer à quatre-cent-cinquante euros par mois. Avec la reprise de tes études, tu seras nettement mieux là-bas, je peux te l’assurer.
— Je pourrais encore venir vous aider au moins ?
— Bien sûr ! Tu seras toujours le bienvenu ici. Cependant, entre ton travail, l’aménagement de la serre au palais princier et l’université, personne ne t’en voudra si tu ne passes plus tous les jours au foyer. Liam, tu as besoin d’intimité et de reprendre le contrôle sur ta vie. Tu bénéficieras toujours de notre soutien, tu le sais. Mais tu dois penser un peu plus à toi maintenant.
— Oui, tu…tu as raison.
— Demain, après ta journée de travail, rejoins-moi sur place et nous visiterons le studio.
— D’accord. Andréa…merci ! Merci pour tout ce que tu as fait pour moi.
— Tu es courageux, Liam. Tu mérites de t’en sortir.
C’est ainsi que le lendemain soir, le jeune homme découvrit le studio proposé par la voisine d’Andréa. Il se situait à moins d’un kilomètre de l’université. Il gagnerait également deux kilomètres de marche jusqu’à la jardinerie de Manuel et Agnès. Et, sans voiture, cela n’était pas négligeable.
Quinze jours plus tard, Liam emménagea dans son nouveau logement. Après autant de mois de galère, et même si son nouveau domicile n’avait rien d’un palace, il pouvait enfin respirer. Le studio était remarquablement aménagé. Si la salle de bain était petite et ne contenait que le minimum, à savoir une douche, une toilette et un lavabo, l’espèce salon cuisine lui semblait immense comparé à sa petite chambre du foyer. Grâce à une grande armoire blanche, un espace privé avait été aménagé pour le lit deux places et créait ainsi une alcôve intimiste très agréable.
Le jeune homme faillit pleurer en découvrant sa petite cuisine, son frigo et sa machine à lessiver. Ces objets tellement classiques du quotidien lui apparaissaient à présent comme de véritables trésors. Le comble du luxe pour quelqu’un qui avait vécu en partie dans la rue et en majorité dans un foyer pour sans-abris ces derniers mois.
Lentement, mais sûrement, la vie reprenait un cours plus normal.
----------------
Tout doucement la situation s'améliore pour Liam.
Comment ça c'est louche ? Ouaip vous avez raison. C'est louche. Jsuis trop sympa d'un coup.
Et Liam au passage a trouvé des photos de son inconnu. Qui est-il à votre avis ?
12 commentaires
M.G. Margerie
-
Il y a un an
Raëlfar
-
Il y a un an
Cirkannah
-
Il y a un an
François Lamour
-
Il y a un an
Raëlfar
-
Il y a un an
izoubooks
-
Il y a un an
EmmaFetes
-
Il y a un an
Gottesmann Pascal
-
Il y a un an
Diane Of Seas
-
Il y a un an
Camrynzenine
-
Il y a un an