Fyctia
La tempête (2)
Andréa reprit, comme s’il n’y avait eu aucune interruption :
— Ah, j’oubliais. Il y a peut-être une offre qui t’intéressera plus qu’une autre. Et que tu devrais privilégier. C’est l’unique jardinerie de la capitale. Enfin, c’est bien plus qu’une jardinerie. Ils proposent également de nombreux produits pour la décoration et l’aménagement de la maison. Et ils ont même une animalerie. Tu te demandes sans doute pourquoi je t’en parle.
— Oui, effectivement, approuva Liam, curieux.
La conseillère sourit :
— Ils font partie des fournisseurs brevetés de la famille princière. Je ne sais pas si cela pourrait t’aider à atteindre ton but mais il n’est pas impossible que tu traites directement avec des employés du palais. Se faire remarquer positivement sera sans doute ta meilleure chance pour décrocher le job de tes rêves. Tu peux te présenter sur place directement. J’ai rédigé un courrier à l’attention du directeur. Ce n’est pas la première fois que je lui envoi des personnes en recherche d’emploi. Il sait également qu’il peut faire confiance en mon jugement. Par contre, le contrat proposé n’est que de vingt heures par semaine et pour six mois. Ils fonctionnent beaucoup avec des étudiants. Souvent ce sont les enfants des membres du personnel. En cette période, ils doublent pratiquement leurs effectifs. S’ils t’engagent et qu’ils sont satisfaits de toi, il est possible que tu puisses obtenir un emploi à temps plein et à durée indéterminée.
— Très bien, je vais commencer par-là, approuva Liam.
— Je suis présente tous les matins au foyer. Si tu as besoin de conseil, n’hésite pas. On se revoit dans une semaine pour faire le point sur tes recherches. Si tu trouves quelque chose entre temps, tu peux m’envoyer un message. Voilà mon numéro de téléphone. Bonne chance Liam. Ne te décourage pas, surtout. Je suis convaincue que tu y arriveras.
Liam ne perdit pas de temps. Il quitta le foyer et se rendit à la jardinerie située à l’extérieur de la ville. Un fournisseur breveté d’une famille princière, cela apporterait une certaine valeur à son curriculum vitae. De plus, quelque chose dans les paroles d’Andréa l’avait alerté. Elle ne l’orientait pas vers ce commerce pour rien. Il allait tout faire pour obtenir cet emploi. Car il avait bien compris que les places étaient chères.
En arrivant devant le magasin, il hésita un bref instant. Cela restait à des années-lumière de ses objectifs professionnels. Il n’avait pas envie de devoir remporter des pots de fleur à longueur de journée ou de nettoyer les cages des lapins et des cochons d’inde. Quant à conseiller les clients sur les meilleurs engrais à utiliser, c’était presque mission impossible. Il n’y connaissait rien.
Le jeune homme observa le bâtiment face à lui. Tout était rutilant. À côté de la porte d’entrée, une plaque de bronze mentionnait la distinction de fournisseur officiel de la famille princière d’Andalia.
Liam se demanda si les prix étaient adaptés à cet honneur. En tout cas, élevés ou non, la clientèle se pressait à l’intérieur.
Un peu nerveux, il finit par se décider à entrer. Il se présenta à l’accueil et tendit la lettre qu’Andréa lui avait remis. L’employée le laissa quelques instants. Lorsqu’elle revint, elle lui indiqua de le suivre.
Liam fut conduit dans un petit bureau où il fut reçu par Agnès, l’épouse du propriétaire, qui gérait tous les aspects RH. La lettre d’Andréa sembla lui faire beaucoup d’effet. Liam répondit en toute honnêteté aux questions d’Agnès pendant plus d’une demi-heure. Elle voulait tout savoir de lui.
Le jeune homme préféra lui expliquer le drame qui avait bouleversé sa vie avant qu’elle ne l’apprenne par internet. Il lui détailla son parcours chaotique jusqu’à Andalia. Il opta pour une transparence totale en confiant ses véritables ambitions professionnelles mais il assura qu’il veillerait à effectuer son travail correctement.
Il précisa ensuite qu’il avait conscience que s’il était engagé à la jardinerie, c’était une chance qu’il ne pouvait refuser. Surtout sur un marché de l’emploi aussi étroit.
Agnès relut ensuite attentivement le CV du jeune homme avant de le dévisager avec un petit sourire :
— Je pense que je n’ai pas besoin de plus de renseignements. Si tu es d’accord, tu peux commencer dès demain.
Abasourdi, Liam bafouilla de nombreux remerciements. Ce boulot, c’était une sacrée bouffée d’oxygène. Certes, il ignorait encore quelles seraient ses tâches. Agnès n’avait rien dit à ce sujet. Il n’avait d’ailleurs pas osé lui poser la question de peur qu’elle lui attribue les missions les plus désagréables. En réalité, il était convaincu que c’est ce qui l’attendait.
Et il ne gagnerait que mille euros par mois. Néanmoins c’était un début. Et, comme l’avait si bien dit Andréa, la certitude d’avoir un revenu régulier. Il ne pouvait décidemment pas cracher sur une telle opportunité.
C’est donc le cœur plus léger qu’il retourna au foyer pour annoncer la bonne nouvelle
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Finalement cela s'arrange plus vite que prévu pour Liam.
Ah mais attendez, on n'oublie pas le titre du chapitre...
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Cirkannah
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Il y a un an
Gottesmann Pascal
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Il y a un an
C.Line
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Il y a un an
Jensen Mila
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Emma Eichen
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Il y a un an