serahminneha Blame Her Chapitre 1

Chapitre 1

Un néon défaillant, grésille au-dessus de moi, oscillant entre vie et mort.


Mes parents parlent. Enfin… Mes parents adoptifs. Ils s’agitent, argumentent, s’indignent.


— C’est une erreur ! Notre fille n’a rien à voir avec cette histoire ! Elle est une victime, elle aussi. Elle ne se souvient de rien. Elle a besoin de repos, pas d’un interrogatoire !


Je les laisse se débattre dans leurs grands gestes, leurs tremblements d’indignation. Ils me frôlent parfois, une main qui cherche la mienne, un regard suppliant. Je ne réponds jamais.


Ils me défendent comme si j’étais leur sang. C’est touchant, dans un sens. Mais leur affection m’indiffère. Comme tout le reste.


Le policier en face de nous soupire, l’air épuisé.


— Mlle Hwang, vous êtes certaine que vous ne voulez rien ajouter à votre déposition ?


Je le fixe. Droit dans les yeux.


Il détourne le regard le premier.


Ma mère (appelons-la comme ça.) essuie une larme de son visage. Celui qui me sert de père serre les poings. Ils sont bons dans leurs rôles. Ça pourrait presque me faire sourire.


Mais j’ai appris que sourire à ce genre de moment, ça rend les gens nerveux.


Manque de preuves. Aucun lien clair. Pas de souvenirs. Pas d’aveux. Ils n’ont rien contre moi. Je peux rentrer chez moi.


Je viens de sortir de la douche. Une vapeur tiède flotte encore dans l’air.

Tout est calme;


Puis un bruit.


La fenêtre s’ouvre avec cette lenteur complice que seuls les habitués maîtrisent.


Yun Ha, atterrit souplement dans ma chambre, essoufflé d’avoir escaladé.


— Tu comptes me faire faire une crise cardiaque un jour, Missy.


Son regard glisse sur moi, inquiet.


— J’ai entendu dire que tu étais au commissariat. Ce type disparu, comment tu la retrouver ?


Retrouver ? Non, je ne le cherchais pas.


— Dis-moi que tu vas bien.


Je ne réponds pas. Parce que “je vais bien” ne veut rien dire.


Alors il fait ce qu’il sait faire. Il franchit la distance. Il prend mes mains. Les tournes dans tous les sens. Cherche une égratignure, une ecchymose. Il relève une mèche de mes cheveux, effleure ma joue.


Ma serviette glisse un peu. Il la rattrape sans même baisser les yeux. Un geste rapide, mécanique. Sans émotion.


À quel point t’as eu peur pour moi, Yun Ha, pour ne même pas remarquer que je suis presque nue devant toi ?


Je soupire, le contourne, attrape un pyjama propre et file me changer.


Quand je reviens, il est déjà assis sur mon lit.


Je le rejoins.


— Ils ont dit que je fais une crise d’amnésie dû au choc. Tu le penses aussi ?


— Non. Mais t’as pas envie de parler, hein ?


Il hoche la tête, comme si ça lui allait. Il ne me force jamais. Il attend que ça vienne. Comme un idiot patient.


Je me glisse un peu plus près. Mon front contre son épaule. Je respire son odeur.


— Tu sens la peinture.


Il rit. Et puis… Je glisse un peu plus, contre son torse. Il se fige. Juste une seconde. Puis il se redresse doucement.


— Je dois rentrer. Mon petit frère va me griller. Et me vendre pour un paquet de chips.


Il se lève. Va vers la fenêtre.


— Yun Ha ?


Il se retourne. Je le regarde.


— Passe par la porte.


— Pourquoi ? C’est plus amusant comme ça pourtant.


Et il disparaît dans la nuit.


Le lit est vide, le silence trop lourd. Je reste allongée un moment. Le cœur calme, la tête pleine.


Alors je me lève, et je m’installe à mon bureau.


Les feuilles sont déjà prêtes. Alignées. Par matière, par priorité, par date. Mon stylo glisse sur le papier avec une précision chirurgicale.


Le monde peut bien s’effondrer. Moi, j’aurai des notes parfaites. C’est le seul moyen de rester debout.


Les heures défilent, et quand l’horloge affiche 5h42, je me lève. Direction la salle de bain. Je retire mon haut. Je me regarde. Pas un bourrelet. Aucune imperfection. Je suis parfaite… parfaitement vide.


Chaque mèche figée, chaque centimètre de peau nettoyé, c’est une barrière de plus. Qu’ils regardent. Ils ne verront rien de ce que je cache.


J’enfile mon uniforme. Le miroir approuve. Je suis prête. Prête à jouer la comédie.


Les grilles du lycée sont déjà ouvertes et Yejin est là, perchée sur ses baskets hors de prix, le regard en feu, en train de déverser son venin à Hye Mi, son acolyte de toujours.


— Elle croit vraiment qu’elle peut me répondre ? Genre… à moi ? C’est une erreur d’importation, cette meuf.


Je reste un peu en retrait. Assez proche pour exister dans le décor. Assez loin pour ne pas me salir.


Yejin me voit et m’attrape par le bras, triomphante.


— Rin ! T’es pas au courant ? Tu vas adorer.


J’en doute.


— Je vais la faire craquer. Je vais tout lui prendre. C’est une promesse.


Je les observe. Deux enfants qui jouent aux reines.


Je ne dis rien, parce que c’est ça, le jeu. Survivre, ce n’est pas être gentil. C’est choisir son camp. Et quitte à choisir, je préfère être avec les monstres. Ils ont le mérite d’être honnêtes au moins.


— T’as rien à dire ? C’est rare, ça. Pourtant, j’ai entendu que tu étais au commissariat hier soir, me dit Yejin


Je hausse les épaules.


— Tu gères. Continue ton show, et je continue le mien.


Elle éclate de rire, elle croit que je l’admire. Elle ne comprend pas que je la tolère comme un bruit de fond.


Yejin et Hye min, rejoigne leur classe et moi la mienne.


Les chaises grincent quand j’entre. Les têtes se tournent. Et les murmures commencent.


— C’est elle. T’as vu son regard ?

— Mais non. Elle a été retrouvée avec le mec disparu… C’est une victime elle aussi.


Je traverse la classe, lentement, jusqu’à mon bureau. Je sens les regards. Ils brûlent. Ils jugent. Ils fantasment.


— Si elle est aussi une victime, pourquoi elle n’est pas blessée ?


Une seconde.


— C’est un monstre… Si elle peut être ici, au lieu d’être en cellule, c’est parce que son père est député.


Deux secondes.


— Le gars, pleurait comme un gosse, apparemment. Qu’est-ce qu’elle a pu lui faire ?


Trois secondes.


Et je tape fort sur la table.


— Celui qui continue à parler…Je l’emmène avec moi. Qui veux visiter cette foutu pièce insalubre couverte du sang que cet homme à laisser ? QUI ?


Un frisson traverse la classe. Certains détournent les yeux. D’autres me fixent, figés.


Yun Ha lève la tête.


— Elle rigole…. . Vous la connaissez, hein ? Elle est pas méchante.


Je me redresse. Lentement. Je passe mon regard sur chaque visage. Un par un.


Je veux qu’ils se souviennent. Je veux qu’ils aient peur.


— Vous savez ce que ça fait, 22 jours sans lumière ? Sans nourriture ? Sans repère?


Le silence revient enfin, et la paix avec. Je m’assois de nouveau. Comme si de rien n’était.


Le cours touche à sa fin. Les chaises raclent. Les voix s’élèvent, excitées. Moi, je range mes affaires. Je sors dans le couloir. Les visages s’écartent à mon passage, comme si j’étais faite de verre brisé.


Mon téléphone vibre dans ma poche.


??? : Tu l’as laissé vivre. Pourquoi ?


Une pièce jointe. Une vidéo.


Un homme. Ligoté. Dans une pièce, aussi vide que sale.


Il est vivant… Pour l’instant.


Dans le coin supérieur droit, un chrono s’affiche.


Et la partie vient de commencer.

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6 commentaires

NohGoa

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Il y a 7 jours

Et voiLike ! Les dialogues me semblent bien, parfois un peu explicatifs, mais toujours en tension.

Astrid.D

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Il y a 8 jours

Waouh cette fin !! J’espère que tu posteras la suite rapidement j’ai vraiment envie de savoir ce qu’il va arriver à ce type ! Je pense quand même que tu pourrais retravailler un peu des dialogues qui vont parfois trop vite et manquent de naturel, mais pour le reste, la tension monte crescendo pour nous offrir un super final ! 🥰

serahminneha

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Il y a 8 jours

Coucou, je te remercie pour ton retour. Ça me fait énormément plaisir. Je suis totalement d’accord avec toi. Tous les dialogues vont vraiment trop vite, et j’ai supprimer des passage, parce que sur cette application je suis limitée en terme de caractère, mais si tu veux la vraie version et la suite des chapitres, l’histoire est disponible jusqu’au chapitre 6 sur Wattpad sous le même nom.

Astrid.D

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Il y a 8 jours

Erf oui c’est le problème avec les 7000 signes…. Je vais aller jeter un coup d’œil sur wattpad alors ! Je ne maîtrise pas encore bien cette appli j’y suis très peu active 😬

loup pourpre

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Il y a 8 jours

Tout est liké sur ton histoire. N’hésite pas à passer sur mon histoire de Noël : Mon copain, le ragondin

serahminneha

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Il y a 8 jours

Coucou, merci pour la force. Je suis allé voir ton histoire, Bon courage pour la suite.
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