s'may Blacksilverstone Chapitre 6 : Samir

Chapitre 6 : Samir


Le silence s’étire, un silence pesant. Avec Samia, il n’y en a jamais eu. Jusqu’à ce soir.


Je tourne la tête vers elle. Ses yeux brillent, accrochés quelque part entre cette soirée et l’univers au-dessus.


- Joyeux anniversaire de mariage, murmuré-je.


Elle sursaute légèrement et se tourne vers moi, incrédule.


Avant qu’elle ne puisse répondre, je sors une petite boîte de ma poche et la lui tends.


- Jamais deux sans trois, soufflé-je.


Samia reste figée. Puis, sans prévenir, elle éclate de rire. Un rire trop fort. Trop brutal pour être sincère.


Je ne bouge pas. Je sais ce qui est en train de se passer.


Son rire monte, vacille, devient saccadé. Ses épaules tremblent. Elle lutte pour reprendre son souffle, mais l’émotion est trop forte.


Je la regarde, sans rien dire. Patient. Parce que je sais que l’orage approche.


Et je suis prêt à l’affronter.


Le rire s’éteint. Les larmes aussi vite essuyées qu’elles ont coulées. Mais son regard, lui, s’assombrit. Pas encore aussi tranchant que les mots qu’elle s’apprête à lâcher.


- Je croyais que j’avais déjà eu mon cadeau, balance-t-elle, acide.


Je fronce les sourcils. Son ton claque, trop chargé pour une simple pique. Je la connais. Elle prépare une attaque.


- Toi et Jade, en train de sortir des toilettes ensemble. Toi, refermant ta braguette. Elle, redescendant sa robe.


Le coup est brutal. Pas parce que j’ai fauté, mais parce que je pige enfin ce qu’elle a cru voir. Putain. Mon premier réflexe, c’est de vouloir désamorcer. Pas me justifier. Juste lui faire comprendre qu’elle se trompe.


- Ce n’est pas ce que tu crois, dis-je calmement.


Elle se raidit aussitôt. Évidemment. Cette phrase est une grenade, et moi, je viens de dégoupiller. Mais je refuse de jouer à ça avec elle. Pas avec Samia.


Je prends une grande inspiration et plonge mon regard dans le sien.


- Je vais pas me défendre comme un con. Je vais juste te dire la vérité.


Je marque une pause, cherchant mes mots.


- Jade m’a suivi. Je sais même pas comment elle a réussi à entrer dans les toilettes. Ça fait des semaines que je ne l’ai pas touchée. Elle et moi, c’est fini. Y a aucune autre femme non plus. Mais elle… elle a voulu forcer les choses. Elle m’a coincé contre la porte, et j’ai été con, j’ai mis trop de temps à réagir. Mais il s’est rien passé. Rien.


Samia ne répond pas tout de suite. Son regard fouille le mien, creuse, traque la moindre faille, le moindre doute, le moindre mensonge.


- Pourquoi je te croirais, Samir ?


Sa voix est basse, mais tranchante.


Je serre légèrement la boîte dans ma main. C’est maintenant ou jamais. Je l’ouvre lentement, sans précipitation, sans mise en scène.


- Parce que je suis là, Samia. Parce que malgré tout ce bordel, toi et moi, c’est réel.


Elle cligne des yeux. Son souffle s’accélère légèrement. Son regard reste fixé sur la bague. Un vrai diamant bleu, la même teinte que ses yeux.


Mais elle ne tend pas la main. Pas encore.


- Samir…


Un murmure. Mélange de douleur, d’émotion, d’incompréhension.


- Je veux pas que tu penses que c’est une impulsion. Ni un moyen de me racheter. Ça fait longtemps que je veux un nous. J’attendais juste le bon moment.


Elle secoue la tête, comme si ses pensées refusaient de s’aligner.


- Pourquoi maintenant ? Après tout ça ?


Je pose la boîte entre nous. Ce n’est pas une supplication. Pas une demande. Juste une vérité posée là.


- Parce que j’ai été con d’attendre que tu viennes vers moi.


- Nadine et Holly m’ont dit, il y a quelques semaines, que tu ferais jamais le premier pas. Pas parce que t’en as pas envie. Parce que t’as peur de vouloir. Parce que pour toi, aimer, ça a toujours été un combat. Un instinct de survie. T’aimes nos enfants, nos amies, certains frères du MC… et même moi, d’une façon que t’arrives pas à définir. Mais jamais sans méfiance. Jamais sans cette peur sourde au ventre. T’as jamais appris ce que c’est, d’aimer sans crainte. De désirer sans que ça rime avec douleur.


Elle tressaille. Subtilement. Mais je le vois. La façon dont ses poings se crispent sur ses genoux. Ses épaules qui se tendent.


- Je sais que t’as peur, Samia. Peur de ce que ça veut dire. Peur que ça foutre tout en l’air entre nous et les enfants. Peur que ce soit trop beau pour être vrai.


Je respire profondément.


- Mais moi… Je suis pas un mirage. Pas une illusion qui disparaîtra au matin. Je suis là. Et je le serai toujours. Quoi qu’il arrive entre nous.


Sa respiration est saccadée. Ses yeux brillent, mais elle refuse de pleurer. Elle lutte. Comme toujours.


Alors je tends la main vers elle. Doucement. Sans la forcer.


- Dis-moi juste ce que toi, tu veux. Pas ce que la peur te dicte. Pas ce que tu crois devoir dire. Juste ce que t’as envie.


Le silence s’étire. Long. Écrasant.


Elle baisse les yeux vers la bague. Puis vers ma main tendue.


Et là, sans un mot, elle ouvre la portière et sort de la voiture.



Moins de 48h avant la fin du concours ! ⏳ Si tu veux plus de Blacksilverstone, lâche un like et montre-moi que tu es là ! 🖤🔥 Et bien sûr, je passe te lire et te soutenir en retour, parce qu’ici, on avance ensemble ! 😉📖


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2 commentaires

Salma Rose

-

Il y a 2 mois

🌹🌹

Vana Aim

-

Il y a 2 mois

❤️
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