Fyctia
Chapitre 1 : Samia 2/3
— Alors tu vois, papa, ma recette, elle est trop bien ! Il faut mettre la farine petit à petit, sinon ça fait des… des gros morceaux, déclare-t-elle, tout à fait sérieuse, en agitant une cuillère comme une baguette magique.
Samir esquisse un sourire attendri et hoche la tête.
— À partir d’aujourd’hui, tu es ma chef cuistot officielle, ma petite étoile, dit-il doucement, tout en continuant de mélanger la pâte.
Luna, visiblement ravie, gonfle la poitrine avec fierté, tandis que Djibril et Sofia échangent un regard exaspéré.
— Oh non, papa, ne dis pas ça ! Elle va nous saouler avec ça pendant une semaine, grogne Djibril en levant les yeux au ciel.
— Comme si ce n’était pas déjà le cas, marmonne Sofia en essayant de ne pas rire.
Luna leur tire la langue avant de se tourner à nouveau vers Samir, un air faussement innocent sur le visage.
— Mais papa, si tu fais brûler les pancakes, ça va être ta faute, pas la mienne ! Moi, je suis petite, j’ai pas le droit de toucher au feu, alors c’est toi le responsable, déclare-t-elle avec aplomb.
Samir éclate de rire, jetant un coup d’œil furtif dans ma direction. Puis, il se penche vers Luna pour lui murmurer quelque chose. Je ne sais pas ce qu’il lui dit, mais les yeux de notre petite fille s’illuminent, et elle court soudain vers moi à toute vitesse.
— Joyeux anniversaire, maman ! s’écrie-t-elle en m’enlaçant avec force.
Mon cœur se serre de tendresse.
— Merci, ma chérie, je murmure, déposant un baiser sur sa joue ronde.
Djibril, qui a terminé de battre les œufs, se rapproche en traînant Sofia par la main.
— Joyeux anniversaire, maman chérie d’amour, dit-il avec un grand sourire, déposant un baiser rapide sur ma joue.
— Joyeux anniversaire, souffle Sofia, toujours timide, mais son regard trahit tout l’amour qu’elle n’ose pas exprimer avec des mots.
— Câlin général ! annonce Samir en écartant les bras.
Il nous attire tous contre lui, formant une étreinte chaleureuse et protectrice. L’odeur familière de Samir, ce mélange de musc et d’épices, m’enveloppe. Je ferme les yeux un instant, savourant cette bulle de bonheur.
À table, les rires et les chamailleries reprennent rapidement. Djibril imite Luna avec un ton dramatique exagéré, ce qui déclenche chez elle un mélange de rires et de fausse indignation. Sofia, plus discrète, s’amuse à lui piquer ses tartines en douce. Samir, fidèle à lui-même, surveille le chaos d’un œil amusé, n’intervenant que pour lâcher une blague ou rappeler calmement les règles.
Quand le petit-déjeuner touche à sa fin, Samir se lève et annonce :
— Bon, place aux cadeaux !
Luna bondit de son siège et tend une petite boîte violette.
— C’est moi qui commence ! Regarde, maman !
À l’intérieur, je découvre un bracelet délicat avec les initiales de mes trois enfants gravées dessus, accompagné d’un collier orné de petits bonhommes portant leur nom.
— Merci, ma chérie, c’est magnifique, je murmure, émue, avant de la serrer contre moi.
Djibril tend un parchemin roulé avec un sourire en coin.
— C’est un poème qu’on a écrit ensemble. C’est un peu… spécial.
Je déroule la feuille et découvre des lignes écrites maladroitement :
Maman,
Tu es notre lumière,
Notre refuge, notre repère.
Dans tes bras, tout est doux,
On t’aime plus que tout.
Joyeux anniversaire.
Je sens mes yeux s’embuer alors que je leur adresse un sourire tremblant.
— Vous êtes incroyables, mes amours. Je vous aime plus que tout.
À ce moment, Samir sort du frigo un gâteau recouvert de vingt-six bougies. Lorsqu’il les allume, les enfants entonnent à tue-tête un joyeux anniversaire. Avec un souffle puissant, j’éteins toutes les bougies en une fois.
Luna applaudit en riant.
— Waouh, maman ! T’es vieille, mais t’es toujours trop belle !
Un éclat de rire général traverse la pièce. Je les regarde tous, mes Schtroumpfs et mon mari, une chaleur intense dans ma poitrine.
— Merci pour ce moment magique, votre amour, et vos magnifiques cadeaux. Je vous aime tellement, je murmure, la voix tremblante.
— On t’aime aussi, maman, répondent-ils en chœur.
Mon souffle se coupe. Je fixe Sofia, mon cœur battant à tout rompre. C’est la première fois qu’elle prononce ce mot. Ce petit mot qui signifie tout pour moi.
Sofia relève timidement les yeux vers moi, comme si elle craignait ma réaction. Mais je ne peux retenir les larmes qui montent. Je m’agenouille devant elle et l’enlace doucement.
— Merci, ma chérie… Merci pour ce cadeau.
Elle se blottit contre moi, et je sens son petit corps se détendre dans mes bras. Mes autres enfants observent la scène en silence, comme s’ils comprenaient l’importance de ce moment.
Samir s’avance doucement et pose une main sur mon épaule, son regard empreint de douceur.
Je hoche la tête, incapable de parler. À cet instant, je me sens comblée. Plus que je ne l’ai jamais été.
Samir se penche alors, sa main frôlant la mienne. Son regard intense croise le mien.
— Je suis jaloux, murmure-t-il, mi-sérieux, mi-taquin.
— Joyeux anniversaire, Samia. Tu es une maman exceptionnelle, murmure-t-il.
Un frisson parcourt ma colonne, mais je ris doucement pour cacher le trouble qui grandit en moi.
2 commentaires
Renée Vignal
-
Il y a 2 mois
s'may
-
Il y a 2 mois