Amara Kline Belong Together Chapitre neuf 2/3- 2e partie

Chapitre neuf 2/3- 2e partie

Trevor


— Que disais-tu ? Que c'était pour ton meilleur ami ? Pourtant, c'est moi qui ai eu cette idée, alors j'ai l'ensemble des privilèges. Et si cela ne te plaît pas, tu peux me le dire tout de suite.


Je tente par tous les moyens une technique qui la pousse à tomber dans mon piège. Sois un peu naïve, Helena.


— Tu ne le mérites pas ! enchérit sa voix sur ma gauche.


Je me précipite à nouveau. Encore disparue. Elle a tout de même raison, je ne le mérite tellement pas. Toutefois, s'il y avait une seule personne qui est en droit de l'appeler ainsi, c'est moi. Le jour où j'ai jugé de ce surnom, nous n'avions que quatorze ans. Ses parents avaient enfin accepté qu'elle vienne fêter avec nous El día de los Muertos. Abuela ainsi que Bianca avaient décidé de l’apprêter pour qu'elle soit parfaite et qu'elle puisse se mélanger aux autres habitants qui célèbrent ce jour dans des tenues traditionnelles. Après l’avoir habillée, elle a quitté sa chambre, me laissant abasourdi devant une telle magnificence. C'est même à ce moment-là que j'ai découvert une attirance plus qu’amicale que j'ai aussitôt balayée d'un revers de la main ; je ne voulais pas y penser parce que c'était inconcevable qu'il se passe quoi que ce soit avec ma meilleure amie.


Au moment où elle s'est approchée de moi, les seuls mots qui ont franchi mes lèvres étaient : mi belleza. Car c'est ce qu'elle était. Une beauté. Ma beauté. Certains ont déjà tenté de l'appeler ainsi, après m'avoir entendu prononcer ces deux mots. Cependant, leur enthousiasme initial s’est rapidement estompé, en particulier lorsque je ne me suis pas gêné pour qu’ils regrettent amèrement leur décision. Le dernier qui a osé partir dans cette direction, a jugé bon de s'en servir pour la draguer et tout ce qu'il a reçu en retour, c'est mon poing dans sa gueule.


J'avance prudemment dans l'allée qui regroupe les livres historiques. Howard Zinn ; Hans Koningsberger ; André Kaspi. J'essaie de tendre l'oreille au maximum afin de percevoir le moindre son, mais Helena est une vraie petite souris. Je grimace à plusieurs reprises pour détendre cette peinture qui durcit de plus en plus, et qui me gêne un peu trop. J'aurais dû directement filer aux vestiaires pour me nettoyer avant que cela n'empire, hélas, mon cerveau se focalise uniquement sur elle et sur l'envie qu'elle paye.


— Est-ce que tu vas me frapper ?


Je me retourne aussitôt en lui demandant de répéter la question, histoire de mieux entendre sa voix, ainsi que de comprendre d'où elle vient. Malheureusement, elle ne répond rien.


— Personne sur Terre n’osera jamais lever la main sur toi. Le seul mal que je pourrais te procurer serait tout autre que ce que tu penses. Et je peux t'assurer que des cris, tu en pousseras à foison, mais ils sont comme du plaisir, mi belleza.


Je ressens de la frustration lorsqu'elle ne réplique rien. Elle qui aime me piquer et me rembarrer quand c'est nécessaire, la voilà qu'elle m'offre un mutisme pesant. Elle ne prononce aucune mauvaise parole en retour.


Peut-être qu’Helena ne serait finalement pas contre.


— Tu sais qu'il y a beaucoup d'araignées qui traînent sur les étagères, tenté-je de l’intimider.


Helena n'a peur de pratiquement rien, si ce n'est d'une seule chose : les araignées. Ces petits êtres à quatre pattes qui sont parfois simplement minuscules pour qu'on y prête attention, la terrorisent au plus haut point. Cette phobie provient d'une tarentule qui était venue lui rendre visite un jour. Assez épaisse, de la taille d'une main, si noire et velue, elle l'observait de son perchoir alors qu'elle jouait avec les lego que mes parents lui avaient offerts. Elle s'est mise à hurler si fort que nous avons tous cru qu'un réel danger se produisait dans sa chambre. Son père a évidemment chassé cet horrible monstre comme elle le désignait, mais un traumatisme est né en elle. Un traumatisme si puissant, que le jour où une faucheuse s'est posée sur la poignée de sa porte, Helena s’est recroquevillée au pied de son lit en poussant des sanglots déchirants.


Cette araignée venait de la prendre en otage sans même le savoir.


— Il y a énormément de faucheuses ici, ajouté-je.


— Si tu penses que je vais te croire, tu peux toujours courir, crache-t-elle juste avant que des pas martèlent trop rapidement le sol.

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2 commentaires

L.ludivine

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Il y a 2 mois

❤️

DIANA BOHRHAUER

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Il y a 2 mois

💕☺️ A Jour ! N'hésite pas à jeter un œil sur le mien ☺️.
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