Amara Kline Belong Together Chapitre dix 1/3

Chapitre dix 1/3

Helena


Les mouvements rapides et répétés de ma meilleure amie produisent des courants d'air. Voilà maintenant une bonne heure qu'elle ne cesse de faire des allers-retours entre la chambre et son salon, et pour cause, j'ai rendez-vous au restaurant dans une demi-heure. Bien que ce soit un simple rencard et que l'endroit n'étant rien d’un trois étoiles, Maxine a voulu à tout prix à ce que je sois sur mon trente-et-un. Lissage de cheveux, maquillage discret, et une robe légère rouge pour accompagner le tout. Je n’étais pas enthousiaste à l’idée de porter un vêtement aussi fin compte tenu de la météo extérieure. L’été a pris congé pour donner sa place à l’automne qui ne perd pas un seul instant pour se pointer. Les températures restent agréables, la pluie se fait rare, mais les tornades sont présentes. Jusqu’à présent, nous avons réussi à éviter ces incidents à Austin. Cependant, ils sont devenus monnaie courante dans la région de Houston.


Heureusement, mes parents ne résident pas là-bas. Dans la ville où je loge pour mes études, il est arrivé il y a quelque temps que l'une d'elles montre le bout de son nez. Cela s'est passé à trente-deux kilomètres de là et ça a ravagé une bonne partie des zones de lotissement. Par chance, personne n’est décédé. Et les tornades sont l'une des causes principales qui me donnent envie d'aller vivre ailleurs qu'ici. Bien que j'aime cet état, que j'y ai grandi, que toute ma famille s'y trouve, j'ai aussi d’importants rêves et l'un d'eux est de faire partie d'un centre de laboratoire de recherche. J'ai tant appris à travers les documentaires, je possède également un immense savoir qui a besoin d'être utilisé à sa juste valeur. Si je réussis à avoir mon diplôme, j'aurai la chance de pouvoir réaliser des stages à Washington. Pour l'instant, je suis sur la bonne route, car je n'ai obtenu que d'excellentes notes l'année dernière en étudiant depuis la maison. Les premiers contrôles qui sont tombés n'ont été que des succès jusqu'à présent, il ne manque plus qu'une disserte sur un sujet qui nous est libre de choix. Une disserte que je suis sûre de réussir quoi qu'il arrive.


Certains diront que j'ai un très gros égo, toutefois, je leur prouve surtout que j'ai confiance en moi et que j'ai une grande volonté d'atteindre mon but. Ma bataille avec Trevor ne me contraindra jamais d’y parvenir.


Ma meilleure amie passe une nouvelle fois dans mon dos un peu trop vite, ce qui m'empêche de ne pas frissonner en ressentant ce léger vent glacial.


— Elle nous fait quoi Maxine Schumacher ? râle Bianca depuis le téléphone.


En appel vidéo avec, elle assiste à chaque peaufinage qui s’applique à mon teint, pendant que je patiente sur ma chaise. C’est elle-même qui a décidé des couleurs pour être certaine que je sois la plus belle du restaurant ; un détail qui ne manquera pas d’être répété durant le bouche-à-oreille. D’après ses dires, si son cousin apprend que j’ai été en bombe pour un autre mec, tandis qu’il clamait à foison que je lui appartenais, il pourrait devenir mort de jalousie. J’ignore encore si mon spectacle risque de marcher, mais si Bianca Prieto dit que oui, alors je me dois de lui faire confiance.


— SNOW, STOP !


Maxine s’arrête tout à coup, pivote sur elle, puis se place à mes côtés.


— Elle va se calmer la paupiette ?


Offusquée, Bianca plaque sa paume contre sa poitrine, la bouche entrouverte.


— Je n’ai pas d’ordre de recevoir d’une rouquine qui ose se trimballer en sous-vêtement rose, alors que les rideaux sont ouverts sur le bâtiment avoisinant !


Elle se retourne rapidement et se rend compte que ses voisins peuvent la voir. Sans plus attendre, elle accourt jusqu’à la fenêtre. Le rire cristallin de Bianca résonne à travers le portable qui est posé contre un pot de fleurs sur la table.


— Je pense que je vais enfiler un pantalon, propose Maxine en revenant près de moi.


— Bonne idée, pense aussi au t-shirt.


Ma meilleure amie lui tire la langue avant de s'éclipser dans la chambre.


— Bon maintenant à nous deux ! Raconte-moi exactement ce qu’il s’est déroulé la semaine dernière, avec mon cousin. Je n’ai pas eu le temps de t’appeler et les messages étaient trop vagues à mon goût.


Je ne peux m'empêcher de lui sourire tout en quittant la chaise pour aller m'installer sur le canapé. Téléphone en main, je pose mon bras sur l'accoudoir afin de mieux caler mon visage sur l'écran. Si j'ai le malheur de sortir de son champ de vision, mademoiselle Prieto risque de me le faire regretter.


— Comme je te l'ai dit, débuté-je mon récit, je suis allée voir les scientifiques pour qu'ils me créent une bombe artisanale. Il devait bien me demander pardon pour leur erreur.


— Ah oui, ton fameux frère, s’esclaffe-t-elle en penchant la tête en arrière. Il ne manque pas d'air celui-là.


Je roule des yeux par automatisme, parce que je n'ai toujours pas digéré ce qu’il a fait.


— Excuse-moi, vas-y continue.


— Donc comme je le disais, répété-je, ils ont accepté de me la créer. Après ça, je me suis empressée de la placer dans son casier. Et lorsqu'il a ouvert, boom !


Je mime de ma main libre une explosion en exagérant mon geste.


— Mais comment savais-tu qu'il allait se rendre à son casier ?


À vrai dire, c'était un pur hasard. J'avais connaissance du fait que son meilleur ami adorait lui emprunter des affaires. Ainsi, j’ai fervemment supplié que, ce jour-là, il agisse de même, et j’ai patiemment attendu. Maxine s'est rendue à l'entraînement pour s'assurer que Trevor y était aussi. Lorsqu'elle a tâté le terrain avec ce tocard pour lui demander s'il n'avait pas un habit en trop, simulant un froid soudain, il lui a répondu que Dori avait son pull dans son casier. Elle a alors détalé les lieux en prétextant qu'elle devait faire un tour à la bibliothèque. Pour le reste, nous avons patiemment attendu que ma cible se ramène là où il fallait. Et le spectacle s'est déroulé comme prévu.


— On va dire que c'était un coup de chance, que veux-tu ?


— Et ensuite, tu as fa…


Son téléphone tombe sur le sol, produisant un vacarme monstrueux. Je l'entends pester au loin en espagnol, tandis que sa grand-mère rouspète en entrant dans sa chambre. Je profite de ces quelques secondes d'inattention pour attraper une banane qui trône dans le saladier de fruits sur la table basse. À peine ai-je épluché la peau, que Maxine débarque en courant pour me l'arracher des doigts.



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4 commentaires

Mapetiteplume

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Il y a 2 mois

Une pluie de like de soutien sur tous les chapitres ❤️n'hésite pas à venir faire un tour chez moi si le cœur t'en dit 😊

bilbo

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Il y a 2 mois

Et voilà, j’ai semé des petits cœurs sur tous les chapitres :). Ce serait adorable de m’aider à débloquer le dernier de mon histoire <3. Bon concours !

L.ludivine

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Il y a 2 mois

❤️

DIANA BOHRHAUER

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Il y a 2 mois

A jour chez toi 💕☺️ N'hésite pas à jeter un œil sur le mien.
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