Fyctia

Helena

Ses lèvres effleurent mon lobe, déferlant un courant électrique le long de ma colonne vertébrale.

— Je connais chacune de tes faiblesses, continue-t-il en descendant en direction de mon cou. Ne l’oublie jamais.

Cesse ce petit jeu avec moi.

— Si tu savais tout ce que je rêve de te faire sur cette table. Bordel, Helena…

Je serre les poings autour du bas de mon débardeur. Mes ongles s’enfoncent à travers le tissu pour appuyer contre mes paumes. Je refuse qu’il gagne cette bataille par la plus traître des manières, quoique cela ne me surprenne pas de lui. Il serait bien trop fier de sa victoire, mais s’il ébruitait ce qui l’attend, il redescendrait de ce trône qui ne lui appartient pas.

— Laisse-toi aller, chuchote-t-il avant de glisser sa langue sur mon épiderme. Tu ne peux rien faire contre moi.

— Va… Va… Arrête tout de suite, bafouillé-je en peinant à garder ma concentration sur l’enseignante.

Je dévie mes yeux pour les visser sur le dessin d’un lapin sur ma copie. Je décompte de dix pour me ressaisir.

Neuf.

Il ne cesse de m'effleurer, jusqu’à passer ses doigts dans ma chevelure.

Huit.

Maxine s’agite de plus en plus, mal à l’aise de la tournure de sa conversation.

Sept.

Mon cœur s’emballe bien trop vite lorsque son odeur mentholée plane près de mon nez.

Six.

Je tente de repousser sa main dans un mouvement de recul ; en vain.

Cinq.

Je sens l’excitation prendre le dessus alors qu’il touche à nouveau à mon lobe d’oreille de son pouce et de son index.

Quatre.

Je le hais de tout mon être, c’est indéniable.

Trois.

Mes paumes sont de plus en plus moites.

Deux.

Je transpire bien trop à cause de la température qui grimpe en flèche. Heureusement que j'ai pensé au déodorant.

Un.

Il déroute sur mon point sensible le plus culminant et plaque ses lèvres contre la peau de mon cou avec une grande intensité.

Je gémis.

— Putain ! m’écrié-je trop fort en quittant ma chaise avec une telle brutalité, qu’elle tombe en arrière.

Tous les regards se retournent vers moi, tandis que Trevor rit derrière sa paume qui dissimule sa bouche. Ce tocard se moque littéralement de moi. Je tente de reprendre ma respiration alors que mon attention dérive bien trop vite sur chaque visage que je rencontre. Même Maxine et Dori sont surpris de me découvrir dans un étal ; moi l’étudiante assez modèle, mais surtout discrète.

— Mon cours vous passionne à ce point, mademoiselle Brielle ?

Elle penche la tête en laissant sa longue chevelure brune retomber sur le côté. J’ouvre la bouche pour lui répondre, toutefois, les larmes remontent promptement à la lisière de mes cils, mes membres tremblent et je sens que le malaise est sur le point de faire irruption. Sans plus perdre un seul instant, je récupère mes documents et mon sac en bandoulière à la halte, puis je m'échappe le plus rapidement de cet amphithéâtre par la porte dans mon dos. Merci, Maxine, d’aimer être dans le fond.

Je cours à travers les couloirs pour fuir aussi loin que possible. Bien qu’il ait un ou deux coups d’avance, j’ai bien l’ambition de taper fort cette fois-ci. Il ne paye rien pour attendre et j’ai bien l’intention de faire péter cette guerre, le réduisant ainsi en cendre. Une cendre que je balaierai d’un simple claquement de doigts.

Trevor Prieto, la vengeance est un plat qui se mange fro… explosif.