Fyctia
Chapitre six 1/3
Trevor
Assis sur l'un des fauteuils de la terrasse, je laisse l'une des sœurs de la sororité me toucher le torse. Léa ? June ? Clarisse… se contente d'avoir accès au-dessus de mon t-shirt, que j'ai troqué contre mon sweat à capuche. Au vu de la fête qui bat son plein, même en extérieur, la chaleur grimpe trop rapidement. La preuve, ma compagne de soirée a opté pour une fine robe rouge assez courte. Je pense surtout que c'est pour moi qu'elle s'est apprêtée de la sorte ; ce n'est pas comme si je n'avais jamais caché ma couleur préférée. Je sais que je n'aurai qu'à la ramener dans un endroit tranquille pour faire ce que j'ai à faire avec elle, mais je n'en ai pas envie. Toute ma concentration est fixée sur Helena qui se trouve devant les apéritifs à piocher un peu partout, tout en grimaçant par la même occasion. Elle en découvre certains dégueulassés par l'alcool que les convives foutent dedans. Les gens dansent non loin d'eux avec leurs gobelets, de ce fait, des gouttes s'élancent du verre au bol comme s'ils participaient pour les Jeux olympiques.
Omar, assis sur l'un des transats, est le premier d'entre nous à conclure avec une invitée. Probablement nouvelle dans l'université, parce que je ne l'avais jamais vue auparavant. Blonde aux cheveux courts avec des formes très alléchantes – toutes les caractéristiques qui conviennent à mon ami – elle fusionne ses lèvres avec notre musicien. En temps normal, il prend toujours un moment pour nous jouer un morceau de guitare électrique. Toutefois, ce soir, il est bien trop occupé à concocter une partition de baise qu'il accomplira sans doute d'ici une petite heure ; pas plus. Bien qu’il soit convoité, il la préfère, elle.
Max est au bord de la piscine en train de rire aux éclats avec un homme qui fait partie de l'équipe de basket et qui ne cesse de lui sourire. Comme la Maxine qu’elle est, elle rentre dans son jeu de séduction. Je tourne ensuite les yeux vers mon meilleur pote situé sur ma droite, puis me rends compte qu'il n'est pas présent avec nous. Il ne s'amuse pas, il ne rigole pas, il se contente de boire en observant la foule.
— Tu as l'intention de dénicher un petit cul pour ce soir ?
Il secoue la tête.
— Qu'est-ce qu'il y a, tu es amoureux ?
Cette fois-ci, il étire un léger sourire en coin avant de reprendre son sérieux.
— Du basket ? Bien évidemment, ce n'est pas une surprise.
— Si jamais on peut faire un plan à trois, si tu n'as pas envie de t’embêter à trouver une femme.
Je reporte mon attention sur cette petite blonde aux yeux perçants, avant de les rediriger vers mon ami.
— Un plan à trois, c'est pas mal non ?
Il soupire en avalant à nouveau une gorgée de son cocktail.
— Je ne suis pas dans ce genre de merdier, réplique Dori. Je n'ai pas envie de me faire un plan à trois avec qui que ce soit, ou même de coucher ce soir.
Je me rends compte qu'il ne me scrute pas une seule fois lorsqu'il me parle, donc, par automatisme, je détourne mon regard vers le point qu'il fixe. Maxine, évidemment. Je comprends rapidement que ce qu'il aperçoit ne lui plaît pas, pourtant, ils sont amis et je n'ai pas eu vent de sa part d'un quelconque sentiment entre eux.
— Clara, est-ce que tu voudrais bien nous laisser, s’il te plaît ? Je vais passer mon tour pour ce soir.
La concernée fronce les sourcils, abasourdie par ce que je viens de lui prononcer. Et mes paumes plaquées dans le bas de son dos qui la poussent, l’incitent à déguerpir d’ici. Elle m'assassine de ses iris, avant de me siffler :
— Je m’appelle Clarisse, bordel.
À mon avis, je ne suis pas le premier à avoir oublié son prénom. Ni même le dernier.
— Je peux savoir ce qu'il s'est déroulé à Vegas ? requiers-je, en m’enfonçant dans mon siège.
J'ai été informé de ses petites vacances cet été, avec notre amie. Je n'ai pas cherché à en apprendre davantage, surtout lorsque je l'ai questionné et qu'il m'a annoncé sa fameuse phrase : tout ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas. Ce jour-là, j'ai bien compris qu'il n'avait pas fait que jouer au casino, et qu'il ne s'était pas contenté de manger divers plats proposés dans les restaurants alentour. Je mettrai ma main à couper qu'il a bouffé autre chose que de la nourriture. Mais ça reste mon meilleur ami, et s'il estime qu'il ne souhaite rien dire, alors je ne le forcerai pas. Bien que la commère qui sommeille en moi, voudrait en apprendre plus.
Ses yeux, de couleur charbon et étirés en amandes, tournent enfin dans ma direction.
— Tu sais parfaitement ce qu'il s'est passé là-bas. Tu es le seul qui me connaisse par cœur.
Je lui offre un sourire taquin avant de nous servir un shot de vodka à chacun.
— Je vais quand même te poser la question, Dori. Est-ce que tu as…
— Ouais, me coupe-t-il aussitôt en attrapant son verre. Tous les soirs, sans exception.
Il avale cul sec le liquide et j'en fais de même. Je nous resserre à nouveau, avant qu'il ne continue :
— Mais depuis qu'on est rentré, elle fait comme si rien ne s'était passé. J'ai également l'impression qu'elle me fuit.
Encore cul sec.
Je lui en ressers un. Je sais que ce n'est pas bon, cependant, si ça peut lui procurer du bien, alors je laisse la vodka se charger de le réconforter à sa manière. Tout comme Omar, il est bien assez convoité par son statut de sportif, néanmoins, elles ne viennent à lui que s’il en donne l’autorisation. Il n’aime pas être emmerdé par les femmes. C'est bien la première fois qu'il se casse la tête ainsi.
— J'essaie de l'approcher comme avant, de rire avec elle dans les couloirs de l'université, mais il y a toujours quelque chose pour qu'elle se barre. Elle ne vient même plus, durant son temps libre, à mes entraînements. Je ne comprends vraiment pas ce qu'il s'est passé.
Il boit.
— Peut-être qu'elle est juste un peu gênée, tenté-je de la justifier. Mais elle ne s'est certainement pas trop comment l'aborder avec toi.
J'essaie par tous les moyens de trouver des réponses à ses questions, alors que je ne suis pas le mieux placé pour parler. Je jette à nouveau un regard vers la piscine et je la découvre cette fois-ci dans les bras de ce mec, plus proche que jamais. Dori fulmine de l'intérieur, et ce n'est pas très discret au vu de ses narines qui se dilatent tel un taureau prêt à attaquer, de son front qui se plisse, de sa mâchoire qui se contracte. Mais aussi, de ses doigts qui serrent un peu trop fort le verre dans sa poigne. À tout moment, il risque d'exploser, ainsi que de blesser ses paumes ; ce qui l’empêchera de jouer au basket. En tant que bon ami, je ne peux pas le laisser faire. Il est le meilleur de l'État et durant le championnat qui se déroulera l'année prochaine, l'entraîneur des Blacks Revens sera présent. Ce sera également sa seule chance de lui montrer de quoi il est capable et qu'il mérite largement d'intégrer la plus grande équipe de la NBA.
8 commentaires
Chloé Hazel
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Il y a 3 mois
Samantha Beltrami
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Il y a 3 mois
Dugain Claire
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Il y a 3 mois
Amara Kline
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Dugain Claire
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Il y a 3 mois
Lexa Kane
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Il y a 4 mois
Amara Kline
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Il y a 4 mois