Fyctia
Chapitre trois 3/3
Helena
J'étire mes bras vers le plafond tout en jetant un coup d'œil à l'horloge murale qui se trouve au-dessus de sa télé. Il est bien assez tard.
— Je ne peux pas promettre que le trajet ne risque pas d'être très conflictuel.
Elle soupire.
— Tu sais que je ne laisserai pas Trevor te faire chier, n'est-ce pas ?
— Donc vous êtes prêt à prendre le risque qu'un de nous deux n'arrive pas vivant à la célébration des Morts ? Quoique, ris-je, ce serait tellement ironique.
Elle quitte sa chaise en ricanant à son tour afin de fermer les rideaux. Lorsqu'elle fait cela, ça signifie qu'elle est sur le point d'aller se coucher. Bien qu'elle fasse la fête le week-end, Maxine se transforme en véritable grand-mère la semaine. Elle considère ses huit heures de sommeil comme importantes, et je ne peux pas lui en vouloir ; c’est moi qui l’ai poussée à agir de la sorte avant que nous n’entreprenions des études universitaires. Au moins, elle me remerciera d'être en bonne santé plus tard.
— Tiens, tu peux le rajouter à ta liste, s'amuse-t-elle. Abandonner Trevor sur le bas-côté de la route.
Nous partons toutes les deux dans un rire cristallin qui emplit la pièce de notre bonne humeur. À défaut d'avoir de très mauvaises idées, elle arrive parfois à en trouver de très sadiques ; ça doit être pour ça que je suis rapidement devenue sa meilleure amie. Deux diablesses prêtes à en découdre avec ces hommes qui se croient tout permis. Toujours se méfier de la marmotte qui dort.
— Au fait, ajoute-t-elle en se dirigeant vers sa chambre, il y a la première fête de la fraternité vendredi, tu seras de la partie ?
Je me lève à mon tour et la rejoins sur le seuil de la porte.
— Est-ce qu'il sera là ?
Elle secoue la tête.
— Mais je pense qu'il arrivera bien assez tard, réplique Maxine en sortant un pyjama de son dressing, aussi sombre que ses murs.
L'étonnement déboule dans mon esprit. La première célébration des Alpha Delta Psi est l'une des plus importantes qu'il soit, jamais, il ne la loupe. C'est ainsi qu'il montre, à travers l'ambiance et l'euphorie du moment, à quel point ils sont bien au-dessus de tout le reste. Tous les étudiants de l'université, mais aussi les autres fraternités et sororités, reçoivent une invitation. Certains n'acceptent pas pour la simple et bonne raison que ça ne les intéresse pas, tandis qu'un pourcentage assez faible rejette leur venue, car ils sont tout bonnement dans une fraternité qui eux-mêmes organisent une festivité. Beaucoup tentent de surpasser les alphas, mais en vain. Ils sont indétrônables en ce qui concerne la fête.
Il y a aussi celles qui se passent après Noël, un peu avant la rentrée. Durant celle-ci, toutes les envies sont permises, les plus sombres également. C'est justement pendant cette soirée-là que j'ai découvert l’orgie qui se déroulait dans le sous-sol. Quatre filles, six gars. Je cherchais Trevor, étant persuadé qu'il avait pris les escaliers pour y descendre, néanmoins, je n'avais pas envisagé de faire demi-tour lorsque j'ai entendu des espèces de gémissement en cœur. Il n'est pas rare que Chad visionne des films même pendant les fêtes. Fort heureusement pour ma santé mentale, j'ai été rassurée de savoir que les membres qui l'avaient organisé ont été virés, et ceux qui ont participé n'ont juste plus eu le droit de poser un pied dans la maison ; c'étaient des terminaux et le bannissement n'aurait servi à rien. Un traumatisme bien trop intense pour que j'ose y remettre un ongle la deuxième année. Pour la dernière, j'ai bien l'intention de m'y rendre, que le tocard le veuille ou non.
— Pourquoi pas, finis-je par accepter. Dans le pire des cas, je partirai au moment où il rappliquera.
Elle pivote dans ma direction en me lançant un clin d'œil qui signifie qu'elle est ravie de ma réponse positive. Elle m'informe ensuite qu'elle va aller se doucher et que si je le désire, je peux rester dormir ici. Loin de moi l’envie de refuser, cependant, un lit moelleux m’attend déjà. Elle me souhaite une bonne nuit en se dirigeant vers la salle de bain adjacente à sa chambre, tandis que je retourne dans le salon pour reprendre mes affaires ainsi que ma liste. Au moment de récupérer mon portable, je me rends rapidement compte que ce n'est pas le mien. En le reposant, l'écran d'accueil s'allume. Un message de Dori apparaît, ou plutôt deux. Le second insiste sur des points d'interrogation. La curieuse que je suis ne peut pas éviter de jeter un œil. Avec Maxine, nous n'avons jamais eu de secrets et nous ne nous sommes jamais empêchés de regarder le téléphone de l'une et l'autre, quand bien même, nous n'en avons pas besoin.
C'est une blague ?
Il avait juré de ne plus recommencer, mais à ce que je vois, il n'hésite pas à rompre également ses promesses. S’il veut se la jouer comme ça, il n’y a pas de problème. Je sais maintenant où je dois taper pour la première vengeance. Cela risque d'être bien amusant, sauf pour lui.
4 commentaires
Chloé Hazel
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Il y a 3 mois
Amara Kline
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Il y a 3 mois
NancyFrol
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Il y a 4 mois
Samantha Beltrami
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Il y a 4 mois