Fyctia

Le pays n'a pas chuté brutalement, il a sombré peu à peu, inexorablement.

D'abord, il y a eu les attentats. Alors que je n'étais qu'une enfant, j'entendais prononcer des noms tels que Charlie Hedbo, Bataclan, Nice, associés à des termes violents qui me dépassaient totalement et qui me faisaient peur. Je me souviens qu'à l'époque, mes parents avaient tenté de m'expliquer avec des mots simples que parfois, des gens mal intentionnés pouvaient faire beaucoup de mal pour des raisons qui nous échappaient. Je leur avais demandé si je devais avoir peur, ils m'avaient répondu « Jamais ».

Ensuite, il y a eu le Corona Virus. Je n'avais que douze ans quand il est apparu subitement en Chine pour ensuite contaminer le monde entier. J'étais trop jeune pour comprendre à quel point cette maladie mettait les pays en difficulté et je dois admettre que leur sort ne m'intéressait pas. Tout ce qui me semblait important, c'était ces confinements à répétition qui m'éloignaient de mes copains et copines, de l'école. Passer mes journées seule à la maison m'avait amusée au début, mais ça n'avait pas duré. Mes parents devant tout deux continuer à travailler, la solitude avait fini par me miner. Heureusement, cette situation n'avait pas duré grâce à l'arrivée du vaccin. En revanche, ce semblant de remède est loin d'avoir fait l'unanimité et je me souviens très nettement des conversations animées de mes parents à son sujet. Ils disaient avoir envie d'aider à limiter la propagation du virus, mais se méfiaient tous deux du contenu des injections et de leurs conséquences. Aussi, quand on a commencé à nous forcer la main sous peine de ne plus avoir accès à grand chose, ils ont attendu le plus longtemps possible avant de se rendre dans un centre dédié. Ils voulaient prendre un maximum de recul, essayer d'avoir suffisamment de retours sur les effets des vaccins avant de le faire à leur tour. Et puis à la fin du mois de septembre 2021, la vaccination m'a concernée également. Je n'y suis pas allée de gaieté de cœur, mais j'avais l'impression de ne pas avoir d'autre choix. J'ai eu quelques effets secondaires qui ont rapidement disparus et me suis trouvée plus fragile de santé dans les mois qui ont suivi l'injection, mais aucun médecin n'a été capable d'y trouver un quelconque lien avec le produit injecté. Cependant, ni mes parents ni moi n'avons cessé de penser qu'il y en avait un.

Et ce que j'ignorais à l'époque, c'est que j'étais loin d'être la seule dans ce cas. Beaucoup de français avaient très mal vécu ce projet de vaccination, d'autant qu'il était précédé de discours incohérents, de décisions non assumées ou inabouties.

Sauf que cet événement est l'une des raisons qui a conduit le pays à sa perte.