Alice5474! Au Bord du Vide Conséquence 2.1

Conséquence 2.1


— Bonjour, dis-je d'une voix tremblante.

- Je vous ai appelée au début des premiers meurtres, m'annonce l'officier Tale d'une voix impassible. J'avais pu obtenir des informations pour la reconnaissance de la victime, ainsi que des éléments que nous avons pu mettre en corrélation avec l'autre victime de l'époque.

Je frissonne intérieurement, bien que je tente de garder mon calme.

Oui, je me souviens, réponds-je, ma voix plus faible que je ne l'avais prévu.

Le commissaire me scrute un instant, comme si ses yeux tentaient de sonder chaque recoin de mon esprit. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir à cela. L'autre officier, prend la parole, son ton froid et méthodique.

J'ai quelques questions à vous poser. Tout d'abord, depuis combien de temps êtes-vous employée ici ?

Début novembre de l'an dernier, dis-je rapidement, trop rapidement.

Vous ne connaissiez aucune des victimes ? demande-t-il, en me tendant des photos, des visages familiers. Des visages marqués par la douleur des familles. Je les observe, ces jeunes femmes, toutes de mon âge. Je les reconnais, leurs visages ont défiguré les journaux ces dernières semaines, mais les voir ici, figées dans leurs sourires, leurs yeux brillants de vie, me donne un vertige. Je suis submergée par un frisson glacé, un malaise qui me parcourt tout entière.


Je ne les ai jamais vues ici, avoue-je, ma voix presque éteinte, comme une confession. Je savais juste pour Amanda qu'elle avait fait un stage dans les bureaux, mais les autres victimes, non.


Mes mains tremblent légèrement en reposant les photos sur la table. L'air dans la pièce devient soudain plus épais, comme si la conversation elle-même cherchait à m’étouffer. Les questions fusent dans ma tête, des questions que je n'ose formuler à voix haute.


— Amanda… vous l'avez connue seulement par ouï-dire, c'est ça ? Son ton est sec, mais il semble insister, comme si la moindre hésitation pouvait trahir une vérité cachée.


— Oui comme je vous l'ai dis, je ne l'ai jamais rencontrée personnellement, dis-je, plus affirmatif cette fois. Je sais juste qu’elle avait fait un stage ici, c’est tout.

Vous pensez qu'elle avait une raison de craindre quelqu'un dans cette entreprise ? me demande l'officier Tale en me fixant, son regard intense traversant mes pensées comme un scalpel.


Je reste silencieuse un instant, surprise par la question. Je n’ai jamais senti la moindre menace dans cette entreprise. Je déglutis, le malaise m'envahissant lentement, et je cherche mes mots. L'idée que quelqu'un aurait pu provoquer une telle peur chez Amanda me semble tellement étrangère à ce lieu que cela me perturbe profondément.


Je... je vous avoue que je n'ai pas eu ce sentiment de crainte depuis que je suis ici, explique-je en prenant soin de ne pas trop m'attarder sur cette pensée qui commence à me hanter. Mais peut-être... elle avait des soucis avec une personne, demande-je en baissant légèrement les yeux.

— Il semblerait que son stage ne se soit pas bien terminé... poursuit l'officier, comme si cette information était la clé d'une porte qu'il n'avait pas encore ouverte. Des rumeurs, selon sa famille ou des collègues à vous.


Je regarde l’officier Tale, essayant de lire son visage, cherchant une réponse là où il n’y en a pas. Ses mots m’envahissent comme un poison, s'infiltrant dans mes pensées. J'avais perçu une distorsion dans l'atmosphère de l'entreprise, un malaise palpable qui se faisait sentir par moments. Mais à quel point cela allait-il loin ? Et surtout, qui pourrait en vouloir à une stagiaire au point de semer une telle peur ? Je sens une sueur froide me glisser dans le dos, mais je fais un effort pour ne pas laisser mon trouble se voir.


Des rumeurs sur quel genre de problèmes ? demande-je, ma voix à peine plus forte qu’un murmure, le souffle court. Elle avait… un conflit avec quelqu’un ici ?


L’officier reste silencieux un instant, comme si les mots qu’il allait dire risquaient d’alimenter un feu que je n’étais pas prête à affronter.


C'est difficile à dire pour le moment, répond-il finalement, en repliant les photos des victimes dans un geste lent. Mais certaines rumeurs font état de tensions avec des personnes. Vous savez, ces choses qui restent dans l'ombre, mais qui finissent par éclater un jour. Il est possible que ce stage ait révélé des aspects de la personnalité des uns et des autres qui ne devaient pas être exposés.


L’officier semble lire mon inquiétude dans mes yeux, car il m'adresse un sourire froid, un sourire qui ne laisse rien présager de bon.


Nous allons continuer à fouiller dans les détails, dit-il, presque comme une promesse. En attendant, si vous vous souvenez de quelque chose qui pourrait faire avancer notre enquête, n’hésitez pas à nous contacter.


— Je... je peux vous exposer quelque chose ? demandai-je avant qu’ils ne se lèvent, ma voix tremblante mais déterminée.


Les deux officiers se stoppent dans leur mouvement, échangeant un regard furtif. Je vois le commissaire Tale hocher lentement la tête, comme s’il se préparait à entendre quelque chose d'important.


— Allez-y, dit-il, un peu plus tendu.


Je prends une inspiration profonde, mes mains légèrement tremblantes reposant sur la table. Il y a quelque chose dans ce cas, un détail qui me perturbe depuis un moment.


Je viens d’arriver ici, commence-je en cherchant mes mots, et comme partout, il y a des rumeurs, des choses qui se passent… Mais je me demandais, toutes ces femmes qui ont perdu la vie... Il y a un élément qui m'a interpellé. Elles n'avaient personne. Elles étaient comme isolées, malgré qu'elles aient des familles, enfin selon les dires des journaux et des médias... Je me demande si ce n’est pas le point commun, poursuivis-je, ma voix maintenant plus forte, plus assurée. Peut-être que celui qui fait ça cherche des femmes qui sont isolées. Des femmes qui n’ont personne, qui sont, d’une certaine manière, invisibles.


L'officier Tale me fixe intensément. Il semble réfléchir à ce que je viens de dire.


- Il faut comprendre ses méthodes, dit l'officier Tale d’un ton plus grave. Ces femmes n'étaient pas juste seules. Elles étaient vulnérables, oui, mais elles ont dû lui faire confiance, d’une manière ou d’une autre.

— Et pourquoi des femmes jeunes ? demandai-je, soudainement frappée par l’intensité de ma propre question. Pourquoi ces femmes qui, à première vue, semblaient avoir tout pour réussir ?


L’inspecteur et l’officier se regardent. Un instant d’hésitation, puis Tale répond :


Parce qu'elles étaient à un moment charnière de leur vie. Elles étaient vulnérables, elles cherchaient leur place. Le tueur les a probablement vues comme des cibles parfaites. Il marque une pause, son regard se posant sur moi. Et il est possible que vous soyez, vous aussi, une cible.


Je sens le sol se dérober sous mes pieds à ses derniers mots. Un frisson glacé me parcourt la colonne vertébrale.

Tu as aimé ce chapitre ?

6

6 commentaires

Ava D.SKY

-

Il y a 12 jours

L'interrogatoire ajoute une réelle tension et angoisse à ton histoire. Alix essaie de partager un indice qui pourrait être important, mais les officiers ne semblent pas le prendre en compte. Et à la fin, la pauvre est encore moins rassurée qu'elle ne l'était avant 🫢😭

Alice5474!

-

Il y a 12 jours

Oui 😣😣

Hooper (Seb Verdier)

-

Il y a un mois

Petit like pour aider au déblocage des futurs chapitres ;) N'hésite pas, si tu as un peu de temps, à faire de même :)

Alice5474!

-

Il y a un mois

Je passe lire ton roman :)
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.