Fyctia
sᴜɪᴛᴇ
— Mel ! s’écria une voix, quelque peu agacée par le comportement de son amie.
Mais la belle blonde au caractère bien trempé ne lui fit pas le plaisir de se retourner et de l’accueillir chaleureusement, trop bornée. Elle était en colère contre Évie. Depuis combien de temps étaient-elles inséparables ? Elle ne se souvenait même plus de leur première rencontre. Où était-ce déjà ? Garderie ? Peut-être. Cette pensée ne fit que l’enfoncer un peu plus dans son mutisme contre la vie et les personnes « en couple ».
— Méline ! Nom de Dieu !
Alors que la rose, juste derrière elle, continuait de lancer des petits mots loin d’être vulgaires, elle s’écria excédée.
— Veux-tu me répondre, petite blondinette têtue que tu es ? Ce n’est pas parce que je ne suis plus célib que je dois faire partie des personnes dont tu en veux d’être heureux à deux !
- Q-quoi ? Hoqueta-t-elle sous le choc.
Puis elle se reprit, une mine plus en colère qu’auparavant.
— C-ce n’est absolument pas ça et tu le sais très bien Ev' ! C’est qu’un con ton mec là ! Il va te rendre triste. Et je vais devoir te ramasser à la petite cuillère ! Pourquoi ? Parce que toutes les relations sont vouées à l’échec !
Évie aurait très bien pu s’énerver contre son amie par/pour le manque de respect qu’elle avait eu envers son amoureux. Elle aurait tout aussi bien pu lui reprocher de nombreuses choses, mais elle se contenta de rire avec douceur. Évie était amoureuse. Et ceux qui se laissaient emportés par des sentiments aussi frivoles et farfelues que l’amour étaient définitivement stupides. Et aveugles en plus. Méline fut bien vite contrariée. La blonde attendait une réaction de sa part et pas un stupide sourire ornant son visage !
— Tu promets qu’on ne se perdra jamais ? Surtout si un garçon a lieu dans l’histoire ? lui avait demandée un jour Méline, les joues rougies par le froid de l’hiver.
Une poignée de mains et des rires s’étaient enchainés.
— Il faudrait pour cela que je trouve le prince charmant !
Nouveau gloussement. Les mains jointes, elles étaient reparties vers la petite bâtisse derrière elles, une promesse sur le bout des lèvres.
Évie revint au présent. Posant sa main sur l’épaule de son amie, elle lui chuchota moqueuse :
— Tiens, mais tu oublies rapidement que c’est toi qui croyais dur comme le fer que le prince charmant existait !
Méline rougit de gêne.
— Après, Jovan est très bien. Pourquoi ? Tu te doutes que je sais bien choisir. La preuve ! Je ne suis sortie qu’avec une personne alors que j’ai 21 ans. Et puis…
Évie tendit ses doigts vers sa copine, sourire aux lèvres.
— On a toujours tenus nos promesses, non ?
Méline regarda longuement son amie dans les yeux, le cœur explosant de joie. Elle chuchota dans un murmure presque inaudible :
— Nous deux contre le monde entier, n’est-ce pas ?
— Toujours, répondit sa partenaire de travail en lui empoignant ses longs doigts. Bon par contre va falloir se mettre au boulot, sinon Mamie blondie va nous gronder.
Méline laissa échapper un rire qu’elle étouffa avec maladresse dans sa main et jeta un coup d’œil à Évie, amusée.
— Si elle t’entendait…
Elles se remirent à glousser et s’en allèrent vers les vestiaires pour se changer. Mamie blondie se trouvait être le surnom de leur boss, Andrea, une grande blonde aux traits fins. Elles s’amusaient à la nommer ainsi pour l’énerver, car il était évident qu'Andrea faisait plus jeune qu’elle ne l’était et lui rappeler son âge entraînait toujours une réaction de sa part. Tout un mélange de syllabes en portugais s’échappait de sa bouche et ses gestes se faisaient fébriles. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que son langage était loin d’être poli.
C’est sur cette dernière image que Méline s’enfonça dans le couloir menant aux vestiaires avec sa fidèle amie, Évie.
Qui aurait pu se douter que tout vœu formulé menait à une réponse ? Celle-ci se trouvait plus proche qu’on ne le croyait.
4 commentaires
Camille Jobert
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Il y a 6 ans
Émilie Parizot
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Il y a 6 ans
Lollly
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Il y a 6 ans
Lollly
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Il y a 6 ans