Fyctia
UN...
Au cœur de la nuit, je me lève et enfile les vêtements chauds préparés le soir-même, prenant soin d'éviter les lames de parquet qui grincent. Baskets à la main, j'ouvre la porte de ma chambre et gagne l'escalier.
Avec prudence, je descends, main sur le cœur. Il bat tellement fort dans ma poitrine que le sang pulse à mes tempes, perturbant mon ouïe. Je m'arrête sur le palier du premier étage, où dort le monstre. Sa chambre se trouve juste en-dessous de la mienne. Mes yeux habitués à l'obscurité avisent la porte entrouverte. Je me fige, le corps tendu, le souffle bloqué.
Pas un son ne vient perturber la quiétude nocturne, aussi je poursuis en direction du rez-de-chaussée. Devant l'huis, je me chausse, tourne le verrou, puis manipule avec précaution la poignée. Une brise fraîche m'accueille sur le perron, alors que je referme doucement le battant. Je respire l'air de la nuit, tel un vent de liberté.
Je zippe ma doudoune à capuche, puis visualise dans le jardin le tracé repéré quelques jours plus tôt jusqu'à l'érable planté près du mur d'enceinte. Ses branches basses sont à plus d'un mètre du sol, je ne devrais donc pas déclencher mon bracelet-cheville. Au pire, je prendrai un petit coup de jus. C'est maintenant que tout se joue...
Parvenue sans encombre devant l'arbre, je mesure mentalement la distance où m'arrêter après ma prise d'élan, et me mets à courir. Je comprends rapidement que je n'y arriverai pas si je ne m'approche pas davantage du tronc. Et je fais le pas de trop.
– Aaaaaah !
Une puissante décharge me propulse à terre. J'ai tellement mal à la jambe, que je suis incapable de me relever. Une main empoigne brutalement ma capuche.
– Tu cherchais à te barrer, salope !
Le chirurgien me traîne derrière lui. Je me débats sur le sol, essayant de me redresser, glissant dans l'herbe humide, chutant sur les cailloux, m'étouffant avec le col de ma parka. Agrippée à mes cheveux pris dans l'implacable étau, j'essaie de me libérer de la tension douloureuse sur mon crâne.
– Lâchez-moi ! Vous me faîtes mal !
Je crie, la voix masquée par la fourrure de ma capuche qui se déchire à mesure de notre progression. Une fois dans la maison, mon ravisseur saisit mes poignets pour me faire monter au premier. Je remarque qu'il ne porte qu'un pantalon de pyjama, ses pieds nus marquent le bois de l'escalier. Lorsqu'il m'entraîne dans sa chambre, je me cabre de plus belle, mais rien n'y fait, sa force phénoménale me fait littéralement plier quand il me jette sur les genoux à côté du lit.
Consciente du danger, je me mets sur mes jambes et tente à nouveau de fuir. Je suis rattrapée par la gorge, avant d'être projetée sur le lit. D'une ruade, je lui laboure le ventre, récoltant une grande claque en travers de la figure. J'ai si mal que les larmes me montent aux yeux.
– Tu veux que je te refasse le portrait, sale ingrate ? Que je détruise ce que j'ai mis des heures à créer ?
Il monte à califourchon sur moi afin d'entraver mes mouvements et bloquer ma défense, puis entreprend de m'arracher mes vêtements. J'ai beau me débattre, il est beaucoup plus fort que moi. Une puce face à un éléphant. Je n'ai aucune chance. Je me retrouve nue au milieu de mes habits en lambeaux, avant d'être menottée à la tête de lit.
– Non ! Pitié ! Arrêtez, je vous en prie !
– Cesse de faire ta mijaurée ! Je t'ai déjà baisée, pauvre conne ! Le soir de ton opération, pendant l'anesthésie, avant de te sonder, je t'ai prise ! Tu m'appartiens !
– Oh mon Dieu, pas ça...
Il m'a violée... La vue brouillée par mes pleurs, je le sens plus que je ne le vois ôter son pantalon, et continue d'appeler à l'aide à l'instant où son corps transpirant et massif s'abat sur moi. J'oblige mon esprit à s'évader, alors que ce porc prend possession de mon corps, sa sueur se mêlant à la mienne. Je me désincarne, vaincue, humiliée, souillée... jurant de me venger...
***
Le lendemain matin, je me réveille dans le lit de mon violeur. Il a détaché une de mes mains durant la nuit, avant de déposer un baiser sur ma joue. Je l'ai repoussé, ça l'a fait rire. Ce connard ne prend même pas la peine de fermer ses volets en hiver. Le jour naissant me révèle une chambre d'aspect rustique en désordre. À la vue de mes habits déchirés sur le sol parqueté, mon regard se voile. Ce fumier a abusé de moi... pour la seconde fois.
Couchée sur le flanc, dos à lui, je sens le matelas remuer quand il rabat drap et couvertures pour se lever. Mon regard capte son reflet dans un cadre miroir représentant une Harley Davidson posé sur le chevet. Je distingue son cul blanc, et détourne les yeux, écœurée. Mon attention revient sur le miroir, lorsque je vois le chirurgien s'immobiliser devant la copie encadrée d'un tableau de maître qui sert de leurre à la façade d'un coffre-fort.
De ma main libre, je tourne légèrement le cadre pour apercevoir le mouvement de ses doigts sur le clavier digital, et note mentalement les six chiffres de la combinaison. Je replace le cadre, tandis qu'il prend quelque chose dans son coffre, avant de le refermer. Il fait un détour par la salle de bain, puis vient de mon côté du lit pour poser un verre d'eau et un petit comprimé bleu sur la table de nuit. Ignorant ses parties génitales qui se balancent devant mon visage, j'interroge d'un ton bourru :
– C'est quoi ? Un stimulant ? Du cyanure ?
– Pilule du lendemain... C'est toi qui vois !
Me redressant, j'avale le cachet et l'eau d'un trait, sans trop réfléchir au fait que sa semence remonte à contre-courant les méandres de ma matrice depuis plusieurs heures. Il se penche pour embrasser mon front, tapotant mon épaule nue :
– C'est bien, bonne fille, ça m'évitera un avortement !
Horrifiée, je m'écarte en grimaçant. Cet homme ignoble a l'âge de mon père... un sociopathe, il n'éprouve ni sentiment ni considération pour autrui. Il a juste besoin d'une femme dont le visage est semblable à celui de Sarah pour projeter ses fantasmes sexuels. Comme pour confirmer mon analyse, il glisse un doigt cajoleur entre mes seins, chuchotant d'une voix suave :
– Si je te détache, tu seras sage ?
Un plan se dessine dans mon esprit. Ce sera difficile, car je vais devoir agir contre mon cœur, mon corps, et ma raison, mais je ne vois pas d'autre porte de sortie...
Déterminée, je lui retourne un regard alangui, évitant de m'attarder sur son érection.
– Les photos prises hier, c'était pour quoi faire ? questionne-je.
– Pour t'obtenir un faux passeport.
– Je n'ai pas besoin de papiers d'identité, puisque vous me retenez ici.
– Si l'on s'entend bien, j'aimerais qu'on s'organise un petit voyage.
– Ça prend combien de temps pour avoir un faux passeport ?
– Une semaine.
Je serre les dents, calculant le nombre de fois où je vais devoir livrer mon corps à cette brute épaisse avant d'arriver à mes fins, puis m'oblige à sourire, laissant le drap bâiller sur ma poitrine.
– Je promets de ne plus chercher à m'enfuir, vous pouvez me détacher.
Je n'en sortirai pas indemne, mais lui non plus... je le jure.
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Val Kyria
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Il y a 4 ans
Pénellope Van Haver
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Lyaminh
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Léoneplomb
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Ludivine Delaune
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Azalyne Margot (miss Ninn)
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Lyaminh
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Sissy Batzy
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