Elobiblio Astravia Chapitre 41

Chapitre 41


Ethan et Nelly se retrouvent donc seul à seul dans le salon, sans trop savoir quoi se dire pendant plusieurs minutes. Connaissant sa sœur et sa lenteur pour se préparer, la situation ne risque pas de changer de sitôt. Alors la brunette au carré plongeant ose un « Ce n’était pas réciproque... » plutôt hésitant.


- De ? Questionne le beau brun.

- Pour David, je veux dire… Il ne me plaît pas.

- Ah ? Vous aviez l’air de plutôt bien vous entendre… Fait comme si de rien n’était l’Arévien. Après, tu sais, tu n’as pas besoin de te justifier...

- Je préfère mettre les choses au clair quand même. S’affirme la jeune femme. Sache que ce n’est pas du tout mon type.

- Très bien, message reçu. Sourit gentiment son coloc.

- Bon, il se fait tard, il faut qu’on dorme.

- C’est vrai, repose-toi bien.

- Toi aussi. Répond Nelly, en empruntant l’escalier en colimaçon.


Nora en profite pour sortir de sa cachette et suivre Nelly à l’étage. Il y a encore quelques secondes, jamais elle n’aurait pensé retrouver sa sœur, sur un petit nuage, allongée sur son lit. « La hache de guerre est enterrée, je présume ? » lui demande-t-elle, un sourire victorieux aux lèvres, en entrant dans la pièce. Pour seule réponse, la brunette au carré plongeant lui envoie son oreiller à la figure. Les deux filles bavardent encore un peu avant d’éteindre les feux.


Le lendemain les deux filles allèrent au magasin, elles s’affairent comme d’habitude. Si on avait dit un jour à Nora qu’elle serait heureuse de prendre les commandes des clients super pointilleux, jamais elle ne l’aurait cru alors que là, manifestement, elle en redemanderait presque. « Pouvez-vous me trouver des caramels ? C’est pour un cadeau. », « Que me conseilleriez-vous de choisir entre cette boîte souvenir et ce bijou fantaisie ? », la blondinette est décidément sur tous les fronts. Passer une soirée avec ses potes, taquiner sa frangine à propos d’un mec, partir au boulot, se prendre la tête, comme Nelly actuellement, avec les grossistes du coin qui n’ont pas livré la bonne quantité de marchandises… Au fond, ce sont toutes ces petites choses du quotidien qui lui manqueraient si elle devait retourner sur Astravia, même les plus énervantes. Dans son dos, elle entend une voix qu’elle connaît bien, celle de son père, Francis. Tiens, c’est étrange... Que vient-il faire au magasin un jour de semaine ? Sa mère serait-elle malade ? Le stress commence à avoir raison de la concentration de Nora ce que Nelly constate en lui prenant gentiment ce vase à 9€90, des mains toutes tremblantes, pour éviter la catastrophe. « Va parler à ton père, Nora. » l’envoie-t-elle un sourire bienveillant aux lèvres.


- Pa.. S’interrompt Nora brusquement avant de poursuivre, l’adoption flottant encore dans son esprit. Papa, qu’est-ce que tu fais ici ?

- C’est bien à toi de me demander ça, la revenante ! On disparaît pendant 3 jours et on ne donne aucunes nouvelles ?

- Mais qu’est-ce que tu racontes comme bêtises ? On a laissé un mot à l’appart pour prévenir et on n’est pas parties aussi longtemps.

- Va dire ça à ta mère, tous les soirs c’était la même chanson ! Et s’il était arrivé quelque chose à Nora ? Et si elle ne revenait plus jamais à la maison parce qu’on lui avait menti ?

- Maman s’inquiète toujours pour pas grand-chose, tu sais bien.

- Bonjour Tonton ! Intervient Nelly. Viviane n’est pas là ?

- Je l’ai envoyé se reposer, elle se faisait un sang d’encre pour vous deux.

- Papa pense qu’on est partie longtemps, tu le crois ça ?

- Comment ?! C’est impossible, on le saurait. En plus, on aurait donné des nouvelles, on sait comment est tata.

- Elle n’était pas la seule à s’inquiéter de votre absence, tu devrais appeler ta mère, Nelly. Sans parler de vos animaux qui…

- Mais oui les animaux ! S’exclament les deux sœurs en cœur, anxieuses.

- Ne vous inquiétez pas, je m’en suis occupé comme le magasin d’ailleurs.

- Merci Papa !

- Ne me remercie pas trop vite, je suis content que vous n’ayez rien, mais vous allez devoir faire des heures supplémentaires pour remplacer celles que vous avez manqué. Ce qui signifie moins de congés pour vous. Pose clairement les choses Francis.

- C’est pas grave. On est contente d’être de retour, hein Nel ? Répond Nora, ravie.

- Oui oui… Se contente de bredouiller Nelly.

- Allez, filez, les clients n’attendent pas ! Conclut le père de Nora, un sourire légèrement taquin aux lèvres.

Malgré l’importante fréquentation de la boutique, les deux jumelles ne se remettent pas de la bombe lâchée par le père de Nora. Si elles étaient parties plusieurs jours, les garçons les auraient prévenu, c’est certain, tente de se rassurer la brunette au carré plongeant, sans vraiment y parvenir. « Il faut que l’on tire cela au clair » pense Nora en échangeant un regard avec sa frangine. Aussitôt leur pause arrivée, elles se précipitent à l’étage pour confronter les deux princes, Ethan étant en congé aujourd’hui. « Votre journée de travail s’est bien passé ? » s’enquiert joyeusement ce dernier.


- Très bien merci, expédie poliment la question Nelly, mais on aimerait vous demander quelque chose et on veut que vous soyez francs avec nous.

- On t’écoute, lui signifie Théo en se redressant sur le canapé.

- Voilà, mon oncle, le père de Nora, est passé tout à l’heure à la boutique et nous a fait des reproches…

- Oui, pour lui, on n’est partie plusieurs jours ! Déclare la blondinette, incrédule.

- Euh.. 1..2.. Oui c’est bien ça. Décompte Ethan, le plus naturellement du monde. Et qu’est-ce qui vous ennuie ?

- Comment ça qu’est-ce qui vous ennuie ? Reprend plus vivement Nora. On aurait bien aimé être au courant que l’on partait si longtemps. Je te signale qu’on a donné aucun signe de vie à nos parents !

- Sans parler du fait qu’on a des obligations ici, un travail, des animaux à s’occuper… On ne peut pas disparaître comme ça ! Poursuit la plus raisonnable des deux héritières, les bras croisés.

- Un oubli de notre part, veuillez-nous excuser. Déclare à la surprise générale l’aîné des deux princes. C’est vrai que vous n’avez pas ici le même système temporel que sur Astravia. Bien que nous soyons sur la même planète, nous n’avons pas la même temporalité.

- Oui, les jours passent plus vite chez vous. Bien que l’on ne sache pas vraiment ce qui cause ce phénomène… Complète Ethan, pensif.

- Je crois que je devrais téléphoner à ma mère, affirme Nelly en cherchant son téléphone dans son sac à main, elle prend sa pause dans quelques minutes normalement.

- Oui, tu as raison, Nel. Tu prends quelque chose sinon ?

- Nop, j’ai pas faim. Dit-elle en montant à l’étage pour s’isoler.


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