Elobiblio Astravia Chapitre 29

Chapitre 29

Nelly profite du parcours interminable pour toucher deux mots à Eranhel à propos de Vahé :


- Vous avez l'air proches, Vahé et toi...

- C'est officiellement la gouvernante du palais depuis de longues années, elle le connaît comme sa poche. Mais il est vrai qu'elle a toujours pris soin de Thaneor et moi depuis notre naissance.

- Cela se voit, elle était vraiment rassurée de te revoir sain et sauf. Elle a quel âge ?

- Euh… Bonne question, pourquoi ? S'étonne Eranhel, qui n'a jamais vraiment réfléchi à cette question auparavant.

- Je la trouve particulièrement jeune. Elle n'a rien à envier à ses suivantes.

- Les Aréviens et Lusiniens sont à l'abri des effets du temps. On voit que l'on vieillit mais notre apparence ne se détériore jamais.

- La chance ! Plus besoin d'utiliser de crèmes anti-rides ! S'exclame Nora, en faisant irruption dans la conversation.

- De plus, Vahé est une Lusinienne ce qui explique son incroyable beauté. Reprend Eranhel, amusé par la remarque désinvolte de Nora.

- Lusinienne ?

- J’oublie que nos termes ne vous sont pas connu encore… dans votre langue cela se rapprocherait d’une elfe aquatique.

- Et toi tu es un Arévien, mais c’est quoi ?

- Un elfe sylvain.

- Euh… Mais attends tu as quel âge, toi ? Se renseigne Nelly, en craignant le pire.

- J'ai 208 équinoxes de printemps.

- Équi quoi ? Demande Nora.

- Équinoxes, répète le prince, nous comptons nos années en équinoxes, suivi de notre saison de naissance. Nous possédons les quatre saisons habituelles dans votre calendrier, à savoir printemps, été, automne et hiver. Seul diffère notre mesure du temps, plus reliée aux astres chez nous tandis que sur les autres continents, vous vous en êtes éloignée.

- Attends une minute, tu veux dire que tu as 208 ans ! Tu les fais pas du tout… Finit par comprendre Nelly, un peu désabusée.

- Oui… Répond Eranhel, perplexe.

- Et Thaneor ? Poursuit la curieuse Nora.

- 231 équinoxes d’automne.

- La vache ! Ne peut se retenir la blondinette à la frange. Vous êtes immortels ?

- Non, pas vraiment. Disons que nous avons une grande longévité, autour de 800 à 1000 ans si l'on ne meurt pas de maladies ou en combat.


Au bout de quelques déviations, Vahé, Nora, Nelly et Eranhel arrivent enfin devant une porte. « Par ma magie, ouvre-toi que je puisse rentrer dans mon logis ! » Prononce la gouvernante, de manière très distincte. La porte s’ouvre, les deux sœurs pénètrent dans ce qui ressemble, à première vue, à une salle de danse quasiment vide. Seulement un énorme miroir leur fait face. A leurs gauches, un escalier en bois massif, réchauffé par un tapis aux motifs floraux, mène à l’étage. Des étoffes colorées et quelques robes élégantes sont suspendues par-dessus la rambarde. Pas besoin de petites mains visiblement pour coudre, les aiguilles paraissent se mouvoir sous et sur le tissu par elles-mêmes, terminant leurs ouvrages avec dextérité et finesse. De là où elle est, Nora peut apercevoir ce qui a tout l’air d’un fauteuil avec des pieds en bois sculptés. Sur la pointe de ses baskets puis en reculant, elle essaie d’en voir davantage, en vain, réussit-elle simplement à faire grincer le parquet sur lequel elle marche. Cela attire l’attention de Nelly qui se retourne vers elle. La brunette au carré plongeant finit par lever les yeux en ciel en marmonnant que la curiosité de sa sœur la perdra un jour. Eranhel finit par prendre la parole :


- Bien, comme vous l’aurez compris, ces deux jeunes femmes ont besoin de robes.

- Ce sont bien les héritières ?

- Oui, affirme le jeune prince.


La gouvernante scrute alors les deux jeunes filles et acquiesce : leurs ressemblances avec leurs parents, malgré leurs apparences humaines, ne peuvent être le fruit du hasard. Elle décide alors d’emmener les filles et le prince à l’étage en empruntant l’escalier en colimaçon, satisfaisant, sans le savoir, la curiosité de Nora sur cet étage jusqu’alors entrevu. La petite troupe arrive dans un bureau plutôt simple. Simple est bien le mot : avec le fauteuil en bois, seul, un pupitre de la même matière meuble la pièce. De beaux rideaux en lin clair habillent l’unique fenêtre, permettant à la lumière du jour d’éclairer la salle. Vahé sait ce qu’il lui reste à faire. 100 équinoxes d'été qu’elle attend, 100 équinoxes d'été qu’elle conserve son secret. « Par ma magie, révèle ce qui est enfoui ici ! » s’adresse-t-elle à l’un des murs de son atelier. Les briques de pierres blanches se déplacent alors, un peu à la manière d’un rubis cube. Comparaison qui fleurit dans l’esprit de Nelly et la fait sourire. Un petit coffre blanc avec un croissant de lune et un soleil sur le couvercle apparaît dans une auréole et se pose dans les mains fines d’une Lusinienne. La femme en robe bleu de Prusse déclare: « C’est votre mère qui me l’a donnée avant qu'elle ne disparaisse. J’ai fait le serment de sang de ne jamais en parler, de ne jamais l’ouvrir et de vous le donner en mains propres ! Le voilà, il est à vous. »


Nelly observe le coffre, l’analyse sous tous les angles, détaille sa serrure. Elle annonce à sa sœur qu’il faut qu’elles réunissent leurs deux pendentifs pour l’ouvrir. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le mécanisme s’enclenche et une étincelle dorée en jaillit, comme pour le confirmer. Le couvercle se relève, une forme se dessine devant eux. Ces yeux bleus, impossible de se tromper… C’est leur mère, c’est l’hologramme de leur mère. Les jumelles l’appellent d’une même voix, comme par réflexe, mais l’hologramme ne répond pas. Il commence son discours :


« Bonjour, mes filles, mes chères Asnora et Enelly. Sachez, tout d’abord, que votre père et moi nous vous aimions plus que tout au monde. Vous étiez ce que nous avions de plus importants. Le fait que ce coffret vous soit parvenu me remplit de joie. Cela signifie que des âmes bienveillantes ont pris soin de vous et vous ont ramené. Voici deux bracelets. »


Deux bijoux dorés, larges de 7 cm environ, sortent du coffret. « Elle s’est pas ruinée ! C’est quoi cette camelote ?! » Pense la blondinette à frange, un peu déçue de la breloque qui flotte dans les airs sous son nez. Nelly, elle est plus interpelé par les prénoms qu'elle vient d'entendre Asnora et Enelly sûrement la version elfique, la version d'origine de leurs prénoms Nora et Nelly. Puis elle se questionne davantage sur leurs utilités. A quoi peuvent bien servir ces nombreux emplacements vides ? « Prenez-les.» Poursuit la voix mélodieuse de l’apparition. Elles obéirent. « Mettez-les » Elles obéirent une fois de plus.


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3 commentaires

Kathleenm

-

Il y a 3 ans

Coup de pouce

Amphitrite

-

Il y a 3 ans

Petit soutien Élodie! Passe chez moi si tu peux. mon chapitre est bloqué.

Mira Perry

-

Il y a 3 ans

🦄😘
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