Fyctia
Chapitre 104 (5/5)
J’attrape mon ordinateur.
— Veux-tu me montrer une vidéo coquine de toi ? Je préfère pratiquer en vrai ! annonce-t-il.
— Dans tes rêves !
À mon retour, Jérémie m'attire à ses côtés et m’embrasse passionnément. Pour me venger, je le chatouille, illico, il répond à mes assauts et je ris sans pouvoir m’arrêter. Il tient fermement mes mains plaquées sur l'édredon pour m’empêcher de continuer.
— Gamin ! je me défends sans conviction.
— Quand tu perds, ce n’est plus la même !
— Tyran ! je grimace.
Il pose sa paume sur ma bouche pour étouffer mes paroles.
— Répète ? Je ne t’entends plus !
Je mordille sa main, il l’ôte, mais il s’empresse d'entreprendre un suçon dans mon cou, tandis que je me débats pour essayer de me libérer de son poids.
— Autocrate ! je m’exclame en riant.
— Continue et je te bâillonne !
— Dictateur !
Il revient à l’assaut de ma bouche et nos deux langues commencent un tango sensuel. Il délivre mes mains et je chatouille à nouveau ses reins. Il tombe sur le côté et utilise la couverture en bouclier pour m’arrêter.
— Trêve ! implore-t-il.
— Cessez-le-feu ? Avoues-tu ta défaite cuisante sans contrepartie ?
— Certainement pas, où est ma surprise ? gronde-t-il avec avidité.
Je récupère mon PC, ce bijou de technologie, abandonné sur le bord des draps et retrouve le fichier criminel.
— Pour cette occasion spéciale, je suis prête à supporter tes talents de cinéphile aguerri. J’ai découvert une pépite cinématographique où tes qualités me sont indispensables.
— Je suis déçu ! rebondit-il.
— Ce film a fait l’exploit de ne pas atteindre la note de 1, mais 0,8 sur 10 !
— Sans conteste, un chef-d’œuvre méconnu, admet-il avec son air d’expert.
— C’est un film d’horreur avec un professeur d’archéologie à Paris et qui doit faire face aux attaques de statues de la capitale. Un film que tu vas sans conteste adorer, c’est là l’importance de ma surprise, cet archéologue affirme que les dragons ont bien sûr existé.
— Je l’ai toujours dit, enfin un expert qui valide ma théorie ! proclame-t-il.
— Et des animations 3D qui semblent venir tout droit des années 2000 ! Es-tu prêt pour La fureur des Gargouilles ?
Jérémie passe son bras autour de mes épaules et je dépose ma tête dans le creux de sa nuque.
— Ça manque de pop-corn, je remarque.
— À l’entracte, je peux te proposer ma sucette, on a plein de saveurs différentes que tu n’as pas encore testé ! répond-il taquin.
— Arrête cet esprit grivois !
Pour toute réponse, il embrasse mon cou avec volupté, je penche ma tête en arrière par réflexe, aussitôt, son parfum épicé m’enivre lorsque je suis à son contact. Je parviens à mettre lecture pour réprimer mes pulsions, mais il remet pause. Je mets une tape sur son torse.
— Arrête de vouloir de faire de moi un homme battu avec tes mains. J’ai une meilleure idée. Est-ce que t’as été assez sage aujourd’hui pour recevoir ton cadeau ?
— Je suis toujours très sage, j’affirme.
— Mon intime conviction me souffle que tu mens, mais je n’ai pas la force de débattre avec toi.
— Tu perds toujours !
Il marmonne dans sa barbe de trois jours un « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? », se lève et attrape un sac kraft au-dessus de sa bibliothèque, bien trop haut pour que je le remarque. Il en sort un carton d’une trentaine de centimètres avec un nœud, qu’il me tend et je lis le mot dessus.
Joyeux un mois.
J’espère qu’ils te plairont.
Je tiens toujours mes promesses. J'espère que tu tiendras les tiennes.
— Tu m’as promis un lot de spatules 16 centimètres pour mon chantier de fouille, je les attends toujours. C’est forcément ça.
— N’importe quoi ! Aucun lien avec ton travail, soupire-t-il.
— C’est trop léger pour cette encyclopédie de l’archéologie que je souhaite, je réfléchis.
— Sinon, tu peux l’ouvrir ? suggère-t-il.
— Je peux deviner ! C’est un peu grand pour un collier, je remarque.
— Qui sait, ce sont peut-être des chaînes pour t’attacher ? C’est tout ce que tu mérites, bougonne-t-il.
Je secoue le carton, il est assez léger et le bruit qu’il produit n’a rien de caractéristique.
— Donne-moi un indice, tu l’as acheté où ? je l’implore.
— Pièce unique !
— Un tableau ! je m’écrie.
— Ouvre et tu sauras, s'impatiente-t-il.
J'ai un hoquet de surprise en soulevant la boîte.
— Je les adore ! Je peux les utiliser ? je m’écrie.
Je prends délicatement les gants d'aquaboxing roses à paillettes avec une licorne sur le dos et des cerises. Le travail est minutieux, il a dû y passer des heures. Je remarque dans un coin de chaque gant la signature FdD.
— J’ai fait des tests, tu peux les utiliser sans problème, ils sont imperméabilisés, vernis, ils ne devraient pas bouger, au pire, je m’engage à te fournir le service de retouches, sourit-il.
— Tout le monde va me jalouser au cours !
Je me lève et sors de la poche de ma valise un paquet-cadeau de moins de dix centimètres et lui offre. Il secoue la boîte qui répond une tonalité métallique.
— Des clous pour les chaînes pour te ficeler ? suppose-t-il.
— Une muselière pour taire tes bêtises, je lui tire la langue.
— Le paquet est trop petit, je suis déçu d'avance, je voulais une bombe anti-ours, analyse-t-il.
— Pourquoi ?
— Me protéger quand je te réveille. Tu peux te révéler très dangereuse le matin quand tu hibernes, répond-il moqueur.
Je reprends le cadeau, vexée.
— J’ai changé d’avis, je ne veux plus te l’offrir !
Il m’attrape à la taille, me soulève pendant que je me débats. J’éclate de rire, lâche ma prise, qu’il récupère en vol et me laisse tomber sur le lit.
— Trop tard, c'est à moi !
Il ouvre le cadeau et découvre un porte-clé dragon gravé dans du jade, avec un trousseau de clés. Il m’interroge du regard.
— C'est un nāga, un dragon légendaire hindi, qui provoque prospérité ou malheurs selon son humeur, je trouve que ça te correspond, j'explique.
— Quelles sont ces clés ?
Je me mords les lèvres, et détourne les yeux mal à l'aise. Sur le coup, je trouvais que c'était une bonne idée, maintenant, j'ai l'impression que c'est ridicule.
— Les travaux de mon appartement sont quasi terminés. J’ai tes clés, je trouve normal que tu aies les miennes.
Il fronce les sourcils, les dépose sur son bureau et il se glisse de nouveau sur le lit à mes côtés.
— Je viendrai souvent, si je ne te surveille pas, tu vas encore avaler ces horribles soupes lyophilisées !
— C’est la seule raison ?
— Quand j’en aurai assez d’avoir une couverture la nuit, je sais que je peux compter sur toi pour me la voler, affirme-t-il.
Sagement, je dépose mon menton sur son torse. Il s’amuse négligemment avec mes cheveux, il tergiverse, puis, remets lecture.
— Après cet intermède fort agréable, finissons ce film ! décide-t-il.
— Jérémie, malgré ces histoires au travail, je suis contente que tu sois de nouveau dans ma vie.
Après plusieurs minutes de silence, à la seule lumière de la CGI douteuse et aux sons des hurlements des acteurs de série B, il prend la parole.
— J’ai commis l’erreur une fois, je ne recommencerai pas. Maintenant, je ne compte plus en partir.
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ladyhana
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Paige
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Nicole Pastor
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clecle
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WildFlower
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