Fyctia

Nath est rentrée en pleurs dans son appart et elle a fermé la porte derrière elle. On redescend les quelque marches desquels on regardait la scène. Je frappe à la porte, j'entend Nath s'agiter à travers celle-ci. Elle ouvre la porte avec les larmes aux yeux. Les traces de celles qui ont déjà coulé, sont toujours présente sur ses joues.

— Oh les garçons. Qu’est-ce que vous faites là ?

Nathanaëlle essaye de rapidement sécher ces larmes, mais c’est déjà trop tard.

— On était dans le coin. Pourquoi tu pleure ? demande innocemment Charly.

Elle continue de frotter ses yeux étalant encore plus son maquillage sur ses joues. Elle ressemble à un panda, mais je m'abstiens de faire cette remarque.

— C’est rien je viens de couper des oignons pour les mettre dans ma salade. Allez entrer.

«J’ai coupé des oignons» c’est quoi cette excuse à la con. Je ferme la porte derrière moi. Charly me lance un regard interrogatif, elle ne veut pas nous dire que Dave était là, mais ce serait mal connaître mon meilleur ami qui commence déjà à cuisiner Nath.

— Quand on est arrivé il nous a semblé apercevoir le mec de la famille d’accueil de Drik sortir de ton immeuble.

Notre assistante sociale part dans la cuisine en faisant semblant de n’avoir rien entendu. Charly me regarde, avant de se lever et de commencer à fouiller pour trouver une quelconque trace prouvant que Dave était ici. Je me lève pour surveiller Nath dans la cuisine. Elle est dos à moi, baissé, la tête dans le four. Elle a enfilé les gants à fleurs, horriblement moche, qui lui servent à sortir la nourriture du four. Elle pose la plaque sur le plan de travail avant d’ouvrir le placard et d’en attraper une assiette, elle fait glisser ce qu’elle vient de sortir du four dans l’assiette. Elle se tourne prête à revenir vers nous. Je fais signe à Charly de s'asseoir, ce qu’on fit tous les deux. Nath revient avec deux canettes de coca, elle nous connait si bien, et une assiette de cookies, made by Nath.

— Mangez les garçons je viens de les faire.

Elle n’eut pas besoin de nous le dire deux fois, on se jette, littéralement, sur les cookies. J’en croque un à pleine bouche tout en regardant Charly cuisiner Nath. Elle ne veut rien lâcher, elle maintient qu’il n’y avait personne ici.

J’observe l’appartement pendant qu’elle continue à nous mentir. Tout ici me rappelle mon enfance et les quelques mois que j’ai passé ici. Je regarde le long couloir qui mène à la porte d'entrée, je nous revois enfants courir dans ce couloir. Étrangement, aujourd’hui il me paraît beaucoup plus petit qu’à l’époque.

Flashback

— Les enfants dépêchez vous il est déjà tard.

On court sous la pluie pour aller chez Nathanaëlle. L’orphelinat a pris feu ce soir, il faisait hyper chaud et la fumée faisait énormément tousser, c'était horrible. Heureusement les pompiers sont venus et ils ont tout éteint, ils nous ont aussi tous examinés et ils ont dit qu’on devait aller à l'hôpital surtout moi parce que le feu m’a brûlé l'épaule.

Quand on est arrivé à l’hôpital les docteurs nous on tous examiné à nouveau. Ils m’ont soigné l’épaule, ça m’a fait très mal, et ça me fait toujours mal, mais j’ai pas pleuré, je suis un grand. Et puis, après ils nous ont dit à Charly, Eléonora, moi et plein d’autres enfants qu’on pouvait partir. Les docteurs ne voulaient pas nous garder à l’hôpital, on coûte beaucoup d’argent à l'État. Alors les assistantes sociales ont réparti la quasi-totalité des enfants dans d’autres orphelinats, seuls quelques enfants comme nous n’avons pas pu être replacés. Les assistantes sociales nous accueillent, c’est pour cela que Charly, Eléonora et moi on se retrouve à courir sous la pluie pour aller chez Nath. Elle nous a dit qu’on allait juste passer une nuit chez elle. Je ne sais pas comment on aurait fait si elle n'avait pas voulu de nous. En sortant de l'hôpital, Nath nous a dit qu’on allait devoir rentrer à pied parce que sa voiture est en panne. Ça fait 5 minutes qu’on marche quand il se met à pleuvoir à torrents.

On finit par arriver devant son bâtiment et on monte on est tout mouillé à cause de la pluie. Nath a dit qu’on devait courir vite pour pas se mouiller mais elle avait tort j’ai couru super vite et je dégouline de partout.

— Allez rentrer. Et ne vous asseyez pas sur le canapé, vous allez d’abord à la douche.

Je rentre en dernier dans l'appartement, c’est rigolo je l’ai jamais vu, elle a des plantes vertes à moitié mortes partout. Il est tout petit et il y a du bazar partout.

— Allez Eléonora à la douche.

Je reviens à moi quand mon meilleur ami me donne un coup de coude dans les côtes. Nath et lui me regardent, perdu. Je les rassure en leur disant que j’ai juste pensé a ce soir là, où on a débarqué ici. On rigole encore de nous complètement trempé. Charly se rappelle que pendant que Nath donnait sa douche à Eléonora, lui et moi avons dévalisé les placards de nourriture, on avait tellement faim.

****

Au bout d’une bonne heure à discuter, je reçois un message de Dave.

«Je viens te chercher devant chez ton pote dans 15 minutes soit prêts.»

«Ok, je suis chez Nath, j’arrive.»

Je réponds avant d’annoncer à Charly qu’il faut qu’on y aille. Il râle et moi aussi j’étais censé avoir la journée avant de rentrer et il est à peine 13h30. Nathanaëlle nous emballe une dizaine de cookies chacun, elle est maligne, elle ne nous a pas tous mis dans l'assiette, elle savait qu’on mangerait tout ce qu’elle nous mettait sous le nez.

— J’ai été contente de vous voir.

Elle serre Charly dans ses bras malgré le fait qu’il soit contre, enfin ça c’est ce qu’il dit je sais qu’au fond de lui il aime qu’elle le prenne dans ses bras comme une vrai mère. Une fois qu’elle la lâche, elle me serra à son tour dans ses bras, aussi fort qu’elle le peut.

— Je t’aime mon grand, ne l’oublie jamais.

Elle me lâche et on repart. Il nous faut pas longtemps pour arriver devant chez Charly mais malgré qu’on se soit dépêcher Dave m’attend déjà là. Je dis au revoir à mon meilleur ami et je change de voiture. Je dis bonjour à Dave et je le vois louché sur ma boîte de cookies.

— Ne me dis pas que ce sont les cookies de Nath.

Je le regarde d’un air méchant je suis prêt à tout pour défendre mes cookies. Je peux devenir très méchant d’ailleurs. Il faut dire que les cookies de Nath sont exceptionnels, quand on y goûte il est difficile de s'arrêter.