Fyctia

On tarde pas à arriver devant l'immeuble occupé par Roy et ses sbires. Charly se gare pas loin de celui-ci et on se dirige vers l’entrée. Deux gars sont assis sur les marches, ils contrôlent qui rentre dans l’immeuble.

— D'après toi on va voir qui ? Qui serait le plus susceptible d’avoir des informations ?Je réfléchis à voix haute.

— Gabriel. Me répond Charly.

Gabriel, pourquoi lui ? Gabriel est le mec qui s'occupe des courses clandestines. Il est en contact avec tous les gangs. Mais je ne vois pas pourquoi il saurait où était Eleonora, elle ne court pas. J’en sais quelque chose, c'est quasiment toujours moi qui court pour Roy. Charly doit sûrement remarquer mon questionnement car il continue.

— C’était Girls Race hier soir. J’ai croisé Aria ce matin, elle était dans une colère noire parce qu’Eléonora l’a apparemment battu. Me dit Charly

Girls Race une fois par an, avant que les courses officielles commencent, une course où seules les femmes peuvent courir est organisée. Les mecs ont le droit d'y assister mais pas de participer. Cette course est organisée non pas pour faire une différence car dans les courses officielles elles ont le droit de participer. Ils organisent cette course car pour une fois les filles prennent le contrôle.

Pour y avoir déjà assisté c’est un truc de dingue cette course, car la seule règle c’est qu’il n’y a pas de règle, tout est permis. Ça rend la course extrêmement dangereuse. Je me demande toujours ce qu’Eléonora foutait là bas, je ne l’ai jamais vu courir.

On arrive rapidement devant l’appartement de Gabriel. Charly frappe à la porte, on entend une réponse positive. Quand je rentre dans l’appartement, je vois Gabriel assis sur son canapé un joint à la main. Il tourne rapidement la tête pour voir qui vient de rentrer.

— Ah Drik, tu tombes bien. Dans deux jours il y a la première course de la saison, il faut que tu cours.

Fais chier, je ne suis pas venu pour ça. Et en plus je ne sais même pas comment je vais pouvoir faire. Il va sûrement falloir que je saute par la fenêtre. Je suis dans mes pensées quand j’entends Charly demander à Gabriel s’il a vu Eléonora hier soir.

— Oui elle était à la course, elle à même gagné. Nous dit Gabriel.

— Ok, merci pour l’info. Je serais là lundi soir.

— On se retrouve devant le Black Swan. Je te ramène ta voiture. M’informe Gabriel.

Quand je sors de l’appartement, Samy attend appuyé sur le mur en face de la porte. Je comprend de suite pourquoi il est là, Roy a surement entendu parler de ma présence ici et il veut me voir, aussi non pourquoi il serait là. Samy s’approche, comme je m’en doutais il me dit de monter jusqu’à l'appartement de Roy. Charly descend m’entendre dehors pendant que je rejoins Roy. Samy m’accompagne jusqu’au dernier étage, là où se trouve l’appartement du chef. Quand on arrive Samy frappe deux fois à la porte et il entre, je le suis jusqu’au bureau. J’entre et je vois Roy en train de sniffer un rail de cocaïne, rien d’étonnant. Je reste debout devant lui en attendant qu’il finisse.

— Meldrik, ça fait longtemps que je t’ai pas vu.

Je lève les yeux au ciel. Je ne prends même pas la peine de lui répondre j’attend juste qu’il me dise ce qu’il me veut pour que je me barre d’ici.

— J’ai appris qu’Eléonora et toi vous êtes dans la même famille d’accueil.

Il me regarde attendant que je lui donne une réponse. Je reste bien droit, les mains croisées derrière mon dos, sans aucune expression. Il me lance un sourire pervers et reprend.

— Elle est toujours aussi bonne ? Je ne l’ai pas vu depuis longtemps.

Je continue de le fixer sans laisser paraître ma colère qui monte. Je sens mes poings se serrer à chaque phrase qu’il prononce. Il s’allume une cigarette, ma mâchoire se contracte. Il continue de parler et mes muscles se tendent. Il continue de fabulé sur Eléonora, la colère ne fait que monter un peu plus.

— Drik, je te demande rien mais sache que ce serait facile de s’en prendre à elle. N’oublie jamais ça.

Je me tourne et je pars, si je reste plus longtemps, je vais lui foutre mon poing dans la figure. Je redescends et je trouve Charly assis sur les marches avec les deux autres gars en train de fumer une clope. Je le fais se lever et on retourne à la voiture. Quand on s’assoit dans la voiture, je lui répète la conversation que j’ai eu avec Roy.

— Putain Drik tu commence a déconner, elle est en train de rentrer dans ton cerveau. Tu commences à me faire peur là. Je veux pas que tu dérailles comme quand on était gosse.

— Je sais.

Charly reprend la route vers le Queens. Je me perds dans mes pensées le temps du trajet retour. Je n’arrive pas à me comprendre, pourquoi elle m'intéresse de plus en plus ? Charly a raison je ne dois pas lui laisser la place de s'infiltrer dans mon esprit. Mon meilleur ami interrompt mes pensées.

— Tu veux que je te ramène jusqu’à Staten ?

— Non je veux passer voir Nath et je prendrais le bus pour rentrer.

Il acquiesce et il continue sa route à travers les rues du Queens. On ne tarde pas à passer devant l’immeuble de Charly. Pendant la fin du trajet je discute avec lui de tout et de rien, il me parle de ses conquête et de ses soirées de débauche. On arrive rapidement devant l’immeuble de Nath, Charly se gare en face. Je le remercie et je descends, mais je vois Charly faire de même.

— Tu fais quoi ?

— Je vais voir Nath, tu sais que c’est aussi mon assistante sociale.

Il part en direction de l’entrée, je ne tarde pas à le suivre. On entre dans l'immeuble, je suis Charly jusqu’au 4ème étage. Quand on arrive sur le pallier on constate que la porte de l’appartement de Nathanaëlle est ouverte, ce qui est étrange elle est tellement parano avec ça. Je me rappelle quand on a habité chez elle, si on oublié de fermer la porte à clé elle nous en parlé pendant des jours. Charly me regarde quand il constate que la porte est ouverte. Il s’approche doucement de la porte pour écouter. Charly s’écarte de la porte et il me pousse à monter à l’étage supérieur.

— Il se passe quoi ? Je demande

— Ferme là.

J’entends hurler, je vois un homme sortir de l’appartement. Il est grand, les cheveux noirs et j’ai vaguement l’impression de le connaître. De là où je suis j’arrive à voir Nathanaëlle, elle est en pleure, l’homme se tourne et je peux enfin voir son visage, Dave. On entend un bout de conversation.

— Je vais lui dire, il a le droit de savoir. T’as foutue sa vie en l’air.

— Je vais lui dire, mais tu me laisses faire. Répond Nath.

— Très bien, je vais en parler à Caro.

Dave se tourne et descend les escaliers en vitesse. Nathanaëlle s’effondre en pleure sur le palier, Charly et moi on se regarde, de quoi il parlait. Je sais qu’ils se connaissent depuis longtemps mais je ne pensais pas qu’ils se voyaient encore. Charly et moi restons bouche bée.