Fyctia

Je me réveille en sursaut et en sueur comme à chaque fois que je fais un cauchemar. Je regarde l’heure il est 3 heures du matin, je me lève et j’attrape mon carnet rouge et un stylo. Je me remets au lit et je commence à écrire mon cauchemar. Une routine que je connais bien. Une fois terminée, je pose mon carnet sur la table de chevet et je finis par me rendormir.

Ça va bientôt faire une semaine que j’ai repris le lycée et j’en ai déjà marre. On est vendredi enfin le week-end. Il est 17h30 et je viens de finir les cours. J’aime pas avoir cours l’après-midi mais aujourd’hui j'avais pas le choix Eléonora ne pouvait pas y aller à cause du psy. Notre petite chamailleries de l'autre soir se sera finalement terminée par une discussion avec Dave et Carolina et de belles remontrances de Nath par messages. Je suis devant le lycée, une clope à la bouche, j’ai juste le temps d’en fumer une avant d’aller prendre le bus. La plupart des gens de ce lycée ont des chauffeurs privés sauf les boursiers et moi. Dave dit que ça nous permet de garder les pieds sur terre comme si j’allais décoller dans les étoiles. J'aperçois Sasha montait dans le bus, j'écrase ma cigarette et je jette le mégot dans le cendrier. Je me dirigeais vers le bus, j’allais monter quand j’ai senti qu’on m'observait. Je regarde un peu partout et je finis par trouver la personne qui m’observe, sur le trottoir d’en face se trouve un des sbires de Roy, Samy il me semble. Il me fait signe de le rejoindre, ce que je fis. Je traverse la route et je me retrouve assez vite devant lui. Je reste planté devant lui en attendant qu’il se décide à parler.

— Joli lycée. Roy veut que tu vende ça.

Il me montre un petit sachet avec des cachetons bleu frappé d’une tête de serpent dessus, de la MDMA. J’en ai vendu une tonne a une époque, je les reconnaîtrais entre mille. La tête de serpent, c'est le signe de reconnaissance du gang de Roy.

— Hors de question. J’ai pas envie d'atterrir en taule pour des merdes comme ça. Je me retourne pour partir.

— Elle est encore plus jolie qu’à l’époque.

Il n’a pas besoin de prononcer son nom pour que je comprenne de qui il parle. Malgré notre mésentente je ne peux pas laisser le gang lui faire du mal. Je réagissais déjà comme ça à l'époque où on travaillait tous les deux pour Roy. Elle m’a fait vriller une centaine de fois, elle m’a rendu fou mais je ne peux laisser personne lui faire du mal, elle a déjà vécu trop de choses.

Je me retourne et je lui arrache le sachet des mains. Et je file vers le lycée, quand j’arrive sur le parking des bus, le mien n’est plus là, génial il faut que je rentre à pieds. Je vais rentrer en retard avec ces conneries. J’enfonce mes écouteurs dans mes oreilles, j'enclenche de la musique et je pars en direction de la maison des Underwood.

****

Quand j’arrive enfin devant la maison j’ai une demi-heure de retard j’espère que personne n’aura remarqué mon retard. J’entre dans la maison, je constate que personne n’est là, à part Sasha que je croise à la cuisine, en prenant un truc à manger. Je monte dans ma chambre, je planque les cachetons derrière un des cadres posé au mur. Je me pose sur le balcon, il commence à faire frais mais j’aime le froid. Je suis assis par terre, ça manque de chaise faudrait que je vois pour en voler en bas. Je me rappelle de mon premier jour ici, notamment de la visite, il me semble avoir entendu qu’il y a une bibliothèque dans le couloir derrière les escaliers. En général je ne suis pas du genre à lire mais pourquoi pas s’y mettre. Je me lève et je redescends, par contre il manque un ascenseur à cette baraque, j’en ai marre de monter et descendre les deux étages à chaque fois. J’arrive dans la bibliothèque, je commence à regarder les livres qu’il y a. Je reconnais quelques noms comme celui des sœurs Brontë, Thomas Hardy, Jules Verne, quand on était plus jeune Nath nous amener toutes les semaines à la bibliothèque du quartier. Je continue de regarder et je tombe sur un livre que je connais bien c’est le premier que j’ai lu, Orgueils et Préjugés de Jane Austen. Charly s’est toujours moqué de moi parce que j’aimais lire les classiques de la romance. Je l’attrape pour le relire, je sors de la bibliothèque pour remonter dans ma chambre. Quand j’arrive dans l’entrée je tombe sur Eléo qui monte à toute vitesse, et sur Dave qui m'arrête avant que je puisse monter.

— Meldrik tu pourrais m’aider s’il te plaît.

Je le suis dehors, je regarde la voiture, elle est pleine de carton. Dave ouvre le coffre, il m'explique qu’après avoir récupéré Eléonora chez le psy ils sont passé chercher des fauteuil pour mettre sur nos balcons. Je dois avouer que c’est une bonne idée, je glisse le livre dans la poche arrière de mon jean et je commence à décharger la voiture. Je monte le premier carton, Dave me dit de le mettre dans ma chambre et je le vois descendre. Putain quelle idée j’ai eu de descendre à la bibliothèque. Quand je sors de ma chambre je vois Eléonora en train de discuter avec Sasha devant la salle de bain.

— Ne vous dérangez surtout pas mesdemoiselles. Je dis en passant devant elle.

— Il faut de faire les muscles Drik, c’est mieux que la salle de sport. me répond Eléonora.

Je lui fait un doigt et je descend chercher un autre fauteuil. En descendant je croise Dave avec un fauteuil sur l’épaule. Je prends le dernier fauteuil mais je vois encore deux carton sérieux mais ils ont pris quoi en plus des fauteuils, il va falloir que je refasse un aller retour. J’arrive à nouveau dans ma chambre et je pose le carton avec le premier sur le balcon. J’allais commencer à déballer les fauteuils en ignorant le fait qu’il y avait deux cartons en plus dans la voiture mais c’est sans compter sur Dave pour venir me le rappeler.

— Il reste les petites tables qui vont avec les fauteuils tu viens.

Je souffle sans retenue, Dave ne peux que m’entendre.

— Je sais, je sais mais plus qu’un carton et je te laisse tranquille.

J’arrive encore une fois à la voiture, je prends le dernier carton et Dave referme le coffre. On monte chacun une table. Je me dirige vers ma chambre, et Dave vers celle d’Eléonora, il me dit que je peux essayer de monter les fauteuils et la table moi même et que si j’ai besoin d’aide il viendra une fois qu’il aura fini avec ceux d’Eléo. Elle est traitée comme une princesse ici, elle doit kiffer. Je commence à ouvrir un premier carton et je remarque que ce sont juste des éléments à emboîter, ça ne devrait pas être compliqué.