Fyctia

Au bout de 20 minutes, j’ai réussi à tout monter. Je réunis les cartons, le polystyrène et les bouts de plastique et je m’assois sur un de mes nouveaux fauteuils. J’attrape le livre que j’ai dans ma poche et je commence à lire. Je ne me rappelais pas que le langage était aussi soutenu, je sens que je vais galérer à tout comprendre. Je suis en train de finir de lire le premier chapitre quand la porte de ma chambre s’ouvre. Quand je tourne la tête je vois Eléonora entrer. Qu’est qu’elle me veut la princesse ?

— J’ai dit au psy que c'était un enfer de vivre avec toi.

Elle me dit ça en rigolant. Elle s’assoit en face de moi sur le second fauteuil. Je la vois regarder le titre du livre et lever les yeux au ciel.

— C’est toi qui vient m'emmerder et en plus tu te permet de juger mes lectures.

— Je pensais que tu prenais ça à l’époque pour draguer les filles mais je me rends compte que t’aime vraiment ça en fait. Rigole-t-elle. Ah au fait Dave a dit que tu devais descendre ça, en me montrant les cartons vides, dans la poubelle.

J’hoche la tête, et je continue à lire. C’est sans compter sur Eléonora pour m'empêcher de lire. Elle commence à me parler mais à vrai dire je ne l’écoute pas, ce qu’elle dit ne m'intéresse pas. Jusqu’à qu’elle me parle du soir ou on a graffer. Je lève les yeux de mon livre, là elle m'intéresse.

— Pourquoi ?

— De quoi pourquoi ?

— Pourquoi t’as essayé de m’embrasser ce soir-là ? J'arrête pas d’y penser depuis ce soir-là.

Pourquoi ? La question à 100 000, comment je peux lui répondre alors que moi-même je ne sais pas. Je me décide à lui mentir.

— C'était l’euphorie du moment j’aurais pu embrasser n’importe qui.

Je me lève, je pose le livre sur mon lit et j’attrape tous les cartons, je retourne sur le balcon et je jette les cartons par-dessus la rambarde. Je pars de la chambre pour descendre et jeter les cartons. Je dois fuir ce moment avant qu’elle ne pose trop de questions. Quand j’arrive en bas je demande à Carolina ou je jette les cartons. Je sors de la maison, je ramasse ce que j’ai jeté par- dessus le balcon. Je vois le portail s’ouvrir, c’est sûrement Carolina qui m’a ouvert depuis la cuisine. J’ouvre la poubelle, je fourre tout dedans. Je rentre à nouveau dans la maison et une fois de plus je me fais stopper dans mon élan. Carolina m'arrête pour me donner les cendriers qu’elle a achetés, ce sera mieux que la boîte de conserve que j’ai récupérée le premier soir ici. En arrivant à l'étage, je frappe à la porte d’Eléo pour lui donner le cendrier que Carolina lui a acheté.

— Une seconde. Crie-t-elle.

Elle finit par entrouvrir la porte en étant soufflé et en ayant les joues rouges. Je lui donne le cendrier. Je remarque, juste avant qu'elle referme qu’elle était en petite culotte. Mon imagination divague bien vite à l’idée de ce qu’elle pouvait être en train de faire. Je reprends mon livre et je me remets sur mon balcon en essayant d’oublier ce que je viens, sûrement, de déranger.

Impossible d’oublier ce que je viens de voir. Je me lève et je repars vers la chambre d’Eléonora.

Je frappe à nouveau, je l’entend lâcher quelques jurons avant de rouvrir la porte. Quand elle voit que c’est moi elle ne peut s'empêcher de me hurler dessus.

— QUOI ? crie-t-elle.

— Je…euh…Tu…Euh

Je n'arrive pas à y croire, elle est vraiment en train de se masturber dans la chambre juste à côté de la mienne.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Euh rien.

Je repars et je l’entends claquer la porte. J’entre à nouveau dans ma chambre, je ferme ma porte à clé, je me pose sur mon lit. J’imagine Eléonora allongée sur son lit, la main dans sa culotte. A cette pensée je sens tout mon sang descendre dans ma bite. Je regarde la boîte de mouchoir posée sur le bureau, je me lève pour l’attraper et je me remets sur mon lit.

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Il est minuit et je suis toujours en train de surfer sur internet, cet ordinateur aura ma peau. Quand on commence il est difficile de s'arrêter. Je finis quand même par couper la musique, et par poser l’ordinateur sur le bureau, je le mets en charge. En fermant les rideaux de la baie vitrée, je vois Eléonora courir en direction du portail. Qu’est-ce qu’elle fout encore ? Je sors sur mon balcon et je la vois sauter le portail. Elle va sûrement graffer par là, je ne me pose pas plus de question, je pars me coucher.

Il est maintenant 3 heures du matin et je n’arrive pas à dormir. Eléonora n’est toujours pas rentrée, j'espère que les flics ne l’ont pas attrapé il manquerait plus que ça. Je regarde un nouvel épisode de la série que j’ai commencé il y a déjà 2h quand Charly m’envoie un message.

«Frérot, je viens de croiser la folle dans le Bronx accompagné de deux sbires de Soul.»