Fyctia

Un coup de klaxon retentit dans la rue, ce qui nous fait revenir à la réalité avant qu’on ait pu s'embrasser. Je me tourne pour voir qui c’est, j'aperçois un 4x4 gris, celui de Dave. Quand je tourne la tête, Eleonora est déjà entrée dans l’appartement pour partir. Je rentre à mon tour, Eléo et Sasha sont déjà à la porte. J’attrape mon sac et je m'apprête à partir quand Charly m’arrête.

— La laisse pas entrer dans ta tête, elle risque de te bousiller de l’intérieur.

Je regarde mon meilleur ami, il nous a vu, finalement Dave a bien fait d’arriver, j’aurais fait une connerie. Charly a raison je ne peux pas la laisser approcher. Je dis au revoir à Charly, je descends rejoindre les filles qui sont déjà dans la voiture. Je remarque qu’on m’a laissé la place devant côté passager, je m’assois et j’attrape mon téléphone. J’enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et je mets «My Demons » de Starset. Je pose ma tête sur la fenêtre. Je vois mon quartier défiler sous mes yeux, il me manque, je vois le Délirium, le salon de tatouage ou j’ai fait faire les miens. Je vois ma vie défiler devant mes yeux et au fur et à mesure qu’on quitte le Queens je laisse ma bonne humeur derrière moi. Je regarde dans le petit miroir du protège soleil que j’ai baissé en arrivant dans le Queens tout à l’heure. Sasha parle à Eléonora et je la vois à peine répondre. Elle me regarde et je vois les milles et une questions qu’elle se pose. Qu’est ce que j’ai failli faire ?

Quand elle est partie dans le gang de Soul, je me suis promis de ne plus l’approcher en tout cas plus de cette façon. Je ne sais pas ce qui m’a pris d’essayer de l’embrasser. Elle comme moi on est incapable d’aimer, parce ce qu’on ne connaît pas l’amour, même nos propres géniteur n’ont jamais voulu de nous. Je repose mon regard sur le petit miroir en face de moi, elle me regarde et cherche des réponses que je n’ai pas. Le temps que je pose toutes ces questions, on est déjà arrivé chez les Underwood. Dave rentre la voiture dans la cour et les filles descendent rapidement. Je descends de la voiture en même temps que Dave, j'allais entrer dans la maison quand il m'arrête.

— Désolé d’être arrivé à ce moment-là, j’ai cassé ton coup.

— Non tu m’as empêché de faire une connerie.

Je rentre et je monte jusqu’à ma chambre. Je passe par la salle de bain pour me mettre en pyjama et me laver les dents. Puis je rejoins ma chambre ainsi que mon lit. Je soulève ma couette, je me laisse tomber sur mon lit. Je sens quelque chose de gluant. Je me relève pour regarder dans quoi je me suis assis et je constate que mon lit est rempli de shampoing. Je vais la tuer. Je change de jogging avant de descendre à la cuisine. Une fois dans la cuisine, je cherche des œufs et de la farine. Je trouve les deux ingrédients rapidement. Il ne me faut pas plus longtemps pour remonter à l’étage. J’ouvre la porte de sa chambre à la volée, heureusement pour moi elle ne la ferme pas. Elle sursaute face à mon entrée fracassante.

— Qu’est-ce que… Commence-t-elle avant que j’arrive vers elle.

Je lui casse un œuf sur la tête et je n’hésite pas à en casser deux de plus. J’ouvre le paquet de farine et je lui vide sur la tête. Elle hurle à plein poumons.

— Je vais te tuer, Meldrik.

Je sors de sa chambre, Dave et Carolina sont montés à notre étage sûrement alertés par les cris d’Eléonora.

— Est-ce qu’il a des draps de rechange ? S’il te plaît. Je demande tout sourire à Carolina.

Elle reste bouche bée mais elle finit par aller me chercher des draps. Dave reste au milieu du couloir, nous regardant à tour de rôle.

— Je peux savoir pourquoi ?

Eléonora lui hurle qu’elle aimerait également savoir ce qui m’a pris. Elle se fout de ma gueule.

— Elle a vidé une bouteille de shampoings dans mon lit.

— Il a fait des trous dans mon dentifrice.

Dave soupire face à notre chamaillerie et finit par nous faire taire. Carolina revient avec deux paires de draps, une pour moi et une pour Eléonora. Je prends les miens, pour les changer. Dave me suit jusque dans ma chambre. Il commence à m’aider à changer les draps. J’ai vaguement l’impression qu’il veut me parler mais qu’il n’ose pas.

— Vas-y parle. Je lâche.

Il relève les yeux moi.

— Des œufs et de la farine ? Je te pensais plus inventifs que ça.

Je rigole face à cette remarque. En temps normal j’aurais sûrement cherché quelque chose de mieux mais sous la colère j’ai fait au plus vite. On finit de changer mes draps, Dave prend ce qui sont plein de shampoing et me souhaite une bonne nuit. Je me couche enfin dans mon lit et je m’endors.

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Flashback

Je joue aux petites voitures avec Charly, on est dans la salle commune et Eléonora arrive. Je l’aime pas du tout elle, elle est trop bizarre et en plus elle ne veut pas être amie avec moi et Charly. Elle arrive vers nous, elle va encore nous embêter c’est sûr. Elle arrive et prend la petite voiture rouge, c’est ma préférée, et elle part en courant avec. On n’a pas le droit de courir dans l’orphelinat, si Bryan nous voit courir il nous punit, il nous tape jusqu’à ce qu’on puisse pratiquement plus bouger. Mais elle a pris ma voiture préférée, je me suis levée et j'ai couru derrière Eléonora. Elle lève la voiture tout en courant, elle montre à tout le monde qu’elle a pris ma voiture. Je crie son prénom plusieurs fois mais elle n’arrête pas.

— Les enfants arrêtaient de courir. Nous dit Elisa, l'éducatrice qui s’occupe de nous.

Je m’arrête pendant qu’Eléonora continue de courir, quand elle passe à côté de moi je me jette sur elle pour la faire tomber. On tombe tous les deux par terre quand Bryan arrive. Elisa lui explique pourquoi on est en train de se battre. Elisa essaye de lui expliquer qu’on est que des enfants et qu’il faut nous laisser faire mais Bryan la fait taire.

Eléonora et moi on s’avance jusqu’à Bryan, il nous attrape par nos tee-shirts et nous traînent jusqu’à son bureau. Une fois là-bas, il ferme la porte à clé, Eléonora c’est jeté dans un coin de la pièce et Bryan s’approche d’elle tout en enlevant son tee-shirt. Je cours et je me mets entre Eléonora et Bryan. Je ne veux pas qu’il lui fasse mal comme il le fait avec moi.

— Tu ne pourras pas la protéger gamin.

Il m’attrape par le cou, il m’étrangle, j’arrive plus à respirer, il me jette par terre et commence à me donner des coups de pieds dans mon ventre. Il finit par me donner des coups de poing dans le visage, ça fait mal j’ai du mal à ouvrir mes yeux. Il finit par repartir vers Eléonora, il se met à sa hauteur et il commence à la déshabiller, elle pleure, elle crie mais je n’arrive pas à bouger pour aller l’aider.

— Eléonora…