Fyctia

J’ouvre doucement les yeux, et j’ai le plaisir de constater qu’aucun cauchemar ne m’a réveillé cette nuit. Je me rends compte, après avoir passé une nuit, que ce lit est vraiment plus confortable que le vieux canapé de Charly. En pensant à lui, j'attrape mon téléphone, que j’ai branché hier soir, pour lui envoyer un message. Je suis sûr qu’il se pose 1001 questions. En allumant mon téléphone je remarque que j’ai huit messages de Charly.

«Putain mec t’es passé où ??? Nath est venu chercher tes affaires à l’appart. Elle m’a expliqué que tu devais aller chez Cole et que tu partais en famille d’accueil mais j’ai pas eu d’autres info. T’es où ?»

«ALLO MELDRIK»

«PUTAIN répond mec je m’inquiète»

«Appelle-moi, je viens te chercher dans ta famille d’accueil.»

«EUH……………………………»

«Drik je dois m’inquiéter ?»

«Pourquoi t’es avec l’autre folle ????»

«MELDRIK DOE répond putain de merde !!!!!!!! C’est quoi cette story Instagram???»

Je me dépêche d’ouvrir Instagram. En arrivant sur la page d’accueil du réseau social, je remarque la bulle qui indique qu’Eléonora à mis une story. Je clique sur la bulle, mon cœur rate un battement en voyant ce qui s’affiche, une photo de moi de dos. Cette photo est accompagnée d’une légende : «Devoir vivre avec un chien errant.» Je ferme Instagram aussi vite que je l’ai ouvert, je sens que je vais lui faire la peau. Je vais longuement réfléchir à ma vengeance. En attendant de trouver une bonne idée, je regarde l’heure pour appeler Charly. Je me ravise quand je constate qu’il est 5h30. Je sais qu’à cette heure là soit il est en train de décuver soit il dort à point fermé. Dans les deux cas, il ne vaut mieux pas que je l’appelle, je décide de lui envoyer seulement un sms.

«J’ai atterri à Staten. Vient me sortir de là.»

A la suite de ce messages je lui envoie ma localisation, le connaissant il va venir me chercher. Charly qui débarque chez les bourges, j’ai hâte de voir ça. Je rigole tout seul à cette pensée. Je sors de mon lit pour me diriger vers la salle de bain. Je dois avouer que la baignoire me fait de l'œil depuis que je suis arrivé. Quand j’arrive devant la porte de la salle de bain, je m'apprête à frapper. Puis je me ravise en me rappelant qu’il est 5h30 et qu’il n’y a aucune raison pour que quelqu’un soit debout à cette heure là. Je rentre dans la salle de bain et il n’y a personne. J’allume la lumière et je me dirige vers la baignoire. Je n’ai pas de souvenirs de la dernière fois ou j’ai pris un bain je devais surement avoir quelques mois. J’allume l’eau, bien chaude. Je me déshabille et je me glisse dans l’eau fumante de mon bain. Ça fait tellement de bien que mes muscles se détendent.

Je laisse mes pensées divaguer sur la journée qui m’attends. Je n’ai pas hâte de reprendre le lycée, rester le cul assis sur une chaise toute la journée ne m’enchante absolument pas. J’ai jamais aimé l'école, je n’ai jamais été doué et mon taux de concentration est d'environ 2%. Je tourne la tête vers le lavabo tout en réfléchissant à la journée qui m’attend quand une idée me vient à l’esprit. J’aperçoit le dentifrice d’Eléonora, c’est assez facile de savoir lequel s'est, elle a écrit ses initiales dessus.

Je sors de mon bain, je cherche rapidement une serviette que je trouve dans le meuble et j’attrape le dentifrice. Je cherche de quoi le percer discrètement, en ouvrant un des tiroirs je trouve une broche. Je me sers de la pointe pour percer le tube de dentifrice un peu partout. Je finis par le reposer, ce qui lance officiellement les hostilités.

Avant de sortir de la salle de bain j’essaye d’arranger mes cheveux comme je peux. Je sors de la salle de bain. Je croise Eléonora qui a visiblement bien la tête dans le cul et qui me rentre dedans.

— Non mais qu’est-ce que tu fous là ? Dit-elle.

— Je viens de me laver idiote.

J’attends pas sa réponse et je continue mon chemin je l’entends râler dans mon dos quand je rentre dans ma chambre. J’attrape mon sac et je sors un caleçon noir, un tee-shirt et hum un jean…noir. Il faut avouer que le peu de fringues que j’ai sont noires. Je finis ma tenue en mettant mes chaussettes et mes baskets. Je regarde l’heure sur mon téléphone, il est 6h10 et j’ai la dalle. Je me décide à descendre en avance pour essayer de trouver un truc à avaler. Quand je descends les escaliers j’entends des voix venant de la cuisine je m’avance et je vois Dave en train de lire et commenter le New York Times qu’il tient entre ses mains en prenant son café et Carolina répondre au commentaire de son mari.

— Hum…Bonjour. Je lâche d’un air timide.

Les deux adultes me répondent en même temps. Je m’assois autour de l’îlot. Carolina commence à énoncer tout ce qu’il y a à manger, et entre nous il y en a une quantité astronomique, je n’ai jamais vu autant en manger.

Je lui demande un café, et je me prends un morceau de brioche sur laquelle j’étale une bonne dose de Nutella. Je croque dedans à pleine bouche. Ça fait longtemps que je n'ai pas mangé un truc aussi bon. En y réfléchissant j’ai jamais mangé un truc aussi bon. Carolina est ravie que j’adore sa brioche, si j’ai ça tous les matin c’est décidé je m’installe ici à vie. Je finis même par en prendre un deuxième morceau et je craque aussi pour un troisième morceau de cette succulente brioche. Je mange comme un affamé. Ceci dit c’est pas totalement faux, j’ai l’habitude de manger des sandwichs ou des plats tout prêts qui ne coûtent pas cher. Mais alors là ce petit-déjeuner est exquis. Dave est parti pendant que j’étais en train d’avaler mon petit-déjeuner. Et je finis par l’entendre hurler. Je lève les yeux de mon petit-déjeuner et je regarde Carolina.

— Qu’est-ce que c’est ? Dis-je la bouche à moitié pleine.

— Je ne sais pas. Me répond Carolina.