Fyctia
Chapitre 13.1 : Ange
Le lendemain matin,
Le bruit strident de mon téléphone me réveille. Mon bras se pose sur mes yeux dans le but de couper la lumière du matin qui s’infiltre au travers des carreaux de la fenêtre. Je devais en tenir une bonne hier soir, pour ne pas avoir fermé mes volets. Bon sang, je ne me souviens même pas quand je suis rentré dans mon appartement. J’ai de vagues souvenirs de boire une quantité astronomique de whisky. À mes côtés, je revois Killer grogné comme un ours qu’il est. Je me souviens d’une chevelure châtain entre mes jambes. Des flashs de Rose allongée dans ce lit, ses petits gémissements d’approbation, mon râle de soulagement quand je me suis déversé en elle… Mais je suis presque certain à cent pour cent qu’hier soir, je n’étais pas en sa compagnie. Je crois me souvenir que mon père a annoncé d’une voix claire que cette dernière était installée dans un des appartements libres du premier étage. Christy a passé une grande partie de la nuit à son chevet, à cause de sa crise d’angoisse.
La question qui me taraude est de savoir à qui appartient ce corps blotti contre moi. J’essaie de bouger délicatement sans réveiller la belle endormie. Je sens ses formes et sa peau nue contre mon bras. Mes yeux se fixent sur cette silhouette, ses attributs sont plus volumineux que Rose, donc je peux éliminer sa présence dans mon lit. Au bout de longue seconde, je n’arrive pas à m’extraire de mon couchage, je perds plus de temps qu’autre chose. Je suis sûrement attendu quelque part, alors je ne prends plus de pincette. D’un geste tout sauf délicat, je sors de mon lit dans mon plus simple appareil. L’inconnue ouvre ses yeux paniqués, puis un soulagement s’échappe de ses lèvres.
— Oh, je vois que tu es encore en forme ! Je peux m’occuper de toi si tu le souhaites, Ange, déclare-t-elle en se positionnant à quatre pattes sur le lit.
Mes yeux se posent sur son dos, puis sa chute de rein et ses fesses blanches. Pris de remords, j'essaie de ne plus la regarder, j’inspire avec force avant de déclarer avec conviction.
— Tu peux surtout te casser de mon lit et de mon appartement !
Elle s’assoit sur ses mollets et chuchote avec une voix langoureuse.
— Ce n’est pourtant pas ce que tu désirais cette nuit. Tu peux continuer à m’appeler Rose, il n'y a aucun souci.
Un sentiment de dégoût coule dans mes veines. J’ai baisé une femme en pensant à une autre. J’attrape mon jean qui se trouve au pied du lit, l’enfile. Mes pieds me guident vers la sortie de ma chambre, cependant je lui indique clairement qu’elle a intérêt à avoir déserté mon logement dans les cinq prochaines minutes. Je claque la porte d’entrée de mon appartement et me dirige vers la cuisine. Christy s’approche de moi et dépose un baiser sur ma joue.
— Ange, tu sais que j’apprécie ta sculpture de rêve, mais mets un t-shirt bon sang.
Je grogne pour toute réponse avant de lancer un regard vers un des prospects présents dans la pièce.
— Il y a un élément indésirable dans ma chambre. Fais-la sortir et prends-moi des vêtements, annoncé-je d’une voix claire.
Ce dernier acquiesce sans dire un mot. Je m’installe sur une des chaises et attrape une tasse remplie de café. Je la porte à mes lèvres, je sens les yeux de Christy se poser sur mes épaules, mais je fais comme si cette dernière n'était pas présente dans la pièce. Je ne désire pas me prendre la tête de bon matin, même si officiellement, il est bientôt midi. Dès que je finis mon breuvage, j’entends les bruits des bottes dans le couloir, rapidement, je découvre des vêtements qui sont déposés sur le plan de travail. Je remercie d’un signe de tête mon futur frère d’armes. Je les attrape avant de quitter la pièce.
Mes pas me guident vers le bureau de mon paternel, je tape un coup fort sur la porte, et entre sans attendre son approbation. Ses yeux se lèvent vers moi, un signe de la main, il m’invite à m'installer devant lui.
— J’ai entendu des bruits de couloirs aujourd’hui Ange … commence-t-il sans prendre de pincette. Il me semblait pourtant avoir été assez claire au sujet de Rose … Cette gamine est INTOUCHABLE, grogne-t-il.
Tel un enfant pris en faute, je baragouine un début de réponse.
— Je …
Sauf qu’il ne me laisse pas le temps d’en placer une, il continue de me gronder comme si j’étais un gamin. Je n’aime pas être dans cette situation.
— Je ne veux rien savoir de tes états d'âme ou autres conneries. Les règles sont les mêmes pour tout le monde que tu sois prospect ou Vice-Président … Je ferme les yeux sur beaucoup de tes actions au sein du MC, mais là, je ne peux pas … Tu désobéis à ton supérieur hiérarchique …
— J’accepte toutes les sanctions que tu annonceras père, déclaré-je en essayant de me faire le plus petit possible.
Jamais au grand jamais, mon paternel ne m’a parlé sur ce ton, j’ai toujours été un garçon modèle, à suivre ses directives sans discuter. Pourtant, je sais qu'à l'heure actuelle, j’ai fauté et j’en assume les conséquences.
— Tu pars avec Axel. Montez la garde vers la résidence étudiante. Tu interroges tout le monde. Je veux des réponses claires sur ce qu’il s’est déroulé ce soir-là. Je veux être certain que personne ne souhaite s’en prendre à notre famille.
J'acquiesce sans rien dire, sors de son bureau, la queue entre les jambes. Honteux de m’être fait réprimander tel un enfant, mais il est le président des Angel’s, je suis dans l’obligation de suivre ses directives.
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