Fyctia
Chapitre 9.2 : Ange
Mes pieds me guident vers la cuisine du foyer. Tous les membres du MC de Boston vivent entre ces murs. Les prospects ont à disposition une chambre au rez-de-chaussée, sans aucune commodité, ceux qui abordent le badge ont des logements au premier étage, où ils ont une salle de bain incluse dedans. Mes frères avec des échelons plus importants, comme Killer et Joe, vivent au second étage - comme moi et mon père - logeons dans des appartements où nous avons tout à portée de main - salle de bain et cuisine -. Nous n'avons pas l’obligation de nous côtoyer à chaque instant, cependant nous aimons vivre en communauté. Je trouve que cela permet de resserrer les liens fraternels du groupe. Une tornade brune me questionne avec inquiétude dès que j’entre dans la pièce. Il s’agit de Christy la régulière de Joe.
— Ange ! Tu vas bien ?
— Oui, mon chou, tout roule.
Je la prends dans mes bras pour la rassurer, elle n’aime pas tellement que nous partions en mission suicide comme hier soir. Habituellement, quand nous allons en mission dans les quatre coins de la ville ou même plus loin, nous avons toujours différents plans d'action, mais pas cette nuit. Alors cela angoisse certaines régulières, même si la plupart du temps elles encaissent sans rien dire. Donc pour leur prouver que nous allons tous bien nous nous efforçons à venir les voir dans leurs repères. Et celui de Christy c'est la cuisine. Un prospect arrive au pas de course dans la pièce. Nous le regardons tous les deux.
— Elle s’est réveillée, Killer veut qu’on lui apporte un plateau repas, s’exprime-t-il clairement en nous observant.
— Très bien, je prépare ça de suite, intervient Christy en s’activant derrière les fourneaux. Une fois le petit déjeuner prêt, il s’en va, j’avale pour ma part mon breuvage caféiné avant de partir en direction de la chambre où elle a passé sa nuit. En arrivant près du dortoir, je croise Joe qui m’indique calmement les nouvelles de notre blessé.
— Elle va bien, je viens de l’amener dans une autre alcôve pour qu’elle se douche. Rien d’alarmant.
— Va te reposer, tu as passé la nuit à son chevet, je m’en occupe, lui ordonné-je.
Sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, j’attrape la pile de vêtements qu’il tient dans ses mains, avant de m’indiquer dans quel logement elle se trouve. J’avance dans la direction dite par le médecin du groupe, ouvre la porte le plus silencieusement possible. J’entends le bruit de l’eau qui coulent, je pénètre dans la salle de bains à pas de velours, puis me stoppe net dans mon élan. J’ai une vue parfaite sur son corps nue… Elle se rince.
Bordel, je savais que c’était une mauvaise idée de venir ici.
D’un mouvement de tête rapide, je détourne mon regard, je ne souhaite pas passer pour un pervers.
Merde cette fille est belle à en crever.
Je l’avais déjà remarqué la dernière fois que je l'avais croisée habillée, mais là, c'est un autre niveau… J'essaye de garder mes idées claires, il ne faut pas que je cède à mes pulsions animales, comme le dit si bien Christy. Nous sommes plutôt du genre à sauter sur tout ce qui bouge. Nous avons la chance de disposer de Brebis dans tous nos points de chute afin de vider notre trop-plein d’énergie sexuelle.
Le peu que j’ai aperçu de sa silhouette m’a suffi à voir qu’elle ne possédait aucun tatouage. Pourtant, je lui en imaginerais bien quelques-uns. Mes yeux se fixent sur un point imaginaire dans la pièce, afin de ne pas détourner mon regard vers elle et respecter sa vulnérabilité. Même si son image, si furtive soit-elle, restera gravée dans mes rétines.
Le plus dur pour moi sera de l’éviter durant les prochaines semaines, car pour le moment, elle n’a plus de logement, ni de vêtement, une bonne partie de l’immeuble a été réduite en cendre cette nuit. Les filles n’ont plus accès à leur chambre le temps de la mise en sécurité du site. Je suis certain que mon père donnera un travail à Rose afin de subvenir à ses besoins. La voix de ce dernier me revient, je serre les dents. Je me frotte le visage pour me mettre les idées au clair, un soupir de frustration sort sans le vouloir de ma bouche.
Je ne dois pas toucher à cette splendeur !
Je me dépêche de déposer les vêtements, je recule pas à pas en essayant de ne pas lui montrer ma présence. Hélas pour moi, c’est à ce moment précis qu’un petit cri de surprise résonne. Par réflexe, je me retourne et la fixe ouvertement. Surprise, elle est choquée de ma présence dans la pièce, elle ne tente pas de se cacher avec ses bras.
Je n’ai jamais vu une femme aussi magnifique, il ne s’agit pas d’une gamine, mais bien d’une femme à part entière ! Grande, fine, cheveux longs, châtain clair.
Bordel, ça ne va pas être facile de résister à la tentation !
Cette action n’a pas duré longtemps, quelques secondes pas bien plus. Afin de dédramatiser la chose, je lui adresse un clin d’œil. Sors de la salle de bains, ferme la porte, l’abandonnant, abasourdie par cette rencontre. Mon corps l’appelle, pas certain qu’une seule fois avec cette beauté suffise !
3 commentaires
kleo
-
Il y a 4 mois
kleo
-
Il y a 4 mois
kleo
-
Il y a 4 mois