Manu69 Angel’s Boston Chapitre 8.2 : Rose

Chapitre 8.2 : Rose


Une douleur atroce me réveille, j’ai du mal à respirer, je ressens comme une crise d’angoisse qui monte en moi. Je me force à inspirer et expirer doucement, afin de ne pas me faire souffrir plus encore. Légèrement, je tente de bouger mes membres, puis d’ouvrir mes paupières, sans succès. Je me sens engourdis, comme si j’étais passée sous un camion ou dans une machine à laver en mode essorage… Et ce n’est pas une sensation très agréable. Ma gorge me brûle, mes avant-bras me grattent, mon cou me fait souffrir tout comme mes abdominaux, et pour couronner le tout ma tête tambourine à n’en plus finir. Je cherche dans mes derniers souvenirs ce que j’ai bien pu entreprendre pour me retrouver dans cet état, mais rien ne me vient. J’entends vaguement des bruits au loin, je dois être dans ma chambre étudiante, pourtant je ne la reconnais pas. Elle n’a pas l’odeur du jasmin que je mets sur mes vêtements afin d’avoir une senteur de fraîcheur. De plus, le lit dans lequel je suis allongée est beaucoup moins confortable.


Ce n’est absolument pas normal. Quelque chose cloche.


Alors, je me concentre sur mes techniques de respiration apprises par mes différents médecins. Et pour le moment cela marche plutôt bien, donc je me risque à un deuxième essai. Cette fois, mes mains remuent, mes doigts aussi, et mes pieds suivent le même rythme.


J’en suis soulagée.


De savoir mon corps réactif à mes stimuli, me calme. Pourtant, je reste focalisé sur mon souffle et tente de contenir mon rythme cardiaque. J’arrive à avoir des bribes de souvenirs qui me reviennent par vagues. Cela finit de me réveiller. Je me remémore être rentré comme à mon habitude dans notre logement, aux alentours de vingt-et-une heure après avoir pris mon souper avec Mike, dans le restaurant où a travaillé Lisa. Ensuite, je suis allée me doucher avant de rejoindre mon couchage et m’assoupir vers vingt-deux heures. Mon existence est tellement chiante que je suis réglée comme du papier à musique. De plus, il me faut obligatoirement mes huit heures de sommeil pour bien démarrer la journée.


Je suis coupée dans mes pensées par le bruit de la porte qui s’ouvre, suivis des sons caractéristiques des chaussures se déplaçant sur un lino qui se fait entendre dans la pièce. Je me fige, car il n’y a pas ce type de sol dans ma chambre étudiante. Je suis morte de peur, mais j'essaye de ne pas paniquer, pas plus que je ne le suis déjà, mais c’est presque cause perdue. Une voix inconnue s’exprime.


— Ça bouge sur le lit.


À peine ses mots déclarés, je sens une main énorme se poser sur mon front, suivie d’une autre sur mon avant-bras. Ses paumes sont froides et rêches, elles sont à l'opposé de celle de ma mère qui sont douces et chaudes. Au fond de moi, j'aimerais que ses membres s'enlèvent de moi, je n’aime pas être touchée par des inconnus.


— Elle n’a pas de fièvre, je pense qu’elle essaie de revenir à elle, continue la première personne.


— C’est une bonne nouvelle, non ? demande un second individu.


— Oui ! répond un autre.


Je n’ai pas connaissance des personnes qui sont présentes dans ces lieux, mais cela me rassure un peu que je ne sois pas malade, même si ma gorge me gratte fortement. J'essaie d’avaler ma salive lorsqu’une quinte de toux me coupe dans mon élan. Mes paupières s’ouvrent d’elles-mêmes, je sens les larmes affluer dans mes paupières. Quand cette dernière se termine, je découvre trois hommes devant moi. Si je ne les avais pas entendus s’exprimer auparavant, j’aurais laissé échapper un cri de peur au vu de leurs carrures imposantes. Ils ont tous les trois la même stature, ils ont été créés dans le même moule, des muscles, en veux-tu, en voilà, des vêtements quasiment identiques à quelques détails près. Ils portent des blue-jeans, un t-shirt - qui sont de couleurs différentes - et une veste en cuir, qui ne me semble pas si inconnue que ça. Ils abordent une coupe courte. Un d’eux attrape un verre d’eau qui était déposé sur une table au pied du lit dans laquelle je me trouve. Je le remercie d’une voix brisée.


— De rien, c’est à cause de la fumée que tu as inhalée hier soir que tu as mal, m’indique-t-il en me regardant.


— Quelle fumée ?


— La résidence universitaire a subi un incendie, tu as été sauvé par Ange et Will, m'explique-il en me désignant l’homme qui se trouve au fond de la pièce.


Ça y est, je me souviens d'où je connais cette veste. Ils abordent la même chose que ceux déjà vu auparavant dans le hall d’entrée de ma résidence, cela me rassure. Même si ce n’est pas un soulagement total, car je ne les connais pas. Je ne sais pas qui ils sont réellement, s'ils souhaitent me faire du mal ou non - alors que Kristen m’a bien promis qu'ils ne m’en feront pas - mais actuellement mes pensées sont embrumées. L’homme qui se présente devant moi, avec son verre, est grand, environ un mètre quatre-vingts, je lui donne une bonne trentaine d’année bien passée, ses yeux marron sont presque doux par rapport au reste de sa stature, il est l’un des deux hommes qui aborde cette pseudo-coupe militaire, très courte, comme si c’était une habitude pour lui et même pour eux.


Mes yeux se posent sur le fameux Will, il m’adresse un signe de la main, il est le plus jeune des trois hommes. Il me paraît plus instable, ses mains n’arrêtent pas de bouger, comme si rester en place demeurait un calvaire. Lui me semble plus petit aussi, bien un mètre soixante-quinze, cheveux noirs et yeux noisette, une lueur de malice s’exprime dans son regard. Puis, je me souviens qu’il est un des hommes souvent présents sur le campus pour Kristen. Une panique monte en moi, j’arrive à peine à prononcer son prénom.


— Kristen ? l’interrogé-je avec angoisse.


— Elle va bien, elle n'était pas encore dans la résidence quand le feu s'est déclaré. C’est elle qui nous a indiqué ta présence dans la chambre. Sans elle, tu serais morte.


Mes yeux se ferment de soulagement, maintenant que je sais qu’elle va bien, j’entreprends de regarder si je n’ai pas de blessure importante. Mis à part ce mal de gorge. Je sors délicatement ma main de sous le drap blanc sous lequel je suis allongée. Je me sens scruter comme si j’allais commettre une bêtise. La droite en premier, OK, la gauche maintenant…


Oh un bandage.

— Rien de cassé, juste une légère brûlure. Dis-moi si tu as mal autre part, je n’ai pas pu tout vérifier lors de ton arrivée, s’exprime un des hommes.


Mes globes oculaires s’écarquillent, comment ça il n’a pas pu vérifier, je dépose mon regard sur la tenue que je porte.

Ce n’est pas à moi !


Je tente de tirer dessus. Mes mains tremblent de plus en plus fort, j'essaie de regarder plus au moins discrètement mon accoutrement. Je me rends compte qu’ils sont dans les mêmes tons que les leurs vêtements. Or, je sais que jamais au grand jamais, je ne porterais ce type de couleur. De plus, ils ont été sans doute portés par l’un d’entre eux. Un haut-le-cœur me saisit, ils m’ont vue en sous-vêtements.




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