Fyctia
Chapitre 7.2 : Ange
Mes hommes et moi-même roulons depuis plusieurs heures. Nous nous dirigeons vers Boston, il est temps de rentrer chez nous, cela fait quinze jours que nous sillonnons les routes du pays afin de nous assurer que tout se passe comme sur des roulettes dans les autres Chapitres. Il est important de montrer que la maison mère est impliquée dans la vie des membres du club, même si mon père n’effectue plus les longs voyages. L’âge avançant, il se contente de se déplacer qu’au gros événement annuel. Je commence petit à petit à prendre la relève.
La nuit est bien avancée, nos motos entrent dans l’agglomération bostonienne. Au loin, dans la ligne d’horizon, j'aperçois une lueur rouge. Mes yeux se plissent d’inquiétude, cette couleur n’est pas normale. Quelque chose cloche. Par réflexe, je prends mon mobile qui se trouve dans ma poche de veste, j’allume l’écran et découvre un grand nombre de notifications. D’un coup de guidons, je stoppe net mon avancée afin de lire tout ce qui est indiqué. La plupart des appels proviennent de mon père. Je le recontacte tout en essayant de rester calme. Il me répond en hurlant dans mes oreilles à peine décrocher.
— Ange bon sang où es-tu ?
— Nous venons juste d'entrer en ville… Pourquoi ? le questionné-je anxieux d’avoir mon paternel si furieux.
— Un putain d’incendie à Harvard ! Je n’arrive pas à joindre ta sœur… Ni les prospects. Le réseau téléphonique doit être saturé, les routes aussi !
Il continue de s'époumoner au téléphone, alors que pour ma part une angoisse commence à monter en moi.
— J’y vais tout de suite, j’envoie un gars te prévenir dès que j’en sais plus.
Je raccroche sans lui laisser le temps de me donner plus d’informations. La vie de ma sœur est en jeu, comme celle de nombreux étudiants. J’adresse un signe de la main à mes hommes, nous mettons les gaz en direction de Harvard sans prendre en compte les limitations de vitesse. Il est de mon devoir d’arriver le plus vite possible sur place afin de retrouver Kristen.
Moins de dix minutes plus tard, nos motos sont arrêtées par la police, je ne me laisse pas faire, je grogne, cri sur l’officier. Quand, au loin, j'aperçois deux silhouettes que je reconnais.
— Kristen, hurlé-je dans le bruit de l’agitation des rues aux alentours du bâtiment en feu.
Sa tête se tourne dans ma direction, je me mets à courir vers elle, non sans bousculer l’agent d’un coup d’épaule. Je l’ausculte de partout tout en lui posant des questions.
— Bon sang, tu vas bien ?
— Oui, oui, répond-elle d’une voix tremblante. J’allais retourner à l’appartement quand j’ai vu qu’un incendie était en cours. J’ai … J’ai essayé d'appeler Rose, mais elle ne répond pas, ça sonne dans le vent, commence-t-elle à pleurer.
— Tu es sûr qu’elle est dans l’immeuble ?
— Bien sûr que j’en suis sûr. Cette fille a une vie si réglée qu’il est impossible qu’elle soit en dehors de son lit à partir de vingt-deux heures.
Mon regard se pose sur l'horloge du bâtiment, cette dernière affiche minuit passé.
— Bordel ! Ramenez Kristen et Lisa au club, indiqué-je aux deux prospects. Avec Will nous allons partir à la recherche de Rose.
— Sois prudent, crie Kirsten en se faisant escorter par mes gars.
— Tu es certain de ton coup Ange ! m’interroge Will en regardant les flammes lécher la façade de l’immeuble.
— Pas vraiment, mais son logement est au cinquième, le feu s'échappe du troisième, nous avons une infime chance de sortir des étudiants blessés, il faut agir vite.
— Bordel, je me croirai de retour à l’armée. Allons sauver la veuve et l’orphelin, soupire-t-il, résigné.
Normalement, j'aurais lancé un petit pique à Will pour son sarcasme, mais le moment est mal venu. Nous nous précipitons vers le côté de l’édifice, où il y a plusieurs semaines, nous avions remarqué une porte de service. Peu de personnes la connaissent sauf peut-être les agents de sécurité. J’attrape la poignée, ouvre la surface en métal, une chaleur nous saute au visage, des hurlements sont perceptibles dedans. Je jette un coup d’œil à Will, la peur est visible sur son visage. Nous sommes tous les deux dans le même état, mais nous entrons quand même dans l’enfer de l’incendie.
— Fais attention à toi, lui glissé-je avant de pénétrer à vive allure dans les lieux.
Je ne saurai dire combien de temps nous avons investi les lieux. Je monte deux à deux les escaliers en ordonnant aux étudiants que je croise de descendre le plus vite possible. Beaucoup sont en pyjama, leurs regards sont hagards, ils ne savent pas encore réellement le drame qui se joue ici. Je leur hurle de se dépêcher alors que nous continuons notre ascension vers le cinquième. Lors de notre passage au troisième, je sens que nous ne sommes pas loin du cœur de la fournaise. J’enlève mon t-shirt pour le mettre sur mon visage afin de ne pas trop inhaler de la fumée, imité par mon compère.
2 commentaires
maddyyds
-
Il y a 4 mois
Manu69
-
Il y a 4 mois