Fyctia
Chapitre 4.1 Ange
Fin, août.
Fatigué de ma longue nuit de travail, j’avance au radar dans les allées du campus de Harvard. Ma sœur doit emménager aujourd’hui dans son logement, je sais que mon père a dû jouer avec ses relations particulières pour qu’elle ait un logement tranquille. À ce que j’ai compris, elle partage son espace avec une étudiante étrangère, selon mon père, cette dernière est calme et studieuse. D’avoir ses informations me rassure fortement, cela veut dire que sa camarade de chambre ne connaît pas ses liens avec les Angel’s. Ce qui permettra à Kirsten de vivre son expérience comme n’importe quel autre jeune de sa promotion, elle aura le droit à une vie quasi normale. De plus, pour éviter d’attirer l’attention sur elle, cette dernière a choisi , avec l’accord du paternel, de porter le nom de famille de maman afin d’être tranquille.
Escortés par deux prospects, nous marchons d’un pas rapide en direction du bâtiment où se trouve son appartement. Le temps est calme, la chaleur est déjà perceptible malgré l’heure matinale. Nous avons décidé d’arriver tôt afin d’être plus discrets pour Kristen, nous croisons quelques rares étudiants, mais en comparaison de la capacité du site, c’est désertique. Nos pas nous guident devant un immense mur de briques rouges, j’entre le code que la doyenne a communiqué lors de l’attribution de sa chambre. Je suis rassuré de savoir l’installation sécurisée par un digicode. Mon père m’a indiqué la présence d’agents de sécurité dans chacun des édifices que compte le site de Harvard. Je sais qu’il n’aurait jamais permis à sa fille de venir ici sans s’en être assuré, même si nous ne vivons qu’à quelques minutes de là. Ma sœur pourrait dormir tous les soirs au Club et effectuer ses trajets grâce aux prospects, où même avec sa propre voiture, mais non, elle est aussi têtue que notre père, quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas au cul.
Je marche dans le hall d’entrée, j’adresse un signe de tête au personnel présent, et avance vers l’ascenseur. Mon doigt presse le bouton d’appel, il me reste juste à patienter sagement en attendant que l’appareil arrive. Je sens le regard d’hommes dans mon dos, c’est sûr que je ne suis pas discret, nous ne l’avons jamais été. En tant que Biker, il est primordial que nous portions tous un cuir qui aborde notre nom de route et notre grade. Il est donc clairement indiqué sur mon dos, Angel’s de Boston, V.-P. Dans les rues de cette ville, nous sommes connus comme le loup blanc.
J’adore ce sentiment de puissance.
Un sourire naît sur mon visage, je bombe le torse afin de dévoiler encore plus ma musculature et faire ressentir la peur sur les hommes qui sont présents dans cette entrée. Je sens leur crainte, même s’ils sont à quelques pas de moi, un petit rire s’échappe des lèvres des prospects qui m’accompagnent, ils aiment aussi avoir conscience de leur futur statut au sein du groupe. Pour le moment, ils ne sont que des larbins, mais ils travaillent durement pour effectuer leurs preuves et aborder le patch sur leurs vêtements.
Le ding, caractéristique de l’ascenseur, me fait relever la tête vers les portes qui s’ouvrent sur deux filles, où devrais-je dire des femmes - elles semblent avoir bien plus de vingt-et-un ans - l’une d’entre elles est habillée avec élégance, trop pour être une étudiante. La plus jeune selon moi, aborde une coiffure soignée, sa chevelure paraît figée, rien ne bouge ni ne dépasse. C’est presque fascinant. Un raclement de gorge me fait détourner mon regard de son visage, vers la personne à ses côtés qui n’apprécie pas mon coup d’œil appuyé sur son amie. Mes yeux parcourent la silhouette de la seconde demoiselle. Cette dernière est blonde et aborde une tenue des années cinquante. Elles ne semblent pas être de la même famille. Une voix fluette me sort de mon observation. C’est la poupée Barbie qui m’interpelle.
— Veuillez nous excuser, mais il s’avère que vous bloquez le passage.
Je décide de lui répondre avec ironie tout en me décalant d’un pas vers la gauche.
— Pardon Milady.
Elles sortent ensemble de l’appareil non sans me remercier d’avoir facilité leur extraction de la cage. Curieux, je me retourne à leurs passages, mes prunelles fixent cette jeune femme aux cheveux châtains, sa façon de parler et sa tenue m’indiquent clairement que nous ne faisons pas partie du même milieu. Elle est vêtue d’un pantalon de couleur crème avec une chemise noire, son sac à main me parait être un produit de haute qualité, ses talons hauts doivent valoir aussi cher qu’un pneu sur ma moto. Pourtant, la regarder se déplacer, me donne une trique d’enfer.
2 commentaires
loladu1480
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Il y a 3 mois
Manu69
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Il y a 3 mois