Fyctia

Ange

Durant les deux jours de route, nos pauses ont été rares, nous nous sommes accordés des arrêts pour le strict nécessaire. C’est-à-dire, dormir et remplir les réservoirs de nos engins. Ce voyage est long, mais obligatoire, nous effectuons tous les mois afin de récupérer diverses marchandises. Habituellement, nous roulons en camion ou bien en Van, afin d’être moins repérables par les forces de police. Bien entendu, nous ne portons pas de signe distinctif d’appartenance lorsque nous sommes derrière le volant. La discrétion est de mise, lors de chaque trajet, nous changeons de personnes, cependant, il y a toujours un membre du Chapitre mère. Celui de Boston. Les Angel’s sont présents dans de nombreux états, c’est une chance et une force pour nous, car avec l’imposante structure que mon père a créée au fil des années, nous sommes devenus l’un des M.C. les plus respectés et craints du pays. Même si le prix à payer de cette situation est lourd, des frères, des femmes, voire des enfants ont été des victimes

collatérales des gangs rivaux. C’est un choix de vie que mes compagnons de route ont accepté.

La contrepartie de notre vie particulière, c'est que nous sommes une grande et heureuse famille soudée en cas de coups durs. L’entourage proche est soutenu par les First durant le temps nécessaire pour se remettre des pertes humaines ou matérielles. Dans le cas de notre organisation, nous avons décidé de tout vivre dans les mêmes bâtiments. Mon géniteur et Prez, a investi durant ses dix dernières années dans l’immobilier à Boston. Il possède à l’heure actuelle assez d’immeubles dans le quartier de Dorchester, lieu où la délinquance est en augmentation constante, mais nous sommes bien, nous pouvons être nous-même sans être trop inquiétés par les forces de l’ordre. Même si les choses ont tendance à changer chaque année, mais pour l’instant, nous sommes sereins pour le futur des Angel’s.

Nos motos sillonnent les routes de la banlieue de notre agglomération, nous arrivons chez nous dans quelques minutes. Je ressens le désir de Killer de retrouver son chez lui. Je le comprends, cela fait une semaine que je suis parti du M.C., et j’ai hâte de rentrer à la maison afin de savoir si ma sœur a été prise à l’Ivy League. Cette dernière m’a appelée hier en fin de journée pour m’indiquer qu’elle avait enfin reçu une réponse, et qu’elle m’attendait pour ouvrir le courrier. Kristen souhaite, depuis son plus jeune âge, suivre les traces de notre mère. Cette dernière a étudié à Harvard durant trois années avant de rencontrer notre père lors de ses vacances à l’étranger. Nous sommes à moitié Écossais - par notre paternel - et Américains avec notre génitrice. Il n’y a pas à dire, je suis fier de son choix de parcours universitaire, car pour ma part, j'ai abandonné l’école à mes seize ans. Notre patriarche a toujours désiré que nous soyons heureux dans nos choix de vie. Il ne nous a jamais poussé à poursuivre des études ou bien entrer dans le Club. Même si je sais très bien qu’il apprécie mon dévouement et mon statut au sein de son organisation. J’ai gravi les échelons durant plus de cinq années. Au début, je n’étais que le gamin qui trainait dans les pattes des anciens, puis lors de mes vingt ans, j’ai pu passer prospect. J’ai gagné mon patch avec de nombreuses heures de ménage dans les sanitaires du Club, tout comme mes camarades. Aujourd’hui, je suis Vice-Président, j’ai travaillé d’arrache-pied pour que dans un futur lointain, je reprenne les rênes du Club.

C’est mon ambition et rien ne m’arrêtera.