Fyctia
15: Entraînement choc 3
Notant mentalement les traits de l’étrange personnage qui ne cesse de la fixer depuis le fond du gymnase, Rebecca fait mine de rien et se dirige vers un groupe échangeant quelques coups et pratiquant leurs techniques de blocage dans une atmosphère de franche camaraderie.
— Bonjour ! s’introduit-elle auprès de celui qu’elle pense être le plus expérimenté du groupe. Cela fait longtemps que vous venez ici ?
— Je suis inscrit depuis un peu plus de cinq ans et mes amis m’ont rejoint il y a quelques mois. Est-ce que je peux vous aider ? demande poliment l’homme interpelé.
— Absolument. Je m’intéresse à ce sport et on m’a dit que ce club était excellent. Pouvez-vous me dire quel entraîneur je devrais demander pour faire une séance d’essai ?
— Tous les entraîneurs ici sont compétents. Mon seul conseil serait d’éviter Bruno.
Étonnée d’entendre déjà le nom de la brute prononcé en ce lieu, Rebecca cache sa surprise et poursuit la discussion en affichant une expression neutre.
— Pourquoi cette recommandation ? s’enquiert-elle avec intérêt.
— Disons qu’il n’est pas très correct avec les femmes.
— Y a-t-il plusieurs membres féminins dans ce club ?
— Non, du moins pas depuis un moment. Elles sont toutes parties depuis qu'il fait partie des entraîneurs. Ce gars est un misogyne de la pire espèce.
— Si les membres pas en accord avec ses principes, pourquoi ne pas l’avoir remplacé ?
— Il est évident que vous ne le connaissez pas. C'est un homme brutal au tempérament pour le moins explosif. Aucun d’entre-nous ne veut se le mettre à dos. Le seul à avoir osé le remettre à sa place vous a accompagné ici.
— Et il n’a essayé de convaincre les autres de prendre action ?
— Non. Il n’est pas très social vous savez. Vous le connaissez depuis longtemps ?
— Nous nous sommes rencontrés par hasard récemment. Que pouvez-vous m’apprendre d'autre sur lui ?
— Ce serait plus simple de lui poser vos questions, il est juste derrière vous.
Malaisée par cette annonce, Rebecca est consciente de rougir lorsque l’homme lui adresse un clin d’œil taquin en pointant Samuel qui est planté derrière elle.
— Comme ça tu veux me connaître ? demande-t-il en ne la quittant pas du regard.
— Pourquoi je ne le voudrais pas ? se risque Rebecca d’une voix gênée.
En ce moment, la jeune femme a l’impression d’être retombée en enfance et d’avoir été prise par sa mère, du genre vraiment sévère, à faire un mauvais coup. Consciente de son teint écarlate, elle ne sait plus comment réagir.
— Alors, que veux-tu savoir ? reprend Samuel.
Reprenant le contrôle de ses émotions, Rebecca se remémore la raison première de sa présence dans ce gymnase et elle fonce, surveillée de près par le groupe approché plus tôt.
— Commence par me dire si tu comptes devenir entraîneur ici, lance-t-elle du tac au tac.
— Quoi !? Qui t’a mis une telle idée en tête ? s’étonne Samuel en fixant ses compagnons d’entraînement d’un regard sévère.
— Ce jeune homme vient de me conseiller de me tenir loin de Bruno, mais affirme que tu es le seul à avoir su lui faire face. Si tu connaissais son côté misogyne, pourquoi ne pas l’avoir confronté ?
— Je vois, cette pie bavarde n’a pas perdu de temps pour te déballer les potins du club. J’ai bien quelques techniques en réserve que je pourrais enseigner, mais cela ne m’a pas effleuré l’esprit jusqu'ici.
— Qu’est-ce que tu attends pour me montrer ça ?
Pour appuyer son affirmation et essayer de détendre l’atmosphère, la jeune femme envoie un direct d’une rapidité fulgurante à l’épaule de son compagnon. Celui-ci évite le coup de justesse en pivotant son corps.
— Tu as en effet de bons réflexes ! s’amuse Rebecca.
Sans répondre au commentaire, Samuel fait un pas rapide en direction de la lieutenante et pivote à nouveau en pointant son coude en direction de son épaule. Normalement, cette technique Muy Thai en surprend plus d’un, mais pas elle. Certes étonnée par cette attaque rapide et précise, Rebecca s’éloigne d’un mouvement fluide et dévie le coude de son attaquant. Posant son autre main derrière son épaule, elle le projette ensuite au sol, maintenant une pression calculée.
— C’est bon, tu m’as eu ! capitule le jeune homme avec le sourire.
Aidé par la main tendue de Rebecca, Samuel se relève et masse son épaule endolorie sans pour autant la quitter des yeux. Près de lui, les jeunes retiennent visiblement avec peine les moqueries qui leurs viennent en tête et le plus âgé va jusqu’à oser un rire franc et sonore.
— On dirait que ton amie t’a bien caché son jeu ! Elle t’a vraiment battu à plat de couture Sam, lance-t-il d’une voix enjouée.
— Je n’étais pas prêt, ce n’est pas juste ! se défend Samuel.
Piquée, sa compagne lui assène un coup à l’épaule à la vitesse de l’éclair. Bien que sans aucune force, l’impact le fait néanmoins sursauter et il réalise encore un peu plus à quel point la jeune femme est redoutable en combat rapproché.
— Tu as bien raison mon cher ami, tu n’es pas prêt à te mesurer à moi ! annonce-t-elle haut et fort devant le groupe grandissant d’individus qui s’approchent d’eux.
D’abord surpris par la provocation, Samuel croit comprendre son intention de pousser les misogynes présents dans le gymnase à annoncer leurs couleurs. Voulant contribuer à la tâche, il poursuit sur le même chemin.
— Tu veux rire ? Toi et ta maigre silhouette ne tiendrai pas deux minutes contre un homme de ma stature dans un combat à la loyale. Enfile un équipement et rejoins-moi sur le ring !
Ravie de voir Samuel jouer le jeu avec cette bravade horripilante, Rebecca saute sur l’occasion. Voulant conserver toute sa mobilité, elle ajoute cependant une condition.
— D’accord, mais je te propose un combat sans protection ! lance-t-elle avec assurance.
— Impossible, c’est interdit de combattre à mains nus dans un gymnase public, répond d’emblée Samuel.
— Tu ne vas quand même pas me dire que tu as peur de te faire prendre par la police ?
Cette dernière question rhétorique a l’effet d’une bombe sur le mystérieux individu resté au fond du local à observer la scène de loin. À peine la lieutenante a-t-elle prononcer le mot « police » que ce dernier se lève d’un bond et s’approche avec une attitude débordante d’agressivité.
— La police n’est pas bienvenue dans cet endroit et personne ici n’a peur d’une femme ! Si tu y tiens tant, monte sur le ring et affronte-moi. Ne viens toutefois pas pleurer si je te fais mal, poupée.
Choqué de voir cet homme provoquer Rebecca avec des propos aussi sexistes, Samuel s’interpose brusquement.
— Tu te prends pour qui toi ? demande-t-il avec un ton un peu trop agressif.
— On se fiche de qui je suis. Ta copine cherche les problèmes et je lui en propose tout un lot pour lui apprendre à tenir sa langue.
— Tu ferais mieux de fermer ta grande gueule ! hurle Samuel au visage de la brute.
Une poigne ferme sur son épaule le force à se détourner de sa cible, se retrouvant face-à-face avec Rebecca et son regard incendiaire.
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