Fyctia
14: Entraînement choc 2
À peine entrée dans sa voiture, le téléphone de Rebecca émet la tonalité indiquant la réception d’un message. Un instant, elle craint une annulation venant de Samuel et s’empresse de déverrouiller l’écran.
« Lieutenant Besson, le capitaine veut avoir les coordonnées de l’homme dont tu lui as parlé aujourd’hui. Il veut lancer le projet dès que possible. En passant, je lui ai dit que tu avais dû quitter pour un problème familial. C’est la première chose qui m’est venue en tête. Je ne savais pas que tu étais en froid avec ta famille, désolée. Passe une belle soirée. Sophie. »
Rassurée à la fois par le contenu du message et par l’attitude professionnelle de Sophie, l’inspectrice s’empresse de lui répondre pour lui éviter un stress inutile.
« Je viens tout juste de monter en voiture. Tu ne perds pas de temps à ce que je vois. Bien noté pour ton mensonge anodin, j’inventerai une belle histoire pour le capitaine demain. Pour ma famille, je t’expliquerai peut-être un jour. Merci pour le coup de main. En passant, tu peux m’appeler simplement Rebecca. »
Pour la deuxième fois de la journée, Rebecca remercie la providence d’avoir placé sur son chemin une personne à laquelle elle semble pouvoir accorder sa confiance. Dès le lendemain, elle compte remercier sa collègue de ne pas l’avoir trahie à la première occasion.
L’esprit un peu plus léger, elle se dirige vers l’adresse reçue de Samuel. Un rapide coup d’œil à son téléphone lui confirme qu’elle ne sera pas en retard, contribuant à son bonheur. Elle profite du cours déplacement pour se convaincre intérieurement de conserver son calme une fois sur les lieux, et ce même si elle rencontre les deux complices de cet ignoble Bruno dans ce fameux club de boxe. Après tout, ils n’ont pas obéi aux directives de leur « chef », lui laissant croire qu’ils n’approuvaient pas ses actions.
Reste à voir si elle parviendra à maintenir cet état d’âme une fois là-bas.
À peine vingt minutes plus tard, Rebecca stationne sa voiture tout près de l’établissement indiqué et dépose son téléphone dans la boîte à gants, avec son insigne et son arme de service. Elle passe ensuite rapidement en revue sa tenue d’entraînement, enfilée à la hâte avant de quitter le poste : t-shirt gris, legging moulant noir et rouge et souliers de sport blancs. Tout y est. Malheureusement, elle n’a trouvé aucune bande élastique dans son sac, l’obligeant à maintenir ses longs cheveux en une simple toque retenue par une large pince. Certes, cela n’est pas idéal pour un entraînement, mais cela devra suffire pour aujourd’hui.
Dès qu’elle sort de son véhicule, elle remarque Samuel à quelques pas de la porte menant dans le gymnase.
« Il est ponctuel. » note-t-elle mentalement, un sourire satisfait ancré sur les lèvres.
— Heureux de te revoir, lui lance le jeune homme, tout aussi souriant. J’ai eu peur que tu sois en retard quand tu m’as dit que tu étais encore au bureau.
— Le poste n’est pas loin d’ici et il n’y avait aucune congestion. La situation aurait été tout autre si j’avais dû passer par chez moi. Le pont à cette heure doit être un véritable stationnement.
— Tu habites loin de ton travail. Pourquoi ne pas avoir pris un poste plus près ?
— Je préfère travailler dans la région du grand Montréal. Il y a plus d’action et moins de bureaucratie que dans les plus petites municipalités. En plus, avec toutes mes activités en dehors du travail, cela me facilite grandement la vie.
— Les risques pour les agents de l’ordre sont toutefois plus grands.
— De nos jours, la criminalité ne se limite pas aux grandes villes. Adolescente, j’habitais en région et cela n’a pas empêché ces brutes de détruire ma vie.
— Je suis désolé, je ne voulais surtout pas te renvoyer vers ces mauvais souvenirs.
— Tu n’as pas à te sentir coupable. Ces images ne quittent jamais totalement mon esprit. Par contre, une bonne dose d’adrénaline me permet de les faire disparaître pendant un moment. Que dirais-tu de me faire découvrir ta passion pour la boxe ?
— Je vais essayer. Par contre, ne sois pas surprise, l’atmosphère est plutôt chargée ces jours-ci. Il y a une compétition dans quelques semaines et certains membres ont la mèche courte depuis un moment déjà. Un bon conseil, évite de les provoquer.
— Mais voyons, tout homme qui se respecte n’oserait pas cogner une femme sans défense comme moi.
Lancée avec une ironie évidente dans la voix, l’affirmation de Rebecca a tôt fait de faire rire Samuel. Amusé, il ose répliquer.
— Quelque chose me dit que la jolie femme sans défense à mes côtés risque surtout de leur en faire voir de toutes les couleurs si je me fie à l’état de tes jointures et à ce que tu m’as dit plus tôt.
— Il se peut en effet que je puisse en surprendre quelques-uns. Mais rassure-toi, mon objectif ce soir n’est pas de ridiculiser tes compagnons d’entraînement.
— Certains le mériteraient entièrement, mais mieux vaut ne pas les énerver en effet. Si tu es prête, on peut y aller.
— Je te suis.
Espérant de tout cœur ne pas mener Rebecca dans une tanière de loups affamés, Samuel l’observe furtivement en posant sa main sur la poignée de la porte d’entrée du gymnase. Un instant, il se maudit intérieurement de ne pas avoir trouvé l’audace de complimenter sa tenue. En effet, ainsi habillée, il peut voir à quel point son corps athlétique a été sculpté par ses différents entraînements et cela lui donne quelques papillons dans le ventre, il doit bien se l’avouer.
Lorsqu’il pousse la porte, suivi de près par la jolie lieutenante, il est rapidement ramené à l’ordre par l’odeur caractéristique des lieux : un mélange âcre des désinfectants utilisés pour nettoyer les équipements et de la sueur qui coule sur les corps des combattants.
À son grand étonnement, sa compagne ne semble portant pas affectée par cet assaut olfactif. Celle-ci observe plutôt les lieux attentivement, analysant à la fois les équipements utilisés et les occupants du gigantesque gymnase.
Alors qu’il se dirige machinalement vers le vestiaire pour aller se changer, Samuel réalise qu’il laissera alors Rebecca seule un moment.
— Je dois me changer, mais je n’aime pas l’idée de te laisser seule parmi cette meute masculine.
— Ne t’inquiète pas pour moi, je devrais survivre le temps que tu enfiles ta tenue. À moins bien sûr que tu sois du genre à passer plus de temps au vestiaire qu’à l’entraînement ?
Pris de court par la pique amicale, Samuel s’empresse d’aller se vêtir sans répondre.
Maintenant seule, Rebecca balaie les lieux d’un regard attentif, observant les faits et gestes de tous les occupants. Certains la fixent intensément, mais détournent le regard dès qu’elle le croise, retournant rapidement à leurs routines de musculation, d’entraînement cardiovasculaire ou de combat. Néanmoins, l’observatrice remarque qu’un homme au fond du local soutien son regard, son téléphone intelligent tenu fermement dans sa main.
À suivre…
30 commentaires
D. Verton
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Jill Cara
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Il y a un an
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Il y a un an