cedemro Amour codé Debbie - 2

Debbie - 2

L’effet de la douleur sur l’adversaire de la jeune femme est instantané : son visage se déforme dans une expression de rage et celui-ci la charge comme un taureau qui cherche à encorner le matador qui le nargue avec sa cape rouge.


Même s’il est rapide, l’absence totale de technique et de stratégie dans l’attaque de la brute fait presque pitié à la combattante. Celle-ci se contente de pivoter son corps et de glisser sur le côté pour éviter la masse frustrée qui passe ainsi sans heurt près d’elle sans même la toucher.


Un instant, elle songe même à mettre fin à ce ridicule combat en abattant sa main à l’arrière de la nuque de son adversaire, mais elle se retient de peur d’y mettre une trop grande force et de gravement le blesser. Malheureusement pour elle, cette hésitation lui coûte très cher, puisque son attaquant reprend rapidement ses esprits et se retourne vivement pour saisir sa longue chevelure qu’elle n’a pas pris soin d’attacher.


La douleur qui lui traverse la tête lorsque la brute lui tire violemment la tête vers l’arrière n’est rien comparativement au choc terrible du coude de l’homme sur son omoplate qui a été exposée. Dans un hoquet de douleur, la jeune femme s’écroule sur le ring, totalement à la merci de son adversaire qui jubile de la voir ainsi vaincue.


— Je t’avais bien dit que je te ferais mal ! ose lancer le monstre en se penchant au-dessus d'elle avec un rictus mauvais ancré sur les lèvres. Si tu veux, on peut continuer encore un peu.


Sans attendre, il saisit la jeune femme par le col de sa veste et la force à se relever. Transie par la douleur à son épaule, celle-ci hésite entre deux actions diamétralement opposées : soit elle affiche ouvertement son appartenance à la police, soit elle utilise une force potentiellement léthale contre cet homme qui met à présent sa vie en danger. Dans les deux cas, elle risque gros pour sa carrière puisqu’elle se trouve ici en toute illégalité en respect à ses fonctions et à l’enquête en cours.


Lorsque la lieutenante voit son adversaire se préparer à porter son prochain coup, elle décide d’opter pour la deuxième option, bien consciente qu’il risque de ne pas se relever des suites de ce qu’elle s’apprête à faire. Pliant le pouce vers l’intérieur de son poing pour en faire ressortir la pointe de son articulation, elle se prépare mentalement à porter un coup à la tempe de l’homme qui la tient toujours par son vêtement.


Un contact sourd fait alors vibrer le plancher du ring et l’interrompt dans sa brève préparation mentale. Tout se passe ensuite à une vitesse folle. D’abord, elle entend un cri de rage qui lui vrille les tympans, puis elle sent une masse passer rapidement devant son visage avant de s’abattre sur le bras de l’homme qui la maintient, le forçant à lâcher sa veste. L’homme se fait ensuite pousser avec une violence telle qu’il recule de plusieurs pas jusqu’à se retrouver dans les cordes élastiques qui entourent le ring. Elle voit ensuite son nouvel adversaire bondir tel un jaguar en direction de son opposant avec un genou dressé devant lui. Le choc à la poitrine de la brute est tel que ce dernier s’écroule l’instant suivant, le souffle coupé.


— Si tu t’approches encore une fois d’elle, je te jure que je n’hésiterai pas à te broyer les os espèce d’ordure !


Encore sous le choc du coup qu’elle a reçu, Rebecca est toutefois complètement assommée par la violence des propos de celui qu’elle reconnaît à présent comme étant nul autre que Samuel. À la fois touchée par son intercession en sa faveur et effrayée par la brutalité de ses propos, la jeune femme s’avance lentement vers lui, un peu méfiante.


— Samuel, attends ! intervient-elle d’une voix aussi douce que possible. Ce monstre ne mérite pas que tu gâches ta vie. Tu sais très bien que si tu lui fais du mal, je n’aurai pas d’autre choix que de te livrer à la justice.


— Ce salaud était prêt à te battre sous mes yeux ! rage le jeune homme en proie à une envie folle de rouer son adversaire de coups. Il mérite d’être détruit !


— Tu as raison, mais ce n’est pas à nous de l’emmener en Enfer. Il s’en chargera tout seul.


— Il t’a blessé ! poursuit Samuel, une larme incontrôlable coulant le long de sa joue.


— Je vais m’en remettre et grâce à toi je ne me suis pas mise encore plus dans l’embarras en devant utiliser une force excessive sur lui. Je sais maintenant à quoi m’attendre et lorsque je reviendrai ici, ce sera en toute légalité.


— Tu ne comptes quand même pas le laisser s’en sortir aussi facilement avec ce qu’il vient de faire !?


— Je n’ai pas le choix. De nombreux témoins ici diront que je l’ai provoqué et il s’en tirera facilement avec n’importe quel avocat. Le mieux pour le moment est de partir d’ici, crois-moi.


Incapable de mettre de côté sa frustration, Samuel observer avec un dégoût profond l’homme à ses pieds qui reprend avec peine une respiration normale. Résistant avec peine à l’envie de lui asséner un coup de pied, il se penche néanmoins au-dessus de lui pour chuchoter à voix basse.


— Compte sur moi pour vous réduire à néant toi et toutes les brutes dans ton genre. Si ce n’était que de moi, tu rejoindrais Bruno à l’hôpital, sale con.


Sans attendre sa réaction, il se lève ensuite d’un bond et il saute en dehors du ring, rapidement suivi de Rebecca qui souffre visiblement de sa blessure à l’épaule. Autour d’eux, la petite foule des membres du club s’écarte pour les laisser passer sans leur adresser le moindre commentaire.


— Je dois récupérer mes affaires au vestiaire, suis-moi s’il te plaît, demande Samuel avec un regard mauvais pour ses collègues d’entraînement. Je ne fais plus confiance à personne ici.


Avec son bras endolori, la jeune femme doit avouer qu’elle a assez tenté de diable pour aujourd’hui et elle suit sans discuter son compagnon sous les regards ahuris de plusieurs.


Lorsqu’ils ressortent tous les deux, les discussions à voix basse vont bon train un peu partout dans le local, mais cela importe peu à Samuel qui se dirige tout bonnement vers la sortie avec son amie. À peine sont-ils sortis qu’un homme les rejoint en vitesse. Rebecca le reconnaît comme étant celui a qui elle a parlé un peu plus tôt lorsque Samuel se changeait. Rassurée, elle pose sa main sur l’épaule de son compagnon qui semblait prêt à le frapper sans aucun avertissement.


— Calme-toi, Sam. Je crois que nous pouvons lui faire confiance, commence Rebecca en souriant au nouvel arrivant qui avait reculé d’un pas en voyant le regard furieux de Samuel.


— Je veux seulement vous avertir qu’Hector va sûrement chercher à se venger. Lui et Bruno sont toujours ensemble et je suis certain qu’ils trament dans les mêmes sales coups tous les deux.


— Pourquoi venir nous rejoindre pour nous dire ça ? demande avec froideur Samuel.


— Parce que j’en ai marre de voir des crétins comme eux faire fuir toutes les femmes qui veulent venir dans notre club de boxe. Si tout le monde ferme toujours les yeux, rien ne changera jamais.


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36 commentaires

Iris Bennett

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Il y a 3 ans

On aurait été déçus si Samuel ne s'était pas interposé ;) Je crains qu'il ne doive définitivement quitter ce club ! Rebecca crée quand même un sacré bazar en très peu de temps partout où elle passe. La majorité de ses actions consiste à se battre avec tout le monde. J'apprécie son franc parler et sa détermination, par contre j'ai des doutes sur ses compétences en tant que lieutenant de police. Il existe vraiment beaucoup de choses qu'elles pourraient faire et chercher pour avancer sur l'enquête, même si ses choix apportent un surplus d'action indéniable à l'histoire ;)

cedemro

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Il y a 3 ans

Nous y viendrons à son travail comme policière...

Kristelle_M

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Il y a 3 ans

Il prend sa défense c'est touchant :)

Gottesmann Pascal

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Il y a 3 ans

Chapitre particulièrement haletant. Samuel et Rebecca sont des alliés absolument parfait et ne d'ailleurs pas trop de deux pour lutter contre leurs ennemis.

cedemro

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Il y a 3 ans

Merci. Heureux de voir que l'histoire te plaît !

Val. Delahaye

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Il y a 3 ans

Petit coup de pouce 😉

cedemro

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Il y a 3 ans

Merci !

Val. Delahaye

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Il y a 3 ans

De rien 😉 tu es dans ma pal à présent

FleurDelatour

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Il y a 3 ans

Tu vas trop vite 😋 j'arrive pas à suivre...

cedemro

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Il y a 3 ans

Disons que quand l'inspiration y est, 7000 caractères ça s'écrit rapidement !
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