Fyctia
Pleurs amers P1
Après une matinée de travail éreintante, Jenna rentre chez elle. Elle envoie également un petit message à Diana mais celle-ci ne lui répond pas. Sourcils froncés, Jenna hésite, Diana lui a dit qu’elle voulait rester seule toutefois elle s’inquiète. Je vais juste passer voir si elle va bien, décide-t-elle. La sonnerie de l’interphone la coupe dans son élan. Pffff déjà… soupire-t-elle en ouvrant à Phil.
— Je suis crevé, lance-t-il en pénétrant dans l’appartement. Je suis resté chez les Bretons hier soir et on a un peu trop arrosé leur nouvelle maison.
— Ah ? Et elle est bien leur maison ?
— Bof… un peu petite mais sinon ça va. Par contre, Pascal faisait la gueule. Il est super mal à cause de ta copine.
Jenna grimace.
— Ce n’est pas non plus la grande forme pour Diana…
— Oui enfin, c’est quand même elle qui l’a jeté comme un malpropre !
— Qu’est-ce qu’il vous a dit ? demande Jenna, curieuse.
— Rien du tout à part que Diana venait de le larguer comme une merde. Gwen a essayé de le cuisiner mais il n’a rien lâché. Pourtant, il était complètement pété à la fin de la soirée. Franchement, ça me fait mal au cœur pour lui parce que je doute qu’il retrouve quelqu’un de sitôt.
— Diana aussi est mal en point, répète Jenna. Elle l’a quitté mais ce n’est pas de gaieté de cœur.
— Mouais… tu es sûre que tu ne me caches rien ? Diana n’aurait pas un autre mec par hasard ?
— Si c’est le cas, je ne suis pas au courant mais j’en doute. Je t’assure qu’elle est vraiment déprimée par leur rupture, insiste Jenna.
Phil lui répond par une moue sceptique et Jenna change prudemment de sujet, peu désireuse de se disputer avec lui à cause des histoires de Pascal et Diana.
— Et sinon, il y avait qui pour le déménagement à part vous ?
— Mmm le pote de Gwen, Erwan était là aussi… la renseigne Phil d’un ton méfiant.
Oh oh…
— Pourquoi tu dis ça comme ça ? Il est sympa Erwan, affirme Jenna avec légèreté.
— Bof, je ne l’apprécie pas trop. Je le trouve faux-cul. Yann ne voit rien, mais je trouve qu’Erwan et Gwen sont un peu trop proches, ça ne m’étonnerait pas qu’ils fricotent ensemble… Gwen t’a déjà dit quelque chose là-dessus ? Je sais que vous discutez beaucoup toutes les deux.
Ouhhh putain, ça pue là !
— Non, elle ne m’a jamais dit quoi que ce soit qui laisserait à penser qu’il se passe un truc entre Erwan et elle, ment Jenna. Ils sont potes, c’est tout.
Il faut absolument que je prévienne Gwen dès qu’on se verra.
— Pourtant, je trouve qu’ils échangent souvent des petits regards, objecte Phil, perplexe. Tu crois que je devrais conseiller à Yann de se méfier ?
— Je pense que tu ferais mieux de ne pas t’en mêler, rétorque Jenna dont le cœur bat la chamade. Tu n’as pas de preuves de quoi que ce soit et tu risques de foutre la merde dans leur couple pour rien. Erwan et Gwen sont amis depuis longtemps donc c’est normal qu’ils aient une certaine complicité.
— Ce n’est pas faux, reconnaît Phil. En plus, il faut admettre qu’Erwan est plutôt un beau gars alors que Gwen… bah elle n’est pas terrible physiquement.
— Yannick n’est pas un premier prix de beauté non plus, rétorque Jenna.
— Oui, lui accorde Phil. Mais Gwen pourrait s’arranger un peu si elle faisait un régime.
— Je ne vois pas pourquoi elle devrait en faire un, elle se sent bien comme elle est.
— Pfff, bah en tout cas, je n’aimerais pas que tu deviennes comme elle, conclut Phil.
Sur ces paroles qui n’attendent pas de réponse, il se rapproche de Jenna.
— Bref, assez parlé d’eux… déclare-t-il avant de l’embrasser.
Je me disais bien qu’il ne venait pas pour rien… soupire intérieurement Jenna tout en se laissant faire passivement.
Moins de dix minutes plus tard, Phil s’endort sur le canapé, après avoir demandé à Jenna de le réveiller pour ne pas qu’il loupe son train.
Philippe ronfle comme un sonneur et Jenna soupire avant de s’installer sur l’une des chauffeuses pour lire. Ce faisant, elle jette un œil sur son portable. Diana n’a toujours pas répondu à son texto. Je commence à être sérieusement inquiète là… dès que Phil sera parti, je cogne à sa porte jusqu’à ce qu’elle m’ouvre.
Phil se réveille après une bonne heure de sieste et s’étire.
— Ah… j’ai bien dormi moi !
— Je sais, j’ai entendu ça, remarque Jenna avec une grimace. Tu as ronflé comme un ours dans une caverne.
— N’importe quoi, je ne ronfle pas ! Bon, je vais me prendre une petite douche vite fait avant de partir à la gare.
Jenna hoche la tête et reprend sa lecture. Trente minutes plus tard, c’est l’heure du départ.
— Je rentre jeudi vers vingt-deux heures, lui rappelle-t-il.
— OK, tu auras mangé ?
— Oui, j’ai une heure trente de battement à Paris, j’en profiterai pour m’acheter un truc.
Phil la quitte sur un smack et la promesse de lui envoyer un texto lorsqu’il sera arrivé à destination. Sa voiture à peine sortie du parking, Jenna frappe à la porte de Diana.
— Di, c’est Jen ! Ouvre-moi ! ordonne-t-elle.
Au bout de quelques minutes, sans réponse, Jenna compose le numéro de Diana. Elle tombe immédiatement sur la messagerie et déglutit.
— Di, réponds, je commence à m’inquiéter là ! crie-t-elle en tambourinant à la porte.
Au soulagement de Jenna, la clef tourne dans la serrure et Diana lui ouvre. Elle est en pyjama et a le visage défait.
— Désolée, je dormais, explique-t-elle.
Se sentant bête, Jenna bredouille :
— Pardon de t’avoir réveillée mais comme tu ne répondais pas à mon texto et au téléphone… Comment tu te sens ?
— Bof… soupire Diana en s’écartant pour la laisser entrer. Pas terrible.
Jenna lui adresse une moue compatissante et s’assoit sur le canapé.
— Je croyais que tu devais voir Phil, remarque Diana.
— Oui, il vient de partir à la gare pour son train.
— Ah … et ? Il a vu mon ex ?
Jenna confirme, mal à l’aise.
— Et qu’est-ce qu’il a dit ? demande Diana.
— Que Pascal est super mal à cause de votre rupture, soupire Jenna.
— Bah voyons… bien sûr, c’est moi la méchante ! Je suis certaine que tout le monde m’en fout plein la gueule alors que quand la situation a été inversée, personne n’a jeté la pierre à Pascal et a pris ma défense.
— C’est faux ! proteste Jenna. J’ai même dit à Phil que toi aussi tu étais super mal !
Morne, Diana soupire :
— Laisse tomber… de toute manière c’était ma décision. Et là, en fait tout ce que je veux, c’est me reposer. J’ai besoin d’être tranquille.
Jenna tique au ton qu’elle emploie.
— Diana, tu es sûre que ça va ?
— Non, mais ça passera bientôt. Ne t’en fais pas Jenna, tu as toujours été une bonne amie pour moi. C’est gentil d’être passée prendre de mes nouvelles, mais maintenant tu devrais y aller. S’il te plaît.
De plus en plus inquiète, Jenna la fixe :
— Di… tu ne comptes pas faire une bêtise n’est-ce pas ?
— Mais non, lui assure Diana. J’ai juste envie de rester un peu seule. Tu veux bien me laisser ?
Malgré son mauvais pressentiment, Jenna obtempère et rentre chez elle.
84 commentaires
La Plume d'Ellen
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Il y a 2 mois
Jess Swann
-
Il y a 2 mois