Fyctia

— Écoute Di, je ne vais y aller par quatre chemins : vu les soupçons que Pascal a déjà sur Kris et moi, ça risque de me foutre grave dans la merde qu’il soit là jeudi.

— Je comprends bien que ça ne t’arrange pas, assure Diana. Mais je ne peux pas encore le décommander, je l’ai déjà fait pour mercredi. Et puis… pour être franche, je ne veux pas le faire. J’ai envie qu’il soit là. Tu comprends, ça fait une semaine qu’on ne s’est pas vus et comme ça ne s’est pas super bien passé la dernière fois, je me dis que faire la fête avec d’autres gens nous fera du bien.

— Non mais ça je le conçois. D’autant plus que moi, ça fait un mois que je n’ai pas vu Kris ! rétorque Jenna. On espérait avoir un peu de temps tous les deux et au lieu de ça, on va avoir Chouchou sur le dos pour la nuit. Au passage, encore heureux que Tom n’a pas répondu parce que sinon je ne sais où j’aurais mis tout le monde ! Sans oublier le fait qu’on va passer notre temps à être tous sur le qui-vive pour ne pas faire de boulette à cause de Pascal.

— Oui bah… c’est la vie. Si vous vous décidiez à vous mettre officiellement ensemble, ce genre de chose n’arriverait pas.

— OK, sympa. Merci Diana. Quand je pense que j’ai tout fait pour vous aider à vous rabibocher… lâche Jenna, écœurée. Enfin, il faut croire qu’une bonne action est toujours punie ! Je te prie de croire qu’on ne m’y reprendra pas deux fois. Ma mère a raison tiens, trop bonne trop conne !

— Désolée, mais c’est un risque à courir quand on a deux copains, la sermonne Diana. En plus, si la situation était inversée, que tu t’étais remise avec Kristian et que je trompais un de ses potes avec un autre mec, tu ferais exactement la même chose. Donc je ne vois pas pourquoi je devrais m’écraser pour te faire plaisir.

Si elle était une vraie amie, elle le saurait mais elle est trop égoïste pour ça, rage Jenna. Enfin, au moins maintenant, je suis fixée et en fait, je ne suis pas plus surprise que ça… Bon allez, j’arrête de m’énerver avec ça, ça ne sert à rien que je me prenne la tête avec Diana. De toute manière, c’est de ma faute : si je ne les avais pas aidés à se remettre ensemble, je n’en serais pas là. Quelle conne ! Enfin, ça m’apprendra… c’était sûr que ce genre de chose risquait d’arriver, si j’avais eu deux sous de jugeotte, je l’aurais deviné. J’aurais dû faire comme tout le monde et penser à ma gueule en priorité. Bref… allez, ce n’est pas si grave, ça va bien se passer et avec un peu de bol, Pascal sera fatigué et ils partiront tôt. Par contre, il faut que je prévienne Kris et Chouchou.

— Tu te trompes lourdement, affirme Jenna avec sincérité. Mais bon… c’est tout, on est tous différents et on ne va pas se disputer pour ça. L’important c’est que Kris soit là. Pour le reste, on va bien réussir à trouver une solution. J’espère juste que Pascal ne va pas en parler à Phil. Il ne manquerait plus qu’il pose son vendredi pour venir à la soirée ! Ce serait le pompon sur la cerise du gâteau comme dirait Marjo. Enfin, je l’ai dit donc, ça n’arrivera pas… Là-dessus, je suis désolée mais je vais devoir y aller sinon je vais être en retard au boulot et ma journée est déjà assez merdique comme ça.

— OK… tu te rappelles qu’on est invitées à bouffer chez Vanessa ce soir ?

— Oui, t’inquiète on y ira ensemble comme prévu. À toute.

***

— Ah Jenna ! l’interpelle Dahu lorsqu’elle pénètre dans le centre. Je voulais vous dire qu’il y a eu un changement de planning. Finalement Antoine reprendra ses séances la semaine prochaine. Il n’y aura donc personne ce week-end, donc vous êtes libérée. Par contre, j’aurai besoin de vous celui d’après. Christine a déjà quelque chose de prévu et ne pourra pas être là. Je peux compter sur vous ?

Et merde… c’est la pendaison de crémaillère de Phil ! Sérieux, cette journée pourrie n’en finira donc jamais ? Enfin, après tout, Phil peut reporter à la semaine d’après…

— Pas de souci, je serai là, assure Jenna en souriant.