Fyctia

Durant le jeu, ils entretiennent une conversation banale sur le cinéma et les derniers bouquins qu’ils ont lus.

— Pfff, ce n’est pas possible d’être aussi nulle, se lamente Jenna lorsque Kristian gagne pour la troisième fois d’affilée.

Kristian s’esclaffe et se lève après avoir déposé ses cartes sur la table. Sans quitter Jenna des yeux, il avance vers elle et pose sa main sur la sienne, entrelaçant leurs doigts afin de l’inciter à se lever. Le cœur de Jenna loupe un battement et elle se retrouve projetée contre le torse de Kristian qui prend ses lèvres avec exigence. Le baiser s’approfondit, se faisant plus doux à mesure qu’ils se caressent à travers leurs vêtements. Du bout des doigts, Kristian relève la jupe de Jenna, dévoilant le porte-jarretelle qu’elle a glissé dans sa valise la veille. Rompant leur baiser, il recule et baisse lentement la fermeture éclair de la jupe de Jenna afin de l’en débarrasser.

— Magnifique… souffle-t-il. Tu m’excites de fou, là.

Jenna sourit discrètement. La lingerie fine est le point faible de Kristian et elle l’exploite sans scrupule. Les doigts de Kristian glissent le long de son chemisier, le déboutonnant à mesure de leur progression.

— J’adore… répète-t-il avant de l’embrasser de nouveau.

Kristian à son tour débarrassé de ses vêtements à la faveur de leur baiser et de caresses enfiévrées, ils se font face.

— Tourne-toi… chuchote Kristian.

De plus en plus émoustillée, Jenna obéit et il pose une main sur son ventre afin de la plaquer contre lui tout en la caressant intimement de l’autre.

— Petite coquine… tu es toute trempée…

Les lèvres de Kristian frôlent l’oreille de Jenna et il se guide en elle, unissant leurs corps d’un léger coup de reins. La maintenant fermement contre lui, il entame un va-et-vient au rythme lent et profond. Un gémissement échappe à Jenna et elle s’empare de la main libre de Kristian, la guidant sur son corps jusqu’à la faire remonter jusqu’à sa bouche afin de sucer ses doigts, enroulant sa langue sur eux.

— Gourmande… halète Kristian.

Désireux de prolonger l’instant, il s’immobilise en elle afin de garder le contrôle.

— Tu me sens… tout au fond de toi… souffle-t-il.

Jenna coasse une réponse à mi-chemin entre soupir et gémissement. Kristian dépose un baiser léger dans son cou avant de reprendre son rythme tendre. Le cœur battant à tout rompre, Jenna ferme les yeux… Les doigts de Kristian désertent sa bouche afin de rejoindre son intimité pour caresser son clitoris gonflé. Submergée par la vague de plaisir qui monte irrépressiblement en elle, Jenna gémit bruyamment.

— Kris… encore… je…

Elle s’interrompt, cueillie par un orgasme annihilant toute pensée cohérente. Un cri rauque lui échappe et elle sent Kristian grossir en elle avant qu’il succombe au plaisir sous l’effet des spasmes de jouissance de son vagin. Sonnée par la puissance de ce qu’elle vient d’éprouver, Jenna ne bouge pas tandis qu’il ressort d’elle avec douceur. Elle a la sensation d’être toute molle et sourit d’un air absent à Kristian lorsqu’il la retourne afin qu’elle lui fasse face. Un sourire lascif aux lèvres, il l’embrasse avec tendresse, ses doigts caressant sa joue avant de se perdre dans ses boucles. Leurs cœurs reprennent un rythme normal à mesure de leur baiser et ils se séparent au bout d’un long moment.

— C’était trop bon… lâche Kristian. Ça, c’est des après-midis câlins comme je les aime. Tu es trop sexy avec ça…

Jenna sourit alors qu’il désigne son porte-jarretelle et s’avise que les marques du plaisir de Kristian s’écoulent le long de ses cuisses.

— Oups… rougit-elle. Je vais passer aux toilettes vite fait.

Kristian la retient et l’embrasse brièvement avant de la relâcher. Un sourire béat aux lèvres, Jenna récupère ses vêtements épars dans la pièce et file aux toilettes.

Il va de soi qu’elle ne pense plus ni à ses demandes de troisième cycle ni à un quelconque sujet d’inquiétude tant elle est sur un petit nuage après leur interlude sensuel.

Lorsque, rhabillée et rafraîchie, Jenna rejoint la pièce principale, Kristian lui adresse un sourire joyeux.

— Je nous ai servi un petit apéro pour nous remettre de nos émotions, annonce-t-il.

Il est cinq heures de l’après-midi et sans doute un peu tôt pour ça mais comme on dit toujours, il est sûrement l’heure de l’apéro quelque part dans le monde aussi ne proteste-t-elle pas.

— Tu sais que c’est avant qu’il faut saouler la fille ? plaisante-t-elle.

— De ce que je viens de voir, tu n’as pas besoin de ça pour craquer, rétorque Kristian d’un ton taquin. Et moi non plus.

Sur ces mots, ils échangent un sourire détendu et trinquent à leur santé, reprenant une conversation légère.

— J’espère que tu seras retenue en DESS, soupire Kristian après les avoir resservis. J’ai trop hâte que tu viennes vivre à Paris. On pourra se voir plus souvent et quand j’aurai ma voiture, on se fera des petites balades en amoureux.

Les papillons fondent littéralement sous les tendres promesses de Kristian mais Jenna s’oblige à rester stoïque. Paroles, paroles… toujours et encore des paroles… Toutefois, à aucun moment tu ne parles de quitter l’autre ! Cette pensée conduit Jenna à regarder l’horloge et elle pousse un petit cri en découvrant l’heure.

— Merde ! Il est presque six heures ! Tu ne devais pas aller chercher Kimberly ?

Kristian se décompose.

— Putain… je l’ai complètement zappée. Elle va être furax, soupire-t-il. Bon bah on y va la miss, on finira notre verre en rentrant.

— Euh… en fait j’avais prévu de repartir avant qu’elle arrive… avoue Jenna. Donc, si tu pouvais me jeter devant une bouche de métro sur la route…

— Hein ?! s’étonne Kristian tout en déverrouillant la voiture. Tu ne vas pas partir comme ça ! On va la chercher, on revient ici et on finit notre apéro. En plus, je lui ai dit que je te voyais cette après-midi donc elle ne va pas comprendre si tu t’en vas juste avant qu’elle revienne.

Raaaa fais chier… je n’ai pas envie de voir cette fichue Kimberly ! Cependant, incapable de refuser quoi que ce soit à Kristian, et reconnaissant intérieurement qu’un départ précipité serait suspect, Jenna se résigne.

— OK, mais je ne reste pas longtemps.