Fyctia
WTF ? P4
Le dentiste de Jenna ne peut pas la recevoir avant le lundi et elle se laisse tomber sur le canapé, dépitée.
— Tu devrais peut-être rester à la maison…
— Non, il faut que je rentre sinon Phil va péter un câble, il a invité les Bretons et Pascal ce soir, explique Jenna. Et je dois absolument passer par mon appart, le dossier de demande de DESS pour Paris XIII doit être arrivé et je n’ai que jusqu’au premier octobre pour le remplir et l’envoyer.
— Ah… tu comptes toujours aller à Paris, soupire sa mère. Franchement, je ne comprends pas pourquoi tu ne repostules pas dans ta fac.
— Après ce qui s’est passé l’année dernière ? Hors de question !
Sa mère prend une inspiration et marmonne un « maudit Kristian » tandis que Jenna attrape les analgésiques.
— Punaise, ce que j’ai mal…
— Tu sais Jenna, si tu ne te sens pas bien, on peut remettre à plus tard pour dimanche, reprend sa mère.
— T’inquiète, ça va aller.
— On va quand même passer chez le médecin avant ton train.
***
Le médecin de famille est gentil mais il ne peut pas faire grand-chose pour Jenna, hormis renouveler son ordonnance d’analgésiques et lui prescrire un médicament pour ses problèmes gastriques.
Tandis qu’ils se rendent à la gare, la mère de Jenna, rassurée sur son état de santé, lâche :
— Sinon, elles coûtent combien les fameuses bottes beige dont tu nous as parlé ?
— Pfff soixante euros, soupire Jenna.
Sa mère fouille dans son portefeuille et lui tend trois billets de vingt euros.
— Tiens va, tu n’as qu’à aller te les chercher, ça te remontera un peu le moral. On dira que la petite souris est passée pour tes dents de sagesse.
Ravie, Jenna remercie ses parents avant de filer prendre son train, un peu ragaillardie.
***
Après un passage éclair au magasin de chaussures, Jenna file à son appartement. Une moue lui échappe en découvrant sa boîte aux lettres vide. Elle n’a toujours pas reçu le dossier pour Paris XIII et son stress augmente. Quant à Nanterre, elle n’a aucune nouvelle.
Tandis qu’elle repart vers la gare, Jenna reçoit un message de Kristian.
Jenna grimace. Elle a envie de voir Kristian mais elle préférerait nettement que ce soit lui qui vienne. Au vu de la manière dont s’est déroulée sa dernière escapade parisienne, elle n’a aucune envie de côtoyer Kimberly plus que nécessaire.
D’un geste rapide, elle compose une réponse.
Son message envoyé, Jenna appelle Marjo. Celle-ci est toujours au travail et l’envoie promener.
***
Phil récupère Jenna à la gare.
— Ouch, tu as vraiment une sale tête ! Tu ne t’es pas maquillée ou quoi ?
— Merci… j’ai été malade toute la nuit, explique-t-elle. Et si, je suis maquillée.
— Ah… Par contre, tu comptes rester habillée comme ça ce soir ? lui demande-t-il en lorgnant sur le tee-shirt et le pantalon large qu’elle a enfilés pour le voyage.
— Bah quoi ?
— Ce n’est pas très élégant, grimace Phil. Tu pourrais faire un effort pour t’habiller un peu mieux. J’en ai marre de tes pantalons larges et de tes jupes longues. Tu as plein de jolies robes courtes mais tu ne les portes jamais alors que c’est la seule chose qui te va bien.
Blablablabla… I’m a Barbie girl, in a Barbie world…
Fatiguée, Jenna n’argumente pas et file se changer une fois arrivée chez Phil. S’il n’y a que ça pour lui faire plaisir…
Tandis qu’elle sélectionne une robe, Marjo la rappelle.
— Désolée, j’étais overbookée quand tu m’as appelée, ça va ?
— Oui et toi ?
Elles entretiennent une conversation très superficielle et Marjo demande :
— Au fait, tu ne devais pas descendre ?
— Si, peut-être la semaine prochaine, mercredi soir si c’est bon pour toi.
— OK, tu resterais jusqu’à quand ?
— Vendredi matin au max.
— D’accord, bon bah tu me confirmes ?
— Oui, oui. Par contre, je suis désolée Marjo mais Phil a invité les Bretons à manger ce soir et je dois finir de me préparer avant qu’ils arrivent, sinon ça ne va le pas le faire.
Sur ces mots, elles se souhaitent mutuellement un bon week-end et raccrochent.
***
La soirée en compagnie de Pascal et des Bretons est un véritable calvaire pour Jenna. La douleur lancinante de son côté droit ne lui laisse pas de répit et elle se révèle incapable d’avaler quoi que soit d’autre que de la soupe.
— Phil avait raison, rit Yannick. On dirait un vrai hamster.
Tu sais ce qu’il te dit, le hamster ? Connard va !
— Tu as l’air crevée, remarque Gwen. On aurait peut-être dû remettre la soirée à une autre fois.
— Mais non ! rétorque Phil.
Jenna leur renvoie un sourire tremblant et se cale contre les coussins du canapé. La soirée se termine vers quatre heures du matin après beaucoup de « trop de la balle » de la part des convives.
***
Jenna se lève vers dix heures du matin après quelques heures satisfaisantes de repos. Elle serait volontiers restée au lit un peu plus longtemps mais attendu que ses parents viennent déjeuner le lendemain, elle beaucoup de choses à préparer et guère le temps de lambiner. D’autant plus qu’en son absence, Phil n’a pas consacré beaucoup de temps aux tâches ménagères. Après une douche rapide, Jenna se tourne vers l’évier en soupirant. La vaisselle du dîner de la veille attend tout comme les nombreux ustensiles que Phil a utilisés pour préparer le repas. Quant au coin cuisine, il a besoin d’un sacré coup d’éponge.
— Allez… c’est parti, souffle Jenna tout en se servant un café pour se donner du courage.
Phil émerge alors qu’elle est en pleine vaisselle.
— Déjà debout ? bâille-t-il.
— Oui, vu tout ce qu’il y a faire pas trop le choix, lui renvoie Jenna.
— Euh… je peux faire quelque chose ? interroge Phil en s’asseyant dans le canapé.
— Si tu lavais le lino pendant que je termine la vaisselle et que je nettoie le plan de travail, ça m’avancerait un peu.
Après un discret soupir, Phil se lève et va docilement chercher le seau et la serpillière.
— Il est rangé où le produit pour le sol ? demande-t-il.
— Sous l’évier, soupire Jenna. Ça se voit que tu ne t’en sers pas souvent… Et passe un coup de balai avant de laver sinon ça va faire encore plus dégueulasse.
Obéissant, Phil passe le balai sans broncher.
110 commentaires
La Plume d'Ellen
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Il y a 9 mois
Jess Swann
-
Il y a 9 mois