Fyctia

Après avoir raconté ses moments passés avec Kristian dans son journal, Jenna vide son sac sur ses deux copines :

Avec des amies comme elles, je n’ai nul besoin d’ennemies. Elles passent leur temps à démolir toutes mes relations et jugent sans savoir ce qu’il en est réellement dans l’intimité. Elles ne me comprennent pas et n’essaient même pas de le faire. Elles feraient mieux de s’occuper de leurs culs et d’arrêter de se mêler du mien. Cette fois c’est terminé. Je ne confierai plus rien d’important sur ma vie personnelle à ces deux garces. Hors de question qu’elles s’en servent à nouveau contre moi comme elles le font depuis quelques temps. Qu’elles aillent se faire mettre et bien profond.

Sur cette gracieuse conclusion, Jenna s’avise qu’elle est presque arrivée à destination. Elle fourre son journal dans son sac et s’allume une cigarette afin de se calmer.

***

De retour chez ses parents, Jenna reçoit un appel de la mère de Philippe sur le fixe familial. Celle-ci n’a aucune nouvelle de son fils depuis son départ, une semaine plus tôt et est très inquiète.

— Est-ce que Phil t’a téléphoné ? interroge-t-elle Jenna.

— Oui, je l’ai eu hier soir.

— Ouf… et tout va bien ?

Jenna passe plusieurs minutes à la rassurer puis raccroche.

— Raaa, il exagère ! commente la mère de Jen. Il pourrait quand même appeler ses parents !

— Je suis bien d’accord avec toi, grince Jenna tout en composant un SMS pour Phil.

• Tes parents viennent d’appeler chez les miens. Ce serait bien que tu leur téléphones pour leur donner des nouvelles. Bonne fin de vacances, à mercredi.

***

Jenna profite de ses trois jours en famille pour faire les boutiques avec ses parents et lire dans le jardin. Contrairement à ses habitudes, elle ne contacte ni Marjo, ni Diana. Je leur enverrai une carte postale quand je serai en vacances, pour le reste, basta !

Toutefois, Jenna reconnaît qu’il y a un point sur lequel elles ont raison. Il est temps d’éclaircir les choses avec Kristian et qu’il lui dise enfin ce qu’elle représente exactement pour lui, ne serait-ce que pour s’affranchir des insinuations de plus en plus dévalorisantes de ses « amies ». La prochaine fois qu’il vient chez moi, je mets les pieds dans le plat, se promet-elle.

***

Le mercredi, Jenna retourne chez Phil sans plaisir. Celui-ci ne lui a pas du tout manqué durant ces dix jours et lorsque, vers vingt-deux heures, elle reconnaît son pas dans l’escalier un soupir désenchanté lui échappe. C’est la fin des vacances pour moi…

Les traits tirés par le manque de sommeil, Phil dépose son sac dans l’entrée avant de se pencher pour l’embrasser. Retenant une grimace, Jenna se laisse faire.

— Pfff, le trajet a été long, j’ai cru qu’on n’arriverait jamais, soupire Phil. En tout cas, je suis content d’être rentré. C’était bien sympa d’être avec les gusses mais tu m’as manqué.

Le ventre de Jenna se tord de culpabilité et elle lui offre un sourire un peu crispé. Phil ne s’en rend pas compte et entreprend le récit des faits d’armes les plus marquants de ses vacances. Beuveries, râteaux pris par Ben et Mike, parties endiablées de badminton… Jenna l’écoute en souriant et se retient de bâiller. Au bout d’une trentaine de minutes, Phil se penche vers elle.

— On va se coucher ?

Ah oui… il y a ça aussi, songe Jenna.

Philippe n’est pas très long à jouir et il se justifie avec un soupir.

— Désolé mais dix jours d’abstinence… Et toi, ça n’a pas été trop dur ?

Oh bah vu qu’il y a moins d’une semaine j’étais avec Kristian…

— Non, ça a été. C’est plus facile pour les filles, plaisante Jenna.

Une moue déçue échappe à Phil mais il est trop fatigué pour se disputer avec Jenna et éteint la lumière.