Fyctia
Vacances entre amis P1
Le lendemain du retour de Phil, ils font la grasse matinée et se lèvent après un autre câlin tout aussi tiède que celui de la veille aux yeux de Jenna. Le sac de Phil à peine défait et son linge sale fourré dans un panier à destination de sa mère, Phil prépare de nouveau ses bagages.
— N’oublie pas tes maillots de bain, rappelle-t-il à Jenna. La villa a une grande piscine.
Ça on le saura…
— Tu as des paréos pour cacher tes cuisses et tes fesses ? Parce que là, tu as bien profité, ajoute-t-il en louchant sur les jambes de Jenna. On a une bonne culotte de cheval… quand on rentrera de vacances, il faudra faire régime.
Et toi, tu as pris des bouées pour cacher ton gros bide ? sourit Jenna sans se donner la peine de répondre à voix haute.
Le soir, ils vont dîner chez les parents de Phil d’où ils ne rentrent pas trop tard en raison de leur départ prévu aux aurores.
***
Après de longues heures sur les routes et une escale dans un hôtel de la région lyonnaise, Phil et Jenna arrivent en vue du village où se trouvent la villa qu’ils ont réservée. Comme de juste, ils se perdent et Phil s’énerve copieusement sous le regard impavide de Jenna.
— Raaa bien sûr, toi tu t’en fous ! râle-t-il de plus belle.
Gnagnagna… songe Jenna avant de lancer sa petite chanson intérieure.
Vingt minutes plus tard, ils se garent devant la villa où les attendent Georges, Candice, Ben et Isabel.
— Regarde-moi ça, ils sont déjà tous dans la piscine ! râle Phil avant de sortir de la voiture.
Toutefois, il arbore un grand sourire en serrant la main de ses copains.
— On vous attendait pour la répartition des chambres, explique Georges.
— Pourtant, normalement premiers arrivés, premiers servis, plaisante Isabel d’un ton crispé.
Phil et Jen ne sont pas longs à comprendre les raisons de la tension de la brune. Comme indiqué dans le descriptif, la villa comporte trois chambres. Deux de taille moyenne situées au rez-de-chaussée dont la salle de bain est commune et une troisième qui s’avère être un studio disposant d’un grand lit et d’un coin détente équipé d’une cafetière et d’un mini-frigo. Une immense salle d’eau et une terrasse avec une vue imprenable sur le paysage provençal complètent l’ensemble qui occupe tout le premier étage. Candice, la plus raisonnable du groupe, propose :
— On n’a qu’à tirer à la courte paille. La plus courte gagne le studio.
— Ah bah pas la peine de chercher alors ! s’exclame Benoît. Je gagne de loin avec mon petit zizi tout blanc.
— Pfff… soupire Candice. Je vais faire comme si je n’avais rien entendu. Allez plutôt chercher des morceaux de bois.
Après avoir attribué une longueur aux deux autres chambres, ils décident que les filles seront maîtresses de leur destin en matière de logement. Georges se charge de leur présenter les brindilles ramassées pour l’occasion.
— Honneur à la plus jeune ! lance-t-il à Jenna.
Celle-ci prend quelques secondes à se décider, suivie par Isabel et Georges se tourne vers Candice.
— Désolé ma chérie, mais c’est toi la plus vieille…
— Merci de me le rappeler… mais en fait peu importe la chambre, assure-t-elle.
Un petit cri de triomphe échappe à Jenna lorsqu’elles comparent la longueur de leurs brindilles et Isabel se rembrunit.
— Bon bah, à vous le studio, soupire Ben à l’intention de Phil et Jenna.
Les couples installent leurs valises dans les chambres que le sort leur a attribué et se retrouvent dans l’entrée.
— Pfff, notre chambre n’est même pas ensoleillée, se plaint Isabel qui fait ouvertement la tête.
Ben grimace devant le mécontentement qu’elle ne cache pas et Phil se tourne vers lui.
— Non mais si vraim…
Jenna lui coupe la parole avec précipitation :
— Ah bah c’est le jeu ma pauv’ Lucette !
— Bon, on se boit un petit rosé ? suggère Georges afin de changer de sujet.
Laissant les quatre autres vacanciers les précéder, Phil retient Jen.
— On pourrait leur laisser… Regarde, Isabel fait la gueule, chuchote-t-il.
— Et puis quoi encore ? rétorque Jenna sur le même ton. Cent balles et un Mars ? Si Miss Prout-prout n’est pas contente, ce n’est pas mon problème. Je te préviens, il est hors de question qu’on change de chambre avec eux. Et je ne plaisante pas.
— Pfff tu ne fais vraiment aucun effort… peste Phil avant de la planter là pour rejoindre les autres à l’extérieur.
Bah voyons, ras-le-bol qu’on me demande de m’aplatir devant des pétasses qui se prennent pour des princesses ! peste Jenna en sortant à son tour. Quoi qu’il dise, je ne céderai pas !
Le rosé a le mérite de détendre l’atmosphère, tout comme le barbecue dont ils se régalent. Cette première soirée se termine vers minuit : ils sont tous fatigués par le trajet et ont le projet de se rendre à un marché dont on leur a vanté la beauté le lendemain.
***
Phil et Jenna trimballent Ben et Isabel pour les quarante kilomètres qui les séparent du marché. Dans la voiture, Isabel arbore une mine de papier mâché.
— J’ai trop mal dormi, se plaint-elle. Notre chambre est juste à côté de la cuisine et on entend le bruit du frigo.
Phil adresse un regard de biais à Jenna mais celle-ci ne relève pas.
— Pfff… souffle Philippe, mécontent de son entêtement.
Moins de dix minutes plus tard, il saisit l’occasion d’une étourderie de Jenna pour lui hurler dessus.
Assis sur la banquette arrière, Ben et Isabel se font tous petits.
— Raaa ce que tu peux être chiant, peste Jenna.
Ben intervient :
— Non mais Phil, elle n’a pas tort là, il faut que tu te détendes un peu. On est en vacances !
Ainsi mouché, Phil garde le silence. Dans le rétroviseur, Jenna adresse un regard reconnaissant à Ben qu’Isabel gratifie quant à elle d’un regard noir.
***
Une fois arrivés à destination, ils réalisent avec une grimace qu’ils n’ont aucun réseau… Impossible de retrouver Georges et Candice dans les rues noires de monde.
— On va bien se croiser, déclare Phil avec philosophie.
Les quatre amis flânent dans les étals, goûtant tout ce qu’on leur propose. Devant un stand, la vendeuse pose d’autorité un large chapeau de paille sur la tête de Jenna.
— Ça te va trop bien, remarque Isabel.
— Ah oui, c’est vrai ! s’étonne Philippe.
Souriante, Jenna s’admire dans le miroir. Il faut admettre que l’effet lui plaît.
— Très très joli ! plussoie la marchande. En plus, il n’est qu’à trente-cinq euros.
Jenna grimace. La dépense est superflue et dépasse largement son budget. Avec une moue, elle ôte le chapeau tandis qu’Isabel en essaie un elle aussi.
— Non merci.
Phil fronce les sourcils.
— Tu n’aimes pas ?
— Si, mais c’est trop cher.
— Ah, si ce n’est que ça, je te l’offre si tu veux.
Jenna hésite et Phil insiste.
— Il te plaît vraiment ?
— Euh… oui mais je trouve ça super cher, argue Jenna.
Phil se tourne vers la boutiquière.
— On le prend, déclare-t-il en sortant son portefeuille.
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La Plume d'Ellen
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Il y a 9 mois
Jess Swann
-
Il y a 9 mois