Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 Entre copines P5

Entre copines P5

En passant devant un troquet, elles se font accoster par des clients et le patron. Celui-ci leur propose de leur offrir un verre.


— Pourquoi pas ? sourit Marjo en pénétrant dans l’établissement.


Loin d’être rassurée, Jenna la suit et elles se retrouvent installées au bar, entourées du patron et de deux habitués. Leurs nouveaux « amis » ont une trentaine d’années et sont généreux… Cinq whiskies plus tard, Jen et Marjo montent à l’arrière de la voiture de l’un d’eux, direction une boîte de nuit !


Au club, les trois compères leur offrent de nouveaux verres. Souriantes et bien éméchées, Marjo et Jenna en profitent largement et se déhanchent lascivement sous les regards lubriques des trois piliers de bar. Ils restent jusqu’à la fermeture. La danse ayant éclairci les idées des deux amies, elles échangent un regard lorsqu’ils proposent d’aller boire un dernier verre.


— Non désolée, on va se rentrer chez moi, déclare Marjo. Vous voulez bien nous déposer ?


Derrière elle, Jenna grimace. Maintenant qu’elle a les idées plus claires, elle prend conscience de la dangerosité de leur comportement.


— Sinon on peut aussi marcher, coasse-t-elle.


Le patron du bar lui adresse un coup d’œil.


— Mais non, on va vous ramener, c’est la moindre des choses.


— Ouf ! se réjouit Marjo. J’ai super mal aux pieds.


Jenna déglutit et lui emboîte le pas. Alors que la voiture démarre, elle crispe ses doigts sur son portable déverrouillé, prête à composer le 112 au moindre signe d’alerte. L’une des deux doit avoir une bonne étoile car le patron du bar les dépose devant l’immeuble de Marjo.


— Vous nous invitez à monter ? demande-t-il avec un regard insistant.


— Non, désolée mais on est claquées, répond Marjo. En tous cas, merci pour la soirée, c’était super sympa. Allez ciao !


— Mais…


Marjo tape son digicode à la hâte sous les regards dépités des trois amis.


— OK…n’hésitez pas à repasser au bar, se résigne le patron.


— Oui, oui, on y pensera… rit Marjo en poussant la porte.


Hasta la vista, baby, songe Jenna avec soulagement lorsque la porte se referme derrière elles. Marjo se tourne vers elle et s’esclaffe :


— Tu as l’air trop flippée, ma chérie ! Sérieux, tu n’as pas arrêté de serrer ton téléphone pendant tout le trajet. Il faut que tu détendes un peu !


— Oui bah, on ne sait jamais sur qui on peut tomber… argue Jenna, les joues empourprées de se montrer aussi timorée. Imagine qu’ils aient eu de mauvaises intentions !


— Pfff, penses-tu. Ça se voyait tout de suite que c’était juste des potes en goguette qui avaient envie de faire la fête. Rien à craindre ! En plus, c’est super rare qu’il arrive quelque chose avec des inconnus, la plupart du temps les viols et les enlèvements sont commis par des gens en qui les victimes ont confiance, professe Marjo en gloussant.


Jenna blêmit. Le souvenir de Droopy s’impose à elle et elle ironise d’un ton acide :


— Ah oui ? Merci de me l’apprendre, sans toi je ne m’en serai jamais doutée.


Marjo se décompose à son tour.


— Merde la boulette. Putain, je suis la reine des connes ! Pardon Jen, je suis vraiment désolée… je n’ai pas réfléchi avant de parler. Je…


Sa contrition est sincère et Jen l’interrompt :


— Laisse tomber, je me doute bien que tout le monde ne peut pas avoir sans cesse ce connard en tête. Et c’est aussi bien, il ne mérite pas qu’on pense à lui.


Après une brève pause, Jenna reprend :


— En plus, tu as raison sur le fait que beaucoup des personnes agressées le sont par quelqu’un qu’elles connaissent. Par contre, je n’ai pas envie d’épiloguer sur le sujet si ça ne te gêne pas. On est toutes les deux bien bourrées et le mieux serait qu’on se couche. On a passé une bonne soirée et je n’ai pas envie de la gâcher en remuant tout ça. On oublie.


Marjo déglutit et répète :


— Je… oui. Je suis vraiment désoléeeeee. Je n’ai pas réfléchi.


Le problème c’est que tu ne réfléchis jamais, songe avec amertume Jenna. Mais c’est inutile de me prendre la tête avec toi. Tu ne pourras jamais me comprendre, peu importe la langue dans laquelle je te parle. Et en vrai, j’espère que tu pourras toujours être aussi insouciante. Parce que ce que Droopy m’a fait, je ne le souhaite à personne, même pas à ma pire ennemie.


— T’en fais, ça va, assure Jenna. Là, la seule chose dont j’ai envie c’est de faire dodo.


— OK…




***




Après une soirée aussi débridée, le réveil du dimanche matin est dur pour Jenna et Marjo. Les crânes douloureux et les bouches pâteuses, elles prennent leur petit-déjeuner dans un quasi silence puis Marjo accompagne Jenna jusqu’à la gare. Elle se promettent de se téléphoner et de se revoir très vite puis Jenna monte dans son train.


Là, elle se laisse tomber sur le premier siège venu avec un soupir. Même si elle aime beaucoup Marjo, son séjour lui laisse un souvenir en demi-teinte.


Après une heure de trajet, le portable de Jenna sonne, la tirant de sa somnolence. C’est Diana. Les deux amies échangent quelques banalités et Jenna lui raconte la soirée passée en boîte. Diana l’interroge :


— Donc ça va mieux avec Marjo ?


— Bof… oui, tant qu’on évite certains sujets.


— Ah. Kristian… C’est vrai qu’avec Marjo, on trouve ça bizarre que vous vous fassiez la bise pour vous dire bonjour, même quand vous n’êtes que tous les deux. Alors quand tu dis que ça fait plus de deux ans que vous êtes ensemble… ricane-t-elle avec mépris.


Le sang de Jenna se fige dans ses veines. Les mots sont les mêmes que ceux employés par Marjo la veille et il ne fait aucun doute dans son esprit que ses deux copines ont beaucoup ragoté dans son dos. De plus en plus agacée par leur dédain pour sa relation avec Kristian et leur condescendance envers elle, Jen ouvre la bouche pour lâcher une réplique aussi cinglante qu’assassine. Heureusement pour son amitié avec Diana, la communication est interrompue à cet instant précis. Jenna inspire et fixe les barres inexistantes de son téléphone. Après cinq bonnes minutes, elle récupère du réseau. Toutefois, elle ne tente pas de rappeler Diana. À la place, elle éteint résolument son téléphone et attrape son journal intime. Elle en a assez des remarques et des opinions dont Marjo et Diana lui font largement profiter sans qu’elle n’ait rien demandé et qui visent à lui saper le moral.

Tu as aimé ce chapitre ?

79

79 commentaires

La Plume d'Ellen

-

Il y a 9 mois

Ça on peut dire que ce sont de bonnes copines ! Je vais finir par croir qu'elles sont jalouses de cette relation hors normes ! Quant à Marjo avt de donner des conseils elle ferait bien de faire attention à elle car on n'est jamais sûr de ce que veulent un groupe de mecs.

Jess Swann

-

Il y a 9 mois

Ah bah oui pour le coup, Jen tombe de haut avec elles... et oui Marjo devrait être plus prudente
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.