Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 De pire en pire... P2

De pire en pire... P2

Des coups vigoureux frappés à la porte interrompent ses réflexions. Raaa qui c’est encore ? J’espère que ce n’est pas Mag ou Adé…


— Salut ! lance joyeusement Diana.


— Salut…


— Je te dérange ?


— Non, non, assure Jenna. J’étais juste sur le point de me préparer un thé et je viens de raccrocher d’avec Kris.


— Ah… et qu’est-ce qu’il dit de beau ?


Le cœur de Jenna se serre.


— Je ne sais pas, c’était étrange. Il m’a reproché de ne pas assez m’investir dans notre histoire…


— Votre histoire… répète Diana d’un ton blasé.


Jenna se crispe devant le mépris perceptible dans sa voix.


— Oui, quoi que tu en dises, ça fait quand même plus de deux ans !


— C’est bien pour ça que vous devriez mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes, rétorque Diana. Sinon, Marjo m’a dit qu’elle t’avait invitée à passer le week-end chez elle. Tu en as de la chance ! Perso, j’attends encore qu’elle me propose de venir la voir…


— Euh… il y a un truc qui ne va pas ? s’inquiète Jenna. J’ai fait quelque chose qui t’a déplu ou quoi ?


— Non, soupire Diana. Laisse tomber, c’est juste que ma directrice de mémoire m’a demandé de réécrire toute une partie et que ça me gonfle. En plus, j’ai l’impression de ne voir personne et je me fais trop chier. Et puis… je suis tombée sur Matthieu par hasard avant-hier et ça m’a remuée.


Ah Matthieu ! Le premier amour de Diana. Cela fait des années qu’elle en parle à ses amies…


— Et ? l’encourage Jenna.


Diana passe un long moment à lui parler de Matthieu, concluant :


— En fait, hormis Pascal, je n’ai jamais tenu à aucun mec comme à lui. Si Pascal et moi on était restés ensemble, j’aurais peut-être pu oublier Matthieu…


Jenna lui offre une moue compatissante. Comme elle se plaît souvent à le répéter, elle sait ce que c’est d’être amoureuse de quelqu’un à en crever.


Les deux amies parlent tant et si bien que Jenna loupe l’heure.


— Merde ! Mon train part dans dix minutes, s’avise-t-elle avec effroi.


— Oups… bah je crois que tu n’as plus qu’à envoyer un texto à Marjo…


Après avoir consulté les horaires, Jenna informe Marjo qu’elle arrivera finalement à vingt heures trente au lieu de dix-neuf heures.


— Par contre, là je n’ai pas intérêt à le manquer, affirme-t-elle à Diana tout en se levant pour terminer son sac de voyage.


Mini-jupe noire fluide, top rouge et sous-vêtements rouge en dentelle sont ses incontournables.


— Il est joli ton ensemble de lingerie, remarque Diana.


Souriante, Jenna affirme :


— Oui, je l’ai acheté spécialement pour Kris, c’est la première fois que je le porte, j’espère qu’il lui plaira.


— Ah qu’est-ce que tu ne ferais pas pour lui, plaisante Diana avec une petite pointe d’acidité.




***




Pendant son voyage en train, Jenna reçoit un texto de Thomas.




  • Coucou Jen ! C’est la fête des fraises dans mon village ce week-end. Comme Phil n’est pas là, ça te tente de venir ? Je peux venir te chercher à la gare samedi et tu dormiras chez mes parents. Tu pourras prendre la chambre de Molly.




Jenna grimace. Flûte, pile poil le week-end où je dois voir Marjo.




  • Désolée, je suis dans le train pour Paris. Je passe le week-end avec Marjo. Donc du coup, je doute que ce soit possible.




La réponse de Thomas ne se fait pas attendre.




  • Comme tu veux. Si Marjo veut venir aussi, elle est la bienvenue. Tiens-moi au courant. Bisous.




***




— Bah alors ? Comment ça se fait que tu as loupé ton train ?! lance Marjo à Jenna lorsqu’elles se retrouvent dans le hall de la gare de l’Est.


— Ah bah écoute, je n’ai pas compris. Figure-toi que le bus n’est pas passé ! rétorque Jenna, utilisant l’excuse éculée que Marjo leur sert depuis des années pour justifier chacun de ses retards.


— C’est bizarre…


— Pas tant que ça, toi ça t’arrive tout le temps !


Marjo grimace.


— Certes…




***




Jenna pose son sac de voyage dans un coin du studio de Marjo.


— Ouch, il fait chaud chez toi, remarque-t-elle.


— Oui, c’est parce que je suis sous les toits mais on s’y fait, assure Marjo. Poulet sauce basquaise, ça te va ?


Jenna pouffe :


— Parfait, je n’en ai pas mangé depuis un bout de temps.


— Ah oui ? Moi j’en mange souvent.


Tu m’étonnes…




***




Les deux copines passent la soirée à bavarder. Marjo continue toujours à voir Lucas même si…


— Je ne suis pas transcendée, mais bon ça passe le temps, explique-t-elle à Jenna.


— Oups, en parlant de ça, Tom m’a envoyé un texto pendant que j’étais dans le train, se rappelle Jenna.


— Ah ? rebondit Marjo en affectant un air détaché. Qu’est-ce qu’il te veut ?


— Me proposer de venir à la fête des fraises, samedi soir. Je lui ai répondu que je passais le week-end à Paris avec toi et il a dit que tu pouvais venir aussi. Il propose même de venir nous chercher à la gare.


Le sourire de Marjo disparaît.


— Non merci. S’il voulait vraiment que je vienne, il m’aurait envoyé un texto pour m’inviter. Là, il est clair que la seule qu’il a envie de voir, c’est toi. Donc sans moi. Après tu fais ce que tu veux, si tu préfères aller passer le week-end à la cambrousse avec Tom, libre à toi.


Gloups… la boulette…


— Non, non, assure Jenna à la hâte. C’est juste que je pensais que tu aurais peut-être envie d’y aller.


— Non, sans façon, répète Marjo d’un ton pincé. Je n’ai pas envie qu’il dise que « je veux trop ». Qu’il continue à se lamenter sur sa Nathalie, je n’en ai rien à battre de lui. J’ai fait une croix définitive sur Tom et ses états d’âme. J’en ai marre qu’il me prenne pour une conne.


Sur ces mots, elle écrase sa cigarette dans le cendrier avec un peu trop de fougue et se lève.


— Un petit thé au gingembre ?


Ouh elle est en colère là… sérieux, j’ai loupé une occasion de me taire, admet Jenna tout en acceptant le thé.


L’eau chaude versée dans la théière et les feuilles en train d’infuser, Marjo aborde le sujet de Chouchou. Pour une fois, elles sont toutes les deux d’accord sur le fait qu’il exagère depuis quelques temps. Toutefois…


— Après, il faut se mettre à sa place, soupire Marjo. Il vit mal le fait d’être toujours célibataire, tu sais comment il est romantique…


— Romantique n’est pas le terme que j’aurais employé, ironise Jenna. Je dirais plutôt « cœur d’artichaut à tendance pot de colle ».


Marjo s’esclaffe à la description.


— Remarque au moins lui, il est constant. Contrairement à monsieur le papillonneur, remarque-t-elle avec acidité. Tout ça pour dire que ce n’est pas de la faute de Chouchou s’il est pénible, il est juste malheureux. Ce serait bien que Diana et toi vous soyez un peu plus sympas avec lui. Ça lui a vraiment fait de la peine que vous le laissiez tous tomber la dernière fois qu’il est venu. À la limite, je comprends que Di avait besoin de bosser mais Kris et toi vous auriez pu lui proposer de vous accompagner au lieu de vous barrer tous les deux chez ses parents.

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101 commentaires

La Plume d'Ellen

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Il y a 10 mois

Oh punaise ! Elle n'en rate pas une celle-là ! Ça se voit qu'elle est désormais la copine de Kimberley : objectif ne plus laisser Jen et Kris en tête à tête ! J'espère que Jen va lui fermer son clapet à sa fausse copine ! Non mais pour qui se prend-elle ?

Jess Swann

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Il y a 10 mois

Ah bah là en vérité, Marjo ne croit plus du tout au Kristian/ Jenna et en plus elle a été vexée un peu plus tôt à cause de Thomas...
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