Fyctia
Réveil des consciences P5
Les regards de Kristian et Jenna s’affrontent. Kristian repart à l’attaque :
— Tu n’as pas attendu tant que ça. Et je ne parle même pas de tes petits « interludes » avec Greg !
— Et alors ? Tu veux qu’on fasse la liste ? Tu me bats à plate couture ! Mais moi, au moins, je ne t’ai jamais menti, contrairement à toi !
— Je viens de t’expliquer pourquoi je ne voulais pas que tu saches pour Kimberly !
— OK, admettons que je te crois… Dans ce cas, pourquoi la Nouvelle Calédonie ? Est-ce que tu réalises à quel point tu m’as fait mal ?! Tu m’as purement et simplement ridiculisée et, oui, j’en ai pleuré.
Kristian se crispe et la fixe.
— Mais oui… Ce n’est pas pour autant que tu as largué Phil donc tu n’as pas de leçons à me donner. Toi aussi, tu joues sur les deux tableaux et tu pièges les mecs sans te soucier de ce qu’ils éprouvent. Franchement ce jour-là, vous avez eu de la chance. Si Elsa ne m’avait pas appelé vous ne m’auriez jamais revu.
— Ravie de l’apprendre et de constater à quel point « tu tiens à moi », ironise Jenna, les yeux flambants de rage. Au final, tu voulais bel et bien couper les ponts, afin de te consacrer à ta chère Kimberly. Quand je pense que tu m’as juré le contraire la main sur le cœur. Tu n’es vraiment qu’un menteur.
Kristian se décompose.
— Jen… je te jure…
— Arrête de jurer, le coupe-t-elle avec amertume. Chaque mot qui sort de ta bouche est un mensonge plus gros que le précédent.
Les couleurs engendrées par l’alcool désertent les joues de Kristian.
— Je…
Acerbe, Jenna lui coupe la parole :
— Inutile d’épiloguer sur le sujet. Je n’ai pas envie de subir l’une de tes énièmes explications « emberlificotées ». Kimberly gobe peut-être aveuglement tout ce que tu lui racontes, mais ce n’est pas mon cas. Enfin… toujours est-il que c’est grâce à toi que je ne crois plus au prince charmant, parce que le prince charmant avec une copine, pas top.
Sans se démonter, Kristian noue leurs yeux.
— D’une certaine manière, je suis toujours ton prince charmant.
Dans le ventre de Jenna, les papillons approuvent vigoureusement. Scotchée par la prétention de cette affirmation et sa véracité qu’elle est bien obligée d’admettre, Jenna en reste sans voix. Kristian lui adresse un clin d’œil tout en se levant.
— On va faire la fondue…
Ils arrosent le repas de Monbazillac, Kristian ayant visiblement un goût prononcé pour le blanc moelleux. Désertant le caquelon, Jenna mange sa viande crue au grand effarement de Jean-Luc.
— Tu ne la fais pas cuire ?!
— Non, je la préfère crue, explique Jenna.
— J’ai toujours dit que tu étais une sauvage sous tes petits airs gentils, s’amuse Kristian.
Jenna hausse les épaules. Ils peuvent bien la taquiner tant qu’ils le veulent, elle ne boude pas son plaisir. Après la conversation qu’elle vient d’avoir avec Kristian, elle a bien besoin d’un peu de réconfort nutritionnel.
Le match se termine sur un nul contre l’Uruguay qui fait pester Jean-Luc. Jenna, elle, s’autorise un petit sourire. Après ce score, la France est en mauvaise posture pour la suite du la coupe, ce qui lui convient tout à fait !
Le repas fini et les estomacs remplis, Kristian sert thé et eau de vie de mirabelle. Jean-Luc et Jenna entament une conversation sur les relations amoureuses. Échaudée par son « explication » avec Kristian, Jenna lâche :
— Perso, les grandes déclarations et les promesses des mecs, je n’y crois plus du tout.
Jean-Luc écarquille les yeux :
— À ce point-là ? Tu sembles jeune pour être aussi amère, tu as quel âge ?
— Vingt-trois, mais j’ai eu la « chance » de rencontrer le roi des menteurs très jeune, ironise Jenna. Que de la gueule et aucun effet.
La remarque de Jenna jette un léger malaise sur le trio. Silencieux, Kristian remplit de nouveau leurs verres d’eau de vie. Après s’être éclairci la gorge, Jean-Luc relance la discussion.
— En tout cas, vous avez l’air de bien vous éclater quand vous vous retrouvez. De ce que Kristian m’a dit, vous êtes une sacrée bande de copains.
— Ah l’amitié amicale, il n’y que ça de vrai, rebondit Jenna avec cynisme.
Kristian vide son verre d’un trait et se sert de nouveau avant de s’allumer une cigarette.
— Normalement, je remonte dans quinze jours, annonce-t-il. Si tu veux, tu peux venir avec moi Jean-Luc.
— Euh… je n’ai pas trop les moyens de payer l’hôtel…
— J’ai un matelas, donc ça ne pose pas de souci, sourit Jenna.
— Voilà ! s’enthousiasme Kristian. Si tu ne bosses pas, tu viens avec moi la prochaine fois. On fait la fête le mercredi soir et le lendemain, on ira tous les trois chez mes parents pour l’anniversaire de ma petite sœur.
Jenna s’étrangle à demi et repose son verre.
— Hein ?!
— Deux, relève machinalement Kristian. J’ai dit qu’on irait passer l’après-midi à la campagne le jeudi.
Tout en parlant, il ne quitte pas Jenna des yeux.
— Tu verras, mes parents sont sympas alors ce n’est pas la peine que tu stresses.
Interloquée, Jenna fouille le regard de Kristian à la recherche d’une lueur taquine. Mais qu’est-ce qui lui prend ? Depuis le début du repas, il fait tout pour que je sorte de sa vie et maintenant il veut qu’on aille chez ses parents ?!
— Jen ? la rappelle à l’ordre Kristian. Tu viendras avec moi, hein ?
Je déteste quand il se fout de moi comme ça !
— Mais oui je t’accompagnerai, promet Jenna d’un ton léger. Enfin, on n’y est pas encore… il y aura bien un truc de dernière minute qui changera tes plans, genre un départ en Nouvelle-Calédonie, persifle-t-elle.
Les yeux dans les siens, Kristian s’agace :
— Pourquoi tu ne me crois jamais ?
— Je ne sais pas… peut-être parce que tu mens tout le temps ?
Leurs regards s’affrontent et Kristian grimace avant de finir son verre. Jean-Luc les observe avant de lâcher.
— Euh… je vais y aller parce que le temps que je chope un RER…
— Finis ton verre tranquillement, on va te ramener chez toi, répond Kristian.
Sitôt dit, sitôt fait ! Moins de dix minutes plus tard, ils montent en voiture.
***
Le trajet est silencieux. Kristian jette de fréquents regards à Jenna qui est assise à l’avant et fait mine de contempler le paysage. Une fois arrivé chez lui, Jean-Luc leur propose de monter boire un verre.
— Au point où on est, accepte Jenna qui est bien éméchée.
Jean-Luc leur désigne son canapé tout en servant des whiskies bien tassés à tout le monde. Kristian se colle contre Jenna et effleure sa cuisse.
— Ça va la miss ? chuchote-t-il.
— Oui, pourquoi ça n’irait pas ? ricane Jenna tout en reconnaissant intérieurement qu’elle a passé une journée éprouvante.
Entendre Kristian se lamenter à la perspective de perdre Kimberly lui a mis les nerfs en pelote mais elle refuse de le lui montrer.
Kristian secoue la tête d’un air blasé.
— Si tu le dis…
— J’arrive, je dois pisser, annonce inutilement Jean-Luc.
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Wizzette
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Il y a 10 mois
Jess Swann
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La Plume d'Ellen
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