Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 La libé de Marjo P3

La libé de Marjo P3

Le samedi soir, ils vont chez Mike en compagnie de Pascal et de Benoît. Comme souvent, Jenna est la seule représentante de son sexe et elle bavarde avec Pascal pendant que Phil, Mike et Ben échangent des blagues potaches. Tout le monde ayant bien bu, ils décident de finir la soirée en boîte. Là, Jenna se défoule sur la piste de danse pendant que ses quatre compagnons boivent un verre. Rapidement, elle se retrouve entourée de dragueurs dont elle se dégage tandis que Philippe la rejoint à la hâte. Après avoir dansé une chanson ensemble, ils retournent s’asseoir et Philippe sert un verre à Jenna. Pour une fois, il ne lui fait aucune remarque sur le nombre de verres qu’elle boit et elle se détend. Alors qu’elle revient des toilettes, Jenna rencontre Houdini. Après avoir échangé des bises, il informe Jenna :


— J’ai largué Juliette, elle était trop conne. Donc si tu es intéressée…


— Sans façon, rétorque Jenna. Tu m’excuses, mon copain m’attend.


Sans attendre sa réponse, Jenna retourne s’asseoir et trinque avec Benoît.




***




De retour chez Phil, la soirée terminée, Jenna qui a beaucoup trop bu se traîne jusqu’à la salle de bain. Lorsqu’elle en ressort, Phil est assis dans le canapé et la fixe.


— Tu ne vas pas te coucher ? se trouble-t-elle.


— Non, pas tout de suite.


L’attitude distante de Philippe fait résonner une alarme en Jenna.


— Il y a un problème ?


— Oui et pas qu’un, rétorque-t-il. Quand tu étais sous la douche mercredi, tu as reçu un texto de « mon petit cœur ». De toute évidence, ce n’est pas moi donc c’est qui ?


Merde… songe Jenna qui a renommé ainsi Kristian des mois plus tôt durant une soirée arrosée avec ses copines. La meilleure tactique c’est de se rapprocher le plus possible de la vérité, se rappelle-t-elle.


— Ah ça, c’est Kristian, glousse-t-elle. C’est un running gag entre nous, vu qu’il m’appelle Cosette ou Parkinson, je me venge en l’appelant « mon petit cœur » parce que c’est comme ça qu’Hélène l’appelait quand ils étaient ensemble. Ça l’agace au plus haut point, ajoute-t-elle pour faire bonne mesure tout en se traitant mentalement d’écervelée.


— Kristian… répète Phil. Et vous vous en envoyez souvent des textos ?


— Bah oui, comme avec tous mes potes.


— Mais eux, tu ne les appelles pas « mon petit cœur ».


— Raaa ! Je viens de t’expliquer que c’était une blague entre nous, s’offusque Jenna, le cœur battant. En plus, je te rappelle qu’il a une copine ! Par ailleurs, si je te trompais avec lui, je serais vraiment la dernière des connes de lui donner un petit nom dans mon portable, sachant qu’il est constamment posé sur ta table de salon sans être verrouillé !


Je confirme, je suis la dernière des connes…


Toutefois, il faut croire que Kristian a raison quand il dit que plus c’est gros et proche de la vérité, mieux ça passe ; Philippe admet :


— C’est vrai que si tu avais quelque chose à cacher, tu n’agirais pas comme ça.


— Voilà ! Franchement, tu aurais dû me le demander mercredi au lieu de ruminer ça pendant quatre jours, fait mine de s’agacer Jenna. Bon, maintenant que tu es rassuré, on peut se coucher ?


— Il y a autre chose, grince Phil. Ça serait bien que tu te bouges un peu plus pour trouver du boulot. Mes parents m’en ont encore parlé le week-end dernier et ils ne comprennent pas que tu ne fasses rien.


— Mais de quoi ils se mêlent ! s’énerve Jenna.


— Vu qu’on sort ensemble et que tu es tout le temps là, ça les regarde un peu quand même et en plus ils n’ont pas tort ! Il y a plein d’offres de caissières ou de femmes de ménage.


— Femme de ménage ! s’étrangle Jenna. Excuse-moi mais je n’ai pas fait un bac + 5 pour faire le ménage chez les gens. Je le fais déjà chez toi, ça me suffit !


— En attendant, tu ne fais rien du tout de tes journées et ça commence à sérieusement me gonfler ! Tout le monde pense que tu es une profiteuse et une glandeuse, donc tu vas te trouver un boulot et fissa ! Et tant pis si ce n’est pas ce que tu veux.


Jenna se hérisse de plus belle.


— Donc en fait, tu veux que je prenne n’importe quel taf juste pour que tes parents soient contents ?! Je rêve là !


— Ils en ont marre que tu squattes chez moi à ne rien foutre ! s’énerve Phil. Et ce ne sont pas les seuls à penser que tu es une feignasse, mes oncles et tantes aussi.


— Non mais tu sais quoi ?! Je m’en fous de ce qu’ils pensent ! Ils ne me connaissent pas et ils ne sont rien pour moi ! Donc qu’ils disent ce qu’ils veulent, je les emmerde ! Ce n’est pas eux qui vont décider de ce que je dois faire de ma vie, hurle Jenna, hors d’elle. Je commence à en avoir ras le bol de toujours devoir faire en sorte de me comporter comme ci ou comme ça pour me conformer à l’idée que se fait ta famille de ce que je dois être. Ils te commandent peut-être mais ils ne feront pas la loi sur moi et j’aime autant te dire que si on habite un jour ensemble, ce qui me paraît de moins en moins probable, il est hors de question qu’ils imposent leurs règles à la con chez moi. Je fais ce que je veux comme je le veux et si ça ne leur convient pas, je m’en tape.


Phil blêmit tandis qu’elle poursuit :


— Je n’ai pas besoin qu’on me juge ou qu’on me fasse la morale pour des conneries. J’ai déjà assez de mal comme ça à me faire à l’idée que tous mes projets sont anéantis et à passer outre ce que Droopy m’a fait


— Ah ça, j’ai vu que tu avais du mal ! persifle Philippe. La plupart des fois où on fait l’amour tu te contentes de rester allongée passivement en mode étoile de mer !


— Bah désolée, mais il y a des fois où je n’ai pas envie ! rétorque-t-elle. Mais vu que, si je ne cède pas, j’ai droit à la gueule bah je me force.


De blême, Philippe devient livide et des larmes brillent dans ses yeux bleus.


— OK, c’est bon tu es bourrée, je vais me coucher.


Furieuse, Jenna le toise et se laisse tomber sur le canapé pendant qu’il passe de l’autre côté du rideau de séparation. Elle fume une dernière cigarette afin de reprendre son calme puis le rejoint dans la partie chambre.


***




Jenna émerge tard le lendemain. Phil est déjà debout et il sort de la douche. Il s’habille en silence sans lui adresser un regard. À mesure que les souvenirs de la dispute de la nuit lui reviennent en mémoire, Jenna se sent piteuse. Après avoir passé un kimono de satin, elle rejoint Philippe sur le canapé.


— Je suis désolée pour hier, s’excuse-t-elle. Je me suis laissée emporter et j’ai exagéré. Je n’aurais jamais dû te balancer tout ça.


Philippe lui adresse un regard blessé.


— Au contraire, c’est bien. Au moins maintenant, je sais ce que tu penses, lui assène-t-il avant de se lever. Je vais lire le journal dans la chambre.


Le cœur serré de culpabilité, Jenna reste sur le canapé et regarde la télévision d’un air absent. Elle s’en veut à mort d’avoir fait de la peine à Phil et se retient à grand-peine de pleurer.

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95 commentaires

Wizzette

-

Il y a un an

Elle devrait lui dire ces vérités comme ça plus souvent !

Jess Swann

-

Il y a un an

Ah oui, elle devrait parce que là, il est un peu calmé
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