Fyctia
7. Prudence
Je conduis en silence jusqu’à l’appartement de Cassandre. Les yeux dans le vague ma compagne ne m’a pas adressé un mot depuis qu’on a quitté la maison de ses parents. Tant mieux, je n’aurais pas eu la patience d’écouter une fois de plus ses jérémiades.
Je lui laisse un peu de temps pour digérer ce qu’il vient de se passer avant d’enclencher la seconde étape de mon plan.
À peine les clefs déposées dans la coupelle de l’entrée, je passe à l’attaque. Ma grand-mère m’a appris à toujours battre le fer tant qu’il est chaud !
— Écoute mon cœur je suis désolée que ça se soit passé comme ça, je débute avec un ton mielleux. Je n’aurais jamais dû parler de notre intimité de cette manière, mais leur attitude m’a mise hors de moi et je n’ai pas pu rester les bras croisés à les laisser nous cracher au visage sans répliquer ! Ils nous ont manqué de respect... Ils t’ont manqué de respect ! j’ajoute d’une voix plus forte.
J’avance vers elle et prends son menton entre mes doigts pour relever son visage.
— On savait que ça ne serait pas facile de leur faire accepter notre couple et nos différences, je poursuis avec douceur, mais n’oublie pas que tant que nous restons soudées rien ne pourra nous atteindre !
Je dépose un baiser tendre sur ses lèvres auquel elle répond avec avidité. Je ne peux m’empêcher de sourire. Tout se déroule comme je l’espérais ! Je la repousse avec délicatesse et plante mon regard dans ses yeux chocolat.
— Tu devrais aller te coucher, après toutes ces émotions tu dois être épuisée. Et ne t’inquiète pas tout ira en s’améliorant, demain est une nouvelle journée.
Je mens, mais je n’en ai que faire. Cassandre n’est qu’un pion sur mon échiquier.
— Tu as raison, me répond-elle en plaquant une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes.
Son baiser devient plus entreprenant et je me force à glousser quand ses mains passent sous mon tee-shirt et remontent vers ma poitrine alors que mon corps y reste insensible.
— Petite dévergondée que penseraient tes parents s’ils nous voyaient ? je murmure contre sa bouche pour la forme.
— Laissons-les penser ce qu’ils veulent, tant que tu es à mes côtés je sais que tout se passera bien.
La confiance qu’elle m’accorde me ferait presque culpabiliser. Enfin si j’étais encore capable de ressentir d’autres sentiments que de la colère et de la haine.
— Quand je songe que Théo n’a pas pris notre défense une seule fois ça me met hors de moi ! Je le pensais plus ouvert d’esprit ! Je suis tellement déçue ! reprend-elle avec virulence en se détachant de moi. Tu as vu la manière dont il t’a dévisagé ?
— Il a peut-être juste été surpris, reconnais que ça a dû être un choc pour eux, ils s’attendaient à un costume trois-pièces propre sur lui et à la réputation irréprochable et ils ont eu le droit à une femme aux cheveux roses, à la langue bien pendue et artiste de surcroit, ça en aurait surpris plus d’un tu ne crois pas ?
— Tu as probablement raison...
— J’ai toujours raison, je la taquine.
Pour la première fois de la soirée, elle m’adresse un sourire franc et tout en entrelaçant nos doigts m’attire avec elle dans la chambre à coucher. Je m’adosse au mur en l’observant se déshabiller avec lenteur. Elle me lance des regards aguicheurs à chaque vêtement en moins et je hausse un sourcil intriguée par son manège. Elle n’est pas entreprenante en temps normal. Enfin je ne vais pas me plaindre devant un peu de spontanéité de sa part.
S’il y a bien une chose que j’apprécie chez Cassandre, c’est sa candeur lors de nos parties de jambes en l’air. Bien que ça ne suffise pas à me contenter...
Je ne me fais pas prier pour la rejoindre sur le lit quand elle me fait signe. Et sans préliminaires mes mains s’accrochent à ses hanches et je la fais rouler sous mon corps. Son rire cristallin se répercute dans mon cou alors que mes doigts glissent sur sa peau nue en laissant une nuée de frissons sur leur passage.
— Arrête, tu me chatouilles, je l’entends glousser alors qu’elle se tortille sous moi.
Je me stoppe et sans cérémonie presse ma main sur sa culotte.
— Et là je te chatouille toujours ? je lui demande en remuant mes doigts dans des gestes suggestifs.
Son corps se tend, elle déglutit avec peine et ses joues prennent une teinte rosée. Ça m’amuse de voir qu’après six mois de relations elle est toujours aussi gênée quand je lui susurre des mots cochons. Je l’envie presque.
Moi plus rien ne me surprend.
Elle gémit alors que mon pouce taquine son clitoris à travers le tissu. Je poursuis mes gestes circulaires encore quelques minutes puis quand je la sens au bord du précipice je retire ma main et plonge mon visage dans son cou. La frustration la fait grogner.
Je jubile.
Elle frotte ses cuisses entre elles, comme pour éteindre le brasier que j’ai allumé, mais je l’en empêche en glissant l’une de mes jambes entre les siennes.
— Prudence... me supplie-t-elle dans un râle.
— Tu sais comment ça fonctionne, dis-moi ce que tu veux ! je lui ordonne.
Elle attrape mon visage entre ses mains et plaque ses lèvres contre les miennes avec passion. Tiens, c’est nouveau ça ! Miss chasteté se dévergonde enfin ! Sa langue se faufile jusqu’à la mienne et joue avec mon piercing. Une pointe de désir m’anime et je lui réponds avec plus de ferveur que je ne l’ai jamais fait jusqu’à aujourd’hui.
Le sexe n’est qu’un moyen de la séduire, de la garder sous mon contrôle et même si ça m’amuse beaucoup de lui faire perdre tous ses moyens entre mes doigts experts, soyons honnête ce n’est largement pas suffisant pour me faire prendre mon pied. Certains diront que je ne vaux pas mieux qu’une pute, je leur répondrais simplement que je suis bien pire que ça ! Tous les coups sont permis pour arriver à mes fins et je ne reculerai devant rien même si pour cela je dois utiliser mon corps !
Et puis Cassandre n’est pas la pire des nanas avec laquelle j’ai pu coucher. J’aurais pu tomber sur bien pire. J’ai déjà eu des partenaires bien plus déplaisants que la jeune femme voluptueuse qui se déhanche sous moi. Je pourrais presque prendre du plaisir avec elle si elle était capable de m’offrir ce qui m’excite... Or malheureusement pour Cassandre, elle n’aura jamais assez de caractère pour me dompter !
Un coup d’œil rapide au réveil sur la table de chevet me fait réaliser que l’heure tourne. Si je ne veux pas être en retard, il est temps d’arrêter là la mascarade. J’adore la torturer, mais ce soir j’ai des choses plus importantes à faire. Alors sans perdre de temps je la libère de cet orgasme qui enfle en elle.
Le son rauque qui sort de sa bouche au moment de sa délivrance me fait frissonner de plaisir ! Pas que ça m’excite sexuellement parlant. Mais la façon dont elle s’abandonne entre mes bras, dont elle se laisse aller me galvanise ! Elle m’appartient corps et âmes !
Simple pantin entre les mains de sa marionnettiste...
11 commentaires
Sand Canavaggia
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Il y a 6 ans
Manon Kaljar
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Il y a 6 ans
Estelle Miccoli
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Il y a 6 ans
Manon Kaljar
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Caro Handon
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Manon Kaljar
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Camille Jobert
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Manon Kaljar
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Harley Joke
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Il y a 6 ans
Manon Kaljar
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Il y a 6 ans