Emmy Jolly Alpha Victory 32: Une pièce bien sombre

32: Une pièce bien sombre

Virgil est le premier à se faufiler. Je passe en deuxième tentant de protéger Arielle. Elle se sent inutile mais reste maîtresse de ses émotions.


—Ne pas paniquer, me souffle-t-elle.


Tout est noir, brumeux et oppressant. Je commence à avoir des suées. Il faut que je me reconnecte à la réalité. Ne…pas…paniquer. Même si nous ne voyons rien, nous sentons cette chaleur, ces relents de transpirations.


Il y a quelqu’un d’autre ici dans cette pièce, je le sens.


Nous sommes désormais collés les uns aux autres et j’entends murmurer Arielle avec irritation :


—Qu’est-ce que tu touches, crétin !


—C’est toi qui me tripotes la main, je te signale.


—Chut ! Vous deux ! leur intime-je. L’air ici est suffoquant. Je peine à respirer.


Un éclair foudroyant s’anime. Je suis aveuglé et tente de me cacher les yeux. Et je caresse de mon autre main mon holster afin de me donner une contenance. Je tente de me rassurer avec cette simple arme factice, c'est pathétique.


La lumière s’atténue et je me retourne. Je visualise mes deux autres camarades derrière moi très proches l'un de l'autre.


Arielle, en effet, a les deux bras crispés à ceux de Virgil qui est aussi apeuré qu’elle.


Troublés d’être découverts dans cette position, ils se détachent l’un de l’autre.


—Quoi, qu’est-ce que tu regardes ? s’enflamme Virgil en me regardant. Je ne dis rien et arbore un sourire en coin.


—J’aime pas l’obscurité, ça me fout les jetons ! chuchote à son tour mon amie pour se déculpabiliser.


—Hey ! Venez-là ! entends-je vociférer à ma droite.


Un petit éclairage provenant de cette direction nous incite à avancer. Nous reconnaissons l’un des deux imbéciles restants.


Il est recroquevillé sur lui-même, assis à même le sol derrière un énorme panneau indicateur. Je ne parviens pas à lire ce qui est noté.


—Où est ton ami ?


—Je ne sais pas…euh il y a eu cette alarme, puis un coup est parti. Et…il …a…disparu. Je me suis caché ici.


Nous devons bouger et ne pas rester ici. L’alarme se sécurité ou que sais-je peut retentir à tout moment. Ou même peut-être y’a-t-il un détecteur de mouvements ?


Je leur signale et nous ouvrons les yeux afin d’examiner le moindre objet suspect. Tout est tamisé et nous comprenons que nous sommes face à un miroir réfléchissant reproduisant nos faits et gestes à l’identique.

Ce qui donne à la pièce un aspect grandissant.


Je m’aperçois que les panneaux sont en fait des écrans holographiques. L’un d’eux se met en route et c’est de là que provient l’éclair du début. Il affiche alors l’image de nos trois autres camarades prisonniers dans une pièce hermétique en train de chercher à s’échapper de leur condition.


Ils sont plongés dans le noir complet et c’est une caméra thermique qui les filme et au vu de la température corporelle de leur corps. Ils ont apparemment chauds, très chauds.


—Il faut les sortir de là ! s’indigne leur ami.


—Ce n’est pas la mission, vocifère Virgil.


Mais je me questionne quelle est la véritable mission ?


Aider nos compagnons ou bien sauver de potentiels victimes ?


« Vous n’êtes plus que quatre. Sachez que votre épreuve qui a commencé doit vous mener à localiser des otages retenus dans le bâtiment. »


—Mais ils sont où ces fichus otages, hein ? Non moi j’arrête, je veux retrouver mes potes !

Virgil s’enflamme et le secoue en lui intimant de garder son calme.


L’odeur âcre qui surgit de la pièce me fait penser que quelque chose est en train de brûler. Cette invasion piquante et irritante me freine et j’en informe mes camarades.


—Bougeons ! Quelque chose est en train de cramer.


—C’est pour nous mitonner un joli piège ! Rien de bien méchant. Virgil est unanime il ne faut pas en tenir compte puis il reprend :


—Et tu crois qu’on doit passer par où, y’a rien ici ! Aucune ouverture sur quoi que ce soit !


—Oui, peut-être que c’est un test comme tu dis et qu’il n’y a pas d’issue mais on doit bouger !


—Arrêtez vous deux ! nous implore Arielle.


Je comprends que ce n’est pas le moment de rendre des comptes. Il nous faut plutôt agir !

Je reste quelques secondes en suspens à réfléchir. Je sens un courant d’air parvenant à mon visage et comprend que cette pièce condamnée doit posséder un passage secret. Tout en me faisant discret afin de ne pas déclencher une alerte, je tâtonne le mur.


—Qu’est-ce que tu fais Kanes ? Me questionne Virgil.


—Je cherche, je me bouge quoi ! Ma colère se voit-elle sur mon visage ? Ou l’exaspération ?


Arielle m’imite et semble avoir compris ma quête.


Je lui chuchote : —Virgil est un crétin n’est-ce pas ?


—Je le sais, pourquoi tu me l’affirmes ?


—Eh, regardez ! signale l’autre camarade de jeu qui se prénomme Jules. En effet, nous sommes bien obligés de lui demander son nom !


Celui-ci est parvenu à trouver un bouton caché dans un pan du mur. Il nous le montre, n’osant pas appuyer dessus.


La peur que ce soit un avertissement me submerge. Je regarde mes deux compagnons et l’incite néanmoins à le faire.


—Vas-y ! lui intime-je.


Une fois qu’il s’y applique, un accès dissimulé émerge en s’ouvrant verticalement.


Nous rappliquons devant ce trou en nous interrogeant les uns et les autres.


Qui est assez courageux pour se lancer ?


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3 commentaires

Gottesmann Pascal

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Il y a 5 mois

Courage, il y a une issue. Ça étonne de voir Kanes et Virgil forcés de faire équipe. Espérons que ça fonctionne.

Emmy Jolly

-

Il y a 5 mois

Oui ils n'ont pas eu trop le choix, ça va peut-être les rapprocher ou pas...
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