Fyctia
24: La machine temporelle
Je m’approche de la machine qui au centre de la pièce est un trésor à manipuler avec précaution.
Le Professeur Norton, cette fois a le nez rivé sur un des écrans de contrôle. Il ne fait pas attention à nous. Calvin me fait un clin d’œil. J’ai beau usé de toute ma répartie, je ne lâche pas l’affaire. Il est conscient que je ne suis pas un type manipulable.
Toutefois là, je risque ma réputation s’il s’aperçoit que je suis capable de le croire.
Je le suis et il est dos à moi désormais. Il s’arrête devant la fameuse cabine habillant cette mystérieuse machine. Puis il appuie sur une manette positionnée en hauteur. Rien ne se passe.
Il continue d’agir en effectuant une autre manœuvre. Il appuie sur différents boutons qui clignotent de façon désordonnée. Qu’est-ce qu’il fabrique ?
Un bourdonnement se fait entendre et j’ose toucher la machine qui vibre et semble se réveiller. Le Professeur Norton ne remarque rien. J’ai cru comprendre qu’il est sourd et il ne s’aperçoit pas que Calvin a enclenché un mécanisme, trop affairé à lire ses notes.
—Tu as le droit de…
Il ne me laisse pas le temps de continuer et enclenche un autre bouton beaucoup plus volumineux.
—Tu veux entendre le son de l’espace ? Viens et écoute…
Un cliquetis et un son continu surgit d’un haut-parleur dont je viens juste de m’apercevoir de sa présence. Mais dans l’espace il n’y a pas d’air à ce que je sache, donc impossible de reproduire une quelconque transmission acoustique.
—Nous sommes parvenus à capter des ondes différentes de celles que nous avons l’habitude d’entendre. C’est mystérieux et ça s’apparente à des pulsations cosmiques. On dirait des bourdonnements ou des sifflements.
Je dresse l’oreille et distingue comme des chuchotements lointains. Nous sommes au bord d’un vide intersidérale. Je ne sais pas jusqu’où ces ondes vont et viennent. Mais c’est majestueux d’entendre comme les battements de cœur invoquant la vie avec certains événements cosmiques qui apportent du rythme face à l’immensité. L’espace est loin d’être silencieux.
—Parfois on perçoit des détonations liées aux explosions de supernova ou des météorites. Mais le mieux ce serait de naviguer dans ces vaisseaux qui vont loin, très loin…C’est mon rêve.
Il me parle avec tant d’ardeur que moi, ce garçon farouche que je suis, en devient ébloui par ses confessions. Je ne sais pas s’il est franc ou s’il joue un rôle mais il est captivé et en devient captivant.
—Toi, tu aspires à quoi ? me demande- t-il.
—Oh, évitez les pirates de l’espace tout d’abord et puis…même si l’univers est mystérieux déjoué le temps serait ma priorité.
—Tu suis les idées de ce vieux croûton alors ?
Je suis étonné de l’entendre parler du Professeur Norton de cette manière. Celui-ci d’ailleurs se tourne vers nous et semble être dans un flou total.
—Vous avez trouvé quelque chose ? nous interroge-t-il en surélevant le siège dans lequel il est installé.
—Non, je montre à Kanes cette magnifique machine, crie Calvin à son encontre.
Il nous scrute en hochant la tête, mais je devine qu’il n’a rien compris à la vue de son expression perplexe. Il hésite à nous répondre puis il nous annonce qu’il doit quitter les lieux. Il nous incite à faire de même. Cet endroit est sous sa responsabilité alors il ne préfère pas nous laisser seuls ici.
A cet instant, mon attention est attirée sur un déclic mécanique, comme un message s’immisçant dans l’un des appareils à écran de contrôle. Je sors de ma léthargie pour aller vérifier d’où provient ce son.
Calvin qui a lui aussi compris que quelque chose se trame, me talonne. Le Professeur en proie au doute examine chaque écran avant de me suivre du regard et me rejoindre. J’ai détecté sur le plus proche ordinateur relié au prototype temporel, un mouvement.
Ce sont des lignes de chiffres qui ne cessent de se manifester en s’animant de façon linéaire. Il s’ensuit une série de lettres incohérentes. Cela n’a aucun sens, et je reste comme hypnotisé par ce phénomène. Mon esprit extrapole des tas de significations plus ou moins exactes. Calvin me pousse afin d’examiner le message. Le Professeur Norton a les mains collées au clavier et tente d’arrêter la machine. Je ne saisis pas pourquoi sur le moment parce que ça m’a tout l’air d’être inoffensif.
C’est juste un communiqué provenant de l’intérieur du bâtiment car l’adresse est liée à Alpha Victory, je reconnais l’emblème et les symboles prisées de cette académie qui tourne en boucle en fond d’écran. Calvin empêche le Professeur d’éteindre en apposant sa main sur son bras afin de le stopper dans son élan.
—Je serai vous je ne ferai pas ça ! lui indique t-il en lui montrant les autres écrans qui se mettent en action.
En effet, toutes les machines s’agitent et le même message s’affiche un peu partout.
Je tilte à la façon de faire, c’est un système de piratage, quelqu’un s’introduit dans le cerveau d’Alpha Victory. Si on débranche tout, ce sera pire, il envahira les sources endormies.
De toute manière c’est trop tard. L’ennemi est déjà ici dans cette école.
Nous laissons faire et tentons de prévenir le Directeur. Mais tout est hors circuit. Les portes sont verrouillées et nous ne pouvons plus sortir.
Plus rien n’est opérationnel et l’alarme retentie comme l’autre nuit. Des lumières rougeoyantes nous inonde et désormais prisonniers, nous nous jaugeons.
—Nous devons sortir d’ici, professeur, ça devient urgent ! s’inquiète Calvin paniqué.
—Il faut protéger nos données, se lamente Monsieur Norton…
J’examine les alentours et me jette sur la machine temporelle. Elle est fragile car elle dépend de toutes les données enfermées dans ces ordinateurs alentours. J’actionne la manivelle afin de clôturer toutes les informations qui transitent dans son cerveau. Mais trop tard, elle est en vrille. Elle menace de griller.
—Non ! pas tout mon travail ! déplore Monsieur Norton en examinant ses outils réduits à néant.
Je tente de réfléchir.
—Rien n’est perdu, il faut juste…
Je relis le message envoyé et incite le Professeur à me laisser faire.
Je pianote sur le clavier, deux ou trois formules que j’ai appris à utiliser afin de piéger un haker. Il s’agit d’un virus qui pourrait l’empêcher de continuer. J’avais pensé à cela lors de notre cours d’informatique avec Monsieur Anderson mais je n’ai pas eu le temps de me pencher dessus plus en détail.
Là dans l’urgence, j’improvise.
16 commentaires
Herrade_Riard
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Il y a 6 mois
Emmy Jolly
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Il y a 6 mois
Gottesmann Pascal
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Il y a 6 mois
Emmy Jolly
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Il y a 6 mois
Origami
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Emmy Jolly
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doctor who
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Il y a 6 mois
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Emmy Jolly
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Il y a 6 mois