Fyctia
23: Zone Temporis
Nous avons du temps libre ce matin, alors je vais en profiter pour aller visiter l’aile Ouest où se situe le pôle scientifique. J’en ai fait part à mes amis, qui me soutiennent sur ce coup-là.
Jamais je n’avais été aussi proche de camarades parmi lesquels me confier à eux s’avère facile finalement . Bon, je ne leur ai pas tout dit sur mes réelles intentions. Toutefois, être recruté dans un groupe comme celui-ci me tente divinement bien. Ce ne sera que bénéfique.
Je récupère l’écusson qui nous a été confié afin de me présenter au bureau du professeur Norton. Je n’ai pas besoin d’aller jusqu’au bout puisque le voilà qui arrive droit sur moi. Il n’est plus tout jeune, à ses manières de cheminer de long en large de ce couloir. Il me fait un sourire de connivence lorsque je le croise. Je n’ose pas l’interpeller, mais l’envie est la plus forte alors je le hèle.
—Professeur Norton !
Il ne e retourne pas, il ne m’a pas entendu c’est certain, alors je parle un peu plus fort en tentant de me rapprocher de lui.
—Monsieur, je souhaiterai vous parler, c’est possible ?
Il stoppe son élan et il manipule son veston à la recherche de quelque chose. Il en ressort un petit appareil qu’il me tend. C’est un amplificateur de son.
—Veuillez parler dedans, s’il vous plaît. Mon audition n’est plus très bonne.
—Je suis Kanes Golden, élève de première année et je vous ai entendu à la soirée d’accueil. J’aimerai rejoindre votre groupe.
Le son de ma voix est accru et j’ai l’impression que toute l’école m’a entendu !
J’ai réussi non sans mal à tout débiter d’une traite et à part quelques cafouillages, il semble m’avoir compris. Il se penche vers moi et pose sa main sur mon épaule.
—Suivez-moi alors, j’allais justement me rendre dans la zone Temporis.
Je suis enjoué à l’idée de pouvoir visiter cette zone. Alors c’est avec entrain que mes pas s’accordent aux siens. Nous arrivons devant un accès exclusivement emprunté par les professeurs. Il positionne son œil droit sur un petit écran noir qui s’illumine d’une teinte bleutée. Le portrait de ce Professeur rajeuni s’affiche.
—Quelle joie, j’ai la même tête qu’il y a vingt ans ! s’exclame-t-il en riant.
Je l’accompagne dans son hilarité, en tentant de faire bonne figure et ne pas en faire trop.
La porte s’ouvre comme par enchantement et j’atterris dans un autre monde. Nous longeons encore un couloir, où tout est lumineux à outrance. J'hésite à fermer les yeux afin de ménager ma vision.
—Voilà, ici c’est l’antre de Temporis. Notre lieu de culte qui nous permet de travailler comme vous le savez sur l’espace-temps.
Des portes fermées se présentent à nous, mais nous continuions d’avancer.
Je ne sais plus quoi dire et ainsi nous nous engouffrons dans un passage étroit menant dans une salle beaucoup moins éblouissante. Elle est impressionnante cette fois-ci par sa grandeur et tout l’espace qui entoure une énorme machine.
Je ne sais pas ce qu’elle représente. Elle est oblique et des fils dépassent de sa structure. Elle peut s’apparenter à une cabine qui aurait été secouée dans tous les sens. De plus, de longs meubles accolés au mur du fond sont agrémentées de divers écrans de toute forme. Des boutons, des manettes, des câbles, des appareils inconnus sont aussi de la partie.
Bref, c’est un laboratoire de ce qu’il y a de plus banal et je m’y sens comme appelé par toutes ces technologies désormais à ma portée. Je lui demande d’une voix timide :
—Vous êtes d’accord que je rejoigne votre atelier ?
Il dépose sa machine auditive et me présente un siège.
—Bien sûr, mon petit. Les autres ne devraient plus tarder. Ils sont au nombre de quatre, éparpillés sur tous les cursus de Alpha Victory. Nous sommes donc peu nombreux et nous t’accueillons avec plaisir.
En attendant, il m’explique les rudiments d’un bon scientifique. Mais je suis complètement perdu par les termes qu’il emploie. Les mots temporalité, champ visuel, étoile statique et relativité sont seulement les termes que mon cerveau arrive à capter.
La nuit pour moi ayant été courte, le manque de sommeil y est pour quelque chose. Je parviens à donner le ton en opinant à chaque phrase. Un premier, suivi de deux autres élèves font leur entrée. Ils se présentent tour à tour en indiquant leurs années d’étude. Il y a Garett et Davy, en troisième année et Paul en deuxième année.
—Il manque Calvin en quatrième, m’informe le plus hardi, Garett.
Il est collé à ce qui semble être son ami Davy. Un boutonneux qui n’a pas le physique d’un agent de police. Il me fait penser à Pearson dans son attitude de timide.
Paul est plus ouvert mais aussi plus téméraire. Il vient à ma rencontre et veut connaître mon identité.
Nous sommes ensuite dérangés par le dernier venu, et je suis surpris de constater que son visage ne m’est pas inconnu. Un grand gaillard qui m’a fait une drôle d’impression. Le compagnon de Max, que j’ai aperçu à la soirée d’accueil et dont l’apparence m’a fait froid dans le dos. C’est toujours le cas. Je ne le sens pas ce type, Calvin.
—Oh, un nouveau ? interroge- t-il le Professeur Norton sans émettre la moindre formule de de bienvenue.
Ses yeux braqués sur moi, il me passe au radar. Je me lève afin de les rejoindre. Ils sont tous groupés devant Monsieur Norton qui m’incite à me dévoiler.
—Je suis enchanté, moi c’est Kanes Golden, première année, me présente-je d’une voix enjouée.
J’essaye de me mettre à l’aise, ce que les trois autres font par leur regard chaleureux. Ce qui n’est pas le cas de Calvin. C’est le frère de Virgil ou quoi ?
Je n’en fais pas de cas et écoute avec attention toutes les explications du Professeur qui relate les avancées du groupe.
—Cependant, vous serez amené à travailler avec moi sur votre temps libre. Regardez cette machine, elle est en passe d’être un prototype.
Il se tourne vers cette cabine qui me surprend par sa physionomie. Elle n’a pas l’air d’être très établie au vu de sa forme.
Calvin qui me reluque sans vergogne vient à ma rencontre avant que nous ne quittions la salle.
—T’es le type bizarre de première année, m’annonce-t-il comme si c’était un fait avéré.
Je ne sais pas comment le prendre alors je me dis que Max a dû lui parler de moi. Avant que mes capacités ne s’ébruitent j’esquive sa remarque.
Je prends sur moi afin de mieux le connaître, ce n’est pas en étant comme lui, désagréable que les choses avanceront. Alors je tente une approche.
—Tu es ici dans ce groupe depuis combien de temps ?
Il est surpris et se masse le menton d’un sourire ironique.
—Cela fait plus d’un an. Tu veux que je te montre un truc ?
Il a cet air arrogant qui ne me plaît pas mais je me dis pourquoi pas ?
Les autres ont désertés la salle. Le Professeur Norton est penché sur un tableau face à des notes gribouillées à la main.
Je n’ai donc rien à craindre, non ?
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Gottesmann Pascal
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