Fyctia

Quelle est la destinée qui me permettra de tourner une nouvelle page ? Celle de ma vie passée, à l’heure où je n’étais qu’un enfant.

Je vais désormais œuvrer à devenir un homme. Le passage que nous prenons, nous indique que la lumière est bien distincte des écrans qui nous font face.

Une présentation des différents cours qui vont nous être donnés passe en boucle. La voix du directeur se fait entendre et nous rappelle les indications à prendre pour une bonne conduite.

« Je m’adresse à vous, futurs agents d’Alpha Victory, cette école à pour but de vous rendre efficace, et prompt à défendre notre planète, envahie par le mal naissant. L’avenir est entre vos mains ! Courage et détermination sont les seuls mots d’ordre ! »

Des images d’agents des forces de l’ordre en pleine action nous transporte dans l’actualité et la réalité de la vie.

Arielle, Lény, Pearson et moi nous nous jaugeons. Une peur s’empare dans les yeux de mes camarades lorsqu’un hommage est rendu à tous ces héros du quotidien. Une vie sacrifiée pour un geste et un acte de bravoure. Lorsque s’affiche la photo de mon père, j’ai mon cœur qui s’emballe.

Ses yeux pétillants, son costume qu’il porte fièrement avec le torse en avant, les bras croisés, pour se montrer parfaitement à l’aise dans son rôle de justicier journalier.

Je regrette ce qui s’est passé, s’il n’est plus là, c’est de ma faute. Jamais je ne me remettrais de sa disparition. J’ai les larmes pointant au creux de mes prunelles et Arielle l’observe.

—Tu lui ressembles beaucoup, m’assure Arielle par ces mots qui me touchent.

— Il serait heureux de te voir, ici !

Pearson qui les yeux rivés sur l’écran, comprend et semble perturbé par toute cette effusion de sentiments.

—Rien, n’est fait pour nous soulager, les héros sont à l’honneur à ce que je vois…avant que j’en devienne un, il y a de la marge !

—Pearson, il faut que tu croies en toi ! Ne sois pas pessimiste, tente de le convaincre Arielle.

Lény, plus en retrait a les yeux rivés sur les machines d’entraînement qu’il reluque avec sévérité.

Il nous montre sa musculature afin d’argumenter ses désirs.

—Moi, j’ai hâte en tout cas de m’exercer.

Je dois dire qu’il est très musclé pour son âge. A côté, Pearson et moi, sommes ridicules. Ce qui ne nous empêchera pas d’augmenter notre masse musculaire à l’avenir. Ce dont j’espère !

Un homme, très grand et dont le physique ne reflète pas son rôle de sportif, nous rejoint en sautillant. Il est déjà dans le rythme d’une course illusoire. Ses jambes sont longues, ses traits sont fins et sa carrure se veut filiforme. Pas une once de graisse ne dépasse de ce corps tout sauf vraiment athlétique. Il n’est pas si vieux que ça, à en juger par son attitude et ses cheveux longs clairsemés et très noir. Son visage reflète la trentaine à tout cassé.

Il a les yeux creux tout comme son regard exorbité où aucun sourire n’est à déplorer. Son air strict et indépendant nous accorde un air désobligeant. Il a revêtu une combinaison moulante aux couleurs de l’académie. Il tape dans ses mains de manière brutale.

—Je vous prie de vous taire ! J’exige le silence !

Le brouhaha ambiant ne cesse pas pour autant et j’aperçois Virgil qui au-devant des élèves siffle pour attirer le silence. Monsieur Mayson dont les cernes annoncent une fatigue latente semble modéré ses ardeurs.

—Merci, mon brave ! Maintenant vous pouvez vous dirigez vers les vestiaires, une tenue de sport vous attend. Et vous...il s’adresse alors à Virgil :

—Vous m’aiderez à installer la salle. Je vous prépare une séance de musculation, avant un échauffement dans les règles cela va sans dire !

Notre groupe se sépare, Arielle allant se dévêtir dans une pièce adaptée, je suis Lény qui est également talonné par Pearson.

—Oh ! le look du type ! Je ne le sens pas ce Monsieur Mayson, s’indigne Lény, en proie à un sourire en coin. Il se moque ouvertement de ce professeur atypique. Moi, je ne dis rien et m’installe dans le vestiaire à la recherche de la tenue appropriée. Un casier est à notre nom, il suffit d’apposer son doigt et celui-ci s’ouvre instantanément.

Une combinaison semblable à notre nouveau professeur me fait face. Je m’en empare en comprenant que son tissu et sa texture ont été préalablement étudié pour chaque morphologie. La mienne est basique, et je commence à me déshabiller lorsque je suis frappé dans le dos.

—Kanes ! Alors, paré à tout défoncer ! Au fait, ton cher papa pose très bien sur les écrans !

Je me retourne et me retrouve devant Virgil. Qu’est-ce qu’il me veut ? Et pourquoi me parler de mon père ! Il ose me défier, c’est cela ! pensé-je.

Je reste sans voix, incapable de répondre. Je n’ai aucune répartie cinglante à lui retourner dans sa face de premier de la classe. Il me sort par les yeux rien qu’à ses mimiques dédaigneuses.

Lény qui a tout entendu, le snobe en venant directement se mettre en avant.

—C’est pas l’amabilité qui te bouffe, toi ! Tu ferais mieux de gonfler tes pectoraux avant tes paroles !

Virgil le toise et sans un geste plaisant, repart en direction de son casier.

—Je l’ai bien mouché ! Hein ! se vante-t-il par la suite.

Jamais je ne parviendrais à le cerner ce type ! pensé-je complètement obnubilé par ce qu’il vient de me dire. Comment ose- t-il me parler de mon père ?

Je laisse couler et me vêtis à la hâte.

Je me sens immédiatement à mon aise dans cet habit agréable. C’est une combinaison connectée, qui permet grâce à l’aide de micro- capteurs incrustés dans le tissu. Ce qui est adéquat pour analyser nos mouvements, notre température corporelle, notre tension, notre activité pulmonaire et cardiaque, mais aussi de mesurer la distance parcourue, le nombre de pas, le nombre de calories dépensées. Bref, ce vêtement biométrique sera un atout essentiel pour notre bien-être physique.

Une fois parés, nous nous réunissons tous devant l’écran géant de présentation. Le professeur Mayson, lance un programme de connexion à notre survêtement.

—Tous les résultats seront affichés ici même ! Vous devez obtenir les points nécessaires à la validation de votre futur cursus. Cela demande donc de l’endurance, du mental et du souffle !

Il lève les bras et c’est alors qu’apparaît tout un panel d’instrument de torture.