Fyctia

Un portail s’ouvre et nous sommes invités à fouler en cadence cette future salle d’entraînement. Des machines de cardio, des tapis de course, des appareils où nous devons pédaler, des altères, des barres de descente. Nous devons grimper également le long d’une corde. Bref, tout est à la mode de l’ancien temps.

Je me remémore ces films que je visionnais avec mon père dans mon enfance où il était question de se surpasser pour évoluer. De maintenir à flot ses formes physiques, que courir dans les rues ne menait pas forcément à la réussite et une activité optimum. Je vais être désormais confronté à ma hantise, me libérer de cette peur de manquer de souffle. De ne plus pouvoir réussir à gérer l’échec. La peur de se faire engloutir par une menace bien plus grande que moi parce que je ne suis pas armé pour.

Après quelques heures, où je me suis démené comme un acharné sur cette machine de course, le repos est de mise.

Nous nous sommes relayés chacun notre tour afin d’utiliser chaque appareil et nous mesurer à des épreuves d'endurance. Ceci nous permet de nous rendre compte de notre potentiel.

Non pas que c’est une course au meilleur mais pas loin ! Arielle est une super concurrente, je ne parle même pas de Lény ! Avec son corps athlétique, il en rameute des regards. Du moins, de la part du peu de filles qui sont présentes.

Pearson s'en sort pas mal, il ne faut pas se fier à sa réserve, il peut être un compétiteur hors pair. C’est un mec tout en discrétion mais tout en force mentale !

J’admire avec une certaine envie mes nouveaux amis. Il n’y a rien qui semble les atteindre au plus profond d’eux. C'est du moins ce qu'ils laissent transparaître. Je ressens chez Pearson, une certaine réticence ou un mal être qui l’habite.

J'espère l'aider au mieux même si j'ai moi-même quelques difficultés à prendre confiance en moi. Puisque depuis tout petit, il en a toujours été ainsi. Je récupère un linge pour m’essuyer et il en va de même pour tous les élèves. Je regagne dans un silence qui ne me rassure pas, les vestiaires. Les uns sont déjà en pleine séance de lavage externe. Une bonne douche permet de se rafraichir. Mes muscles sont endoloris, les effets sur mon organisme ne se ressentiront que demain. Ces épreuves intensives ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attend.

—T’as vu, j’ai gagné un ticket ! S’exclame Lény. Sa performance en effet, lui a valu une attention particulière du professeur, qui applique une récompense au premier. Je n’aime pas cette façon de faire, mais j’espère progresser et être dans le sens de marche à venir !

—Tu viens te doucher ? insiste-t-il en gonflant ses muscles.

Nous avons accès à des douches personnalisées et individuelles où nous avons chacun notre intimité. Ce qui n’est pas plus mal, me trouver face à ces fous de la compétition, tel que Virgil ne m’attire guère. J’ai bien assez de son regard machiavélique.

J’espère percer un jour son caractère désobligeant.

J’ouvre mon casier afin de récupérer mes affaires lorsque je remarque un objet insolite...