Fyctia
43-Anniversaire (1/3)
Althea se délecte de la sensation des bras de Jamie autour d’elle et de cette impression d’être toujours protégée.
— C’est vrai ? Tu te sens vraiment bien avec moi ?
— Oui, mon idiote adorée.
Elle pouffe alors et se serre encore plus fort contre lui.
— Je suis désolée pour mon comportement tout à l’heure, reprend-elle après un petit moment, sa tête relevée vers lui.
— Eh bien, c’était loin d’être désagréable, si tu vois ce que je veux dire, mais est-ce que ça t’a plu, toi ? C’est l’essentiel, puce. Je n'aimerais pas qu’on fasse des choses ensemble qui te mettent mal à l’aise.
— C’était juste une pipe, Jamie, répond-elle dans un haussement d’épaules, j’ai bien aimé, je t’assure. Et j’ai envie de… hum… enfin, tu vois.
Elle effectue de vagues gestes avec ses mains.
— De ? Non, je ne vois pas, dit-il avec un irritant sourire en coin.
— Arghhhh, tu fais exprès... J’ai envie de découvrir de nouvelles choses grâce à toi. J’aimerais tout explorer avec toi. Parce que je te fais confiance, je crois en nous, et parce que je me sens bien avec toi, moi aussi.
— Ok, ma belle. On explorera tout ce que tu veux. Peut-être pas ce soir, par contre, hein ?
Elle hoche la tête, et le serre encore un peu plus fort, comme si elle n’allait plus jamais le lâcher.
— Eh, allons tuer quelques monstres, ok ? demande-t-il après un instant, la voix légèrement rauque. Je pense qu'il te reste un peu de colère à évacuer, non ?
— Oui, probablement.
Ils quittent l’atelier et s’enfoncent, main dans la main, dans les petites rues entre Shoreditch High Street et Old Street.
Au bout d’une demi-heure, ils doivent déclarer forfait.
— Je suis désolé, admet Jamie dans un haussement d’épaules, je crois que les méchants font grève ce soir.
— Oui, tant pis, dit-elle dans un joli rire. Je n’étais plus énervée du tout de toute façon, grâce à toi.
— Ah oui ?
Ils se sont arrêtés sous un lampadaire bioluminescent à l’angle de la rue de la jeune femme, et elle hoche simplement la tête en passant ses mains autour de son cou. Il place les siennes dans le bas de son dos et joue avec les boucles brunes qui frôlent sa taille.
— Eh, je voulais te demander, reprend-elle, l’air timide à nouveau, tu n’as peut-être pas fait attention, mais c’est mon anniversaire demain.
— Oui, Althea, je sais.
Le doux regard qu’il pose sur elle réveille les papillons de son ventre et fait naitre un sourire sur ses lèvres.
— Tu veux venir dîner avec Troy et moi ?
— Avec plaisir, ma belle, répond-il sur un ton qui semble presque solennel.
— Cool. Et pas de cadeau ! Je pense par contre que je vais m’accorder une soirée de repos et ne pas faire de ronde.
— Je ferai un tour rapide en rentrant chez moi.
Aucun d’eux ne commente son sous-entendu : il ne dormira pas chez elle pour ne pas perturber Troy.
— Parfait !
Ils se sourient pendant un moment sans rien dire de plus, et il recommence à jouer avec ses cheveux dans son dos.
— Tu devrais t'échapper, ma puce, murmure-t-il en la rapprochant de lui, je suis sur le point de te kidnapper pour toujours.
— Ok, ok.
Leurs bouches se rejoignent pour un dernier baiser qui les laisse pantelants. Althea secoue la tête et se mord la lèvre inférieure quand elle réalise que c’est déjà tellement dur de le quitter.
— Quoi ?
— Rien, répond-elle, une main sur sa joue. À demain, Jamie.
— Bonne nuit, Althea.
Après s’être éloigné du cercle de ses bras, une sensation de froid l’envahit et ne la lâche pas de toute la nuit.
***
— Joyeux anniversaire, Maman ! Je t’aime !
L’exclamation de Troy la tire du sommeil sans ménagement, mais comment lui en vouloir ? Elle le serre de toutes ses forces contre elle, et plonge son nez dans son cou pour capter son odeur sucrée.
— Merci, chou, je t’aime aussi.
— Moi je t’aime encore plus, affirme-t-il sur un ton assuré.
— C’est pas possible ça, Troy, une Maman ça aime le plus fort du monde entier.
—Oh, ok.
Elle s’esclaffe devant son acceptation immédiate et se lève à regret : c’est un jour de semaine, et ils vont à nouveau arriver en retard à l’école.
Leur routine du matin s’enchaine — odeurs de pancakes, portes claquées, t-shirt à l’envers, dents lavées trop vite, cartable coincé sous le lit. Après un dernier câlin sous l’œil bienveillant de la maitresse, Althea se met en route pour l’Electric Coffee.
***
Peu après le rush de midi, Rebecca, queue de cheval haute et chemisier en dentelle, déboule dans le café avec un petit paquet sous le bras et un grand sourire.
— Joyeux anniversaire, Althea ! s’écrie-t-elle après avoir tendu son cadeau à son amie au-dessus du comptoir.
— Merci ! Et ce n’était pas la peine de m’offrir quelque chose, remarque la brune avant de déballer le papier photochromique qui s’adapte à la luminosité ambiante. Eh, un livre qui m’intéresse ! « L’histoire de la mode du dix-neuvième siècle à nos jours ».
— Eh oui, c’est mon métier, tu sais, conseiller mes clients et leur trouver des ouvrages qui peuvent leur plaire ?
— Ah oui, c’est vrai, j’oublie toujours, rigole la jeune barista avec un clin d’œil.
Elle repose le livre après l’avoir feuilleté et se lance dans la préparation de la boisson de son amie.
— Alors, comment va Jamie ? demande cette dernière.
Les joues d’Althea chauffent immédiatement, un grand sourire étire ses lèvres, et elle soupire en regardant ses mains qui tiennent le pot à lait.
— Wow, ok, commente Rebecca, j’en conclus qu’il va très bien. Et toi aussi, du coup.
— J’ose pas en parler à voix haute, confirme Althea dans un murmure, j’ai peur de me porter la poisse ou je sais pas quoi. Mais, euh, il est gentil, et compréhensif, et patient. Bref, il est extraordinaire et ça se passe plutôt bien entre nous.
« Même quand son ex vient me menacer sur mon lieu de travail ».
Son visage tout entier doit approcher le rouge carmin tellement la température de son corps est montée d’un coup d’un seul. Elle tripote son tablier noir qui recouvre une partie de sa jupe longue à imprimé géométrique.
— C’est certain qu’il est extraordinaire, avance la libraire, c’est un démon, après tout.
La jeune chasseuse considère cela un instant, comme si elle avait oublié ce détail après tout ce temps.
— Oui, enfin, c’est plus que ça je pense, je saurais pas l’expliquer.
— Vous êtes peut-être faits l’un pour l’autre, remarque son amie sur un ton badin.
— Ah, Rebecca, arrête avec le romantisme ! Ça n’existe pas, « être faits l’un pour l’autre » !
— Ben, si tu avais vu ta tête il y a une minute, tu ne trouverais pas l’idée complètement folle, crois-moi ! Je ne t’ai jamais vue aussi… aussi rayonnante…
La voix de la libraire se fait hésitante soudain, comme si le souvenir d’Ysé s’imposait à elle.
— Rebecca, tu peux le dire que je n’ai jamais eu l’air aussi heureuse avec Ysé, si c’est ce que tu penses, la rassure Althea. Je ne sais pas si c’est vrai, néanmoins, car iel était mon premier amour et je me rappelle que j’étais sur un petit nuage au début de notre relation.
À l’évocation d’Ysé, elle pousse un minuscule soupir.
52 commentaires
WildFlower
-
Il y a un an
Marie Andree
-
Il y a un an
Mary Lev
-
Il y a un an
Marie Andree
-
Il y a un an
WildFlower
-
Il y a un an
Emmy Jolly
-
Il y a un an
Marie Andree
-
Il y a un an
Gottesmann Pascal
-
Il y a un an
Marie Andree
-
Il y a un an
clecle
-
Il y a un an