Fyctia
Skeeter - 6 mois après
Le réveil sonne encore … Je tape dessus. Je ne m’habitue absolument pas à cet engin de malheur. Mary donne des coups sur le mur, il doit sonner depuis longtemps… J’ouvre un œil. OMG ! 9h !!! Vite, je sors du lit, file sous la douche. Je ne cherche même plus d’excuses, mes collègues ont bien compris que je ne suis pas matinale. Heureusement que mon travail compense ce défaut. Déjà 6 mois que je suis au New York Times. Ça passe tellement vite !
Je me remémore mon premier jour en souriant. Arrivée au journal, on m’avait fait croire que le rédac chef avait été viré, et j’ai plongé les 2 pieds dedans. Harry Grodkowski m’a donné ma première leçon de journaliste new yorkaise, en plus d’avoir eu la honte de ma vie en le saluant. Il faut toujours vérifier ses sources, toujours. D’après lui, 5 minutes sont largement suffisantes pour vérifier des informations, "surtout à notre époque". Je l’avais laissé sans voix en le saluant comme à l’armée, et je ne sais toujours pas pourquoi je lui avais répondu de cette façon ce jour-là… C’est également la seule fois où je l’ai entendu exploser de rire. Littéralement. Environ 3 secondes et demie après mon « chef, oui chef ». Cette histoire me poursuit depuis mon arrivée.
Je mets du shampoing sur ma brosse à dent, pouah ! C’est dégueulasse !
Je me rince, me sèche et m’habille à la hâte. Le temps du tailleur noir est également révolu : vive les jeans et les sneakers, tellement plus confortables ! Je prends mon sac, mon téléphone, mes clés et referme la chambre.
Mary m’attend sur le pas de sa porte, déjà tout habillée, et me tend un sac en papier marron.
- Merci ! Je crie en dévalant les escaliers 3 par 3.
- A ce soir ! me répond Mary.
Arrivée en bas et me dirigeant vers le métro, j’ouvre le sac et prend un des cookies qui se trouve à l’intérieur, ils sont succulents. Notre première rencontre avec Mary n’aurait pas pu laisser présager cette relation. Qui aurait pu deviner, il y a 6 mois, que ma voisine et moi deviendrions amies ? Nous avons découvert que nous venions de la même ville - Jackson, Mississippi, ce qui est plutôt incroyable dans une grande ville comme New York City.
Après quelques discussions, j’ai compris que j’avais déjà entendu parler d’elle, ou plutôt de son mari, lorsque je travaillais au Jackson Free Press. Mon mentor au journal, David Whittaker, avait été, des années auparavant, sur l’affaire de celui-ci, lâchement assassiné par la femme de ménage. L’affaire avait été classée très vite, toutes les preuves avaient été accablantes. Je n’ai pas encore osé aborder cette histoire avec elle, mais j’y pense de plus en plus. J’ai relu les coupures de presse de cette affaire, mais aucune n’a sa version des faits, et une histoire a toujours au moins deux points de vue.
J’arrive au journal, salue Fynn d’un geste de la main car il est toujours au téléphone. Fynn et moi sommes devenus amis et il se fait un plaisir de m’appeler la "petite cheffe" lorsque j’ai le malheur de passer devant lui et qu’il n’est pas pendu au téléphone.
Je m’assois à mon bureau, dans l’immense open space, en saluant mes collègues.
- Alors Phelan, c’est à cette heure-ci qu’on arrive ? Me demande Harry Grodkowski.
Je me retourne et sonde mon « juste » chef (puisqu’il n’est pas le rédac chef), afin de savoir de quelle humeur il est aujourd’hui. Il a un petit sourire en coin, je suis tranquillisée et réponds :
- Apparemment, mais j’ai bien avancé sur mon affaire.
- Très bien, rendez-vous dans 5 min dans mon bureau pour un compte rendu.
- A vos ordres, chef ! ricanais-je.
- Et apportez-moi du café, lança-t-il.
- Vous avez une assistante pour ça ! lui criais-je.
L’affaire sur laquelle j’ai avancé n’est malheureusement pas celle sur laquelle il m’a demandé de travailler. Je vais devoir inventer quelque chose. En même temps, écrire un article sur le dernier sauvetage de chats des pompiers ne m’emballe pas plus que ça, je préfère de loin suivre la police. Ce sera peut-être pour le prochain article, l’espoir fait vivre, comme on dit.
La réunion avec mon chef se passe bien, j’avance sur cette histoire qui sera publiée dans la prochaine édition, et découvre mon prochain article : un restaurant très connu qui doit fermer car on y a découvert des rats. Dégoutant.
A la fin de la journée, je récupère un journal à la presse pour Mary, et me dirige vers le supermarché. J’évite à ma voisine de trop descendre et remonter les escaliers en lui prenant son journal et en faisant ses courses, et en échange, Mary nous prépare de bons petits plats, ce qui m’arrange énormément puisque je ne sais pas cuisiner.
Une fois les courses faites, je me dirige vers notre immeuble, bien décidée, ce soir, à parler à Mary de son passé.
11 commentaires
Warren J.
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Il y a 2 ans
Paméla F
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Il y a 2 ans
Livia Tournois
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Il y a 2 ans
Paméla F
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Dorylamalice
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Il y a 2 ans
georgette
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Il y a 2 ans
Paméla F
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Il y a 2 ans